Mille livres en tête

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Rendez-moi mon Noël / Vinie ABERAS

Rendez-moi mon Noël.pngC'est avec une comédie romantique que je découvre la plume de Vinie ABERAS grâce à Stories by Fyctia que je remercie vraiment pour l'envoi de cette histoire.


On ne va pas se mentir : l'auteure a mis tout ce qu'il est possible dans cette histoire que l'on croirait tirée des films de Noël dont beaucoup de personnes raffolent en cette période de fin d'année. Et c'est assez bien réussi même si un peu court à mon goût et un petit bémol au niveau de l'alternance de narration entre passé simple et imparfait assez déstabilisante pour une romance, genre qui est habituellement écrit au présent.


Alerte générale ! Lorsque le fiancé de sa meilleure amie Vic la quitte, Elora doit renoncer à la tranquillité qu'elle avait programmée durant ses quinze jours de congés pour les fêtes de fin d'année.


"L'amour, c'est surfait. L'amitié, elle, vaut la peine d'être chérie"


Pour venir en aide à ces amoureux qui oscillent régulièrement entre disputes et réconciliations, Elora va devoir jouer les entremetteuses en contactant Max, l'ami chez lequel l'amoureux déserteur s'est réfugié. Sauf que solidarité masculine oblige, l'ami en question ne cède rien.


Advienne que pourra même s'il faut utiliser un subterfuge qui va amener l'ami en question jusqu'à chez elle. Et autant dire que ce n'était peut-être pas la meilleure idée qui est sortie de l'esprit de cette accro à Noël qui voit débarquer dans sa vie, ce qui semble être son total opposé au masculin, sosie de Bradley COOPER et grognon à souhait.


Lorsque Noël s'annonce bien différemment que ce qui était prévu, je dirais tout simple : que les choses sérieuses commencent !


Quelle sympathique lecture qui m'a fait passer un bon moment moi qui ne suis pas une adepte, plus que ça, des romances de Noël. Mais avec une telle héroïne comme Elora, la lecture se fait dans la bonne humeur.


"La vie n'est pas un conte de fée, Elora ! Et tu devrais sérieusement penser à vivre ta vie plutôt que de la lire"


Elora est une romantique qui adore Noël mais déteste faire les boutiques avec ses amies. Pour échapper à cette corvée et rester chez elle plongée dans une bonne romance, elle n'hésite pas à mentir à sa meilleure amie Victoria. Elora c'est aussi le style de personne qui donne des prénoms à ses meubles - Stan étant son fidèle fauteuil - et qui adore la solitude. Et Elora c'est la fidèle amie capable de se mettre dans les pires situations pour soutenir et aider ses amies. Et autant dire qu'avec elle, on n'est pas au bout de nos surprises. Et elle non plus d'ailleurs !


"Je ne suis pas contre le fait de rencontrer le grand amour mais visiblement, lui n'est pas pressé de me rencontrer"


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C'est sur un ton très léger que l'auteure a écrit cette histoire qui met le sourire à la plus d'une reprise. On est sur une plume qui manie l'humour avec beaucoup de talent et qui joue avec de nombreuses croustillantes et attrayantes répliques.


C'est une histoire en toute simplicité dans laquelle l'auteure enchaîne les situations drôles, dans lesquelles Elora se retrouve prise à son propre piège, dans lesquelles elle se révèle être pleine de gaieté, de bonne humeur, comme boudeuse mais avec un très beau sens de la répartie.


"Tu vas descendre de ton poney Bradley de pacotille ! On ne débarque pas chez les gens comme ça ! Tu remballes ta belle gueule et tout le package et tu fais demi-tour. Je suis dans ma bulle de bien-être et tu ne la feras plus exploser ! Finito, capito ! Oust, oust !"


Elle démarre vite au quart de tour surtout face à Max qui ne perd pas une occasion de la titiller en jouant aussi avec des joutes verbales qui font mouche à chaque fois.


Dans cette courte histoire, aucun autre adage que "Qui aime bien châtie bien" ne saurait être plus approprié pour illustrer la romance qui se profile doucement. Tous les ingrédients se retrouvent :  l'attirance est bien là, les malentendus et non-dits ne sont pas loin pour semer la zizanie, les familles qui mettent leur grain de sel pour corser le tout. Et voilà une romance de Noël qui se lit très facilement pour se mettre dans l'ambiance de cette période de l'année où on ne peut lire que ce genre.


Même si le format m'a paru un peu court, si le temps de narration m'a un peu dérangée et si les nombreuses références cinématographiques que je n'avais pas m'ont semblé pesantes parfois (Star wars/Outlander/le seigneur des anneaux, Harry Potter, etc...) c'est une histoire intéressante qui est proposée là et qui ravira certainement les accros à Noël.


Si vous cherchez à passer un bon moment avec une histoire courte et simple, c'est celle-là qu'il vous faut. Alors, très bonne lecture !


04/12/2022
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Raiatea - L'île sacrée / Gaïane MILLER

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Quel plaisir de retrouver Gaïanne MILLER dans une nouvelle invitation au voyage et au dépaysement ! Découverte avec son road trip "Breizh Trip", c'est dans l'Océan Pacifique qu'elle nous invite à poser nos valises le temps de quelques semaines. Merci infiniment à Fyctia et Elena pour l'envoi de ce Service Presse.


Ce ne sont pas quelques semaines, ni même quelques jours mais seulement quelques heures qu'il m'a fallu pour dévorer cette histoire originale sur fond de thème assez inédit pour moi : l'archéologie. Après avoir eu un gros crush sur la couverture sublime, le résumé m'a définitivement convaincue. Et même si ça n'aboutira pas sur un coup de cœur, c'est vraiment une très belle lecture qui a rempli une belle part des promesses qu'elle laissait présager.


De mémoire, aucune lecture ne m'a jamais fait voyager dans cet univers paradisiaque qu'est la Polynésie Française. En romance, on s'évade souvent dans des pays plus couramment rencontrés et qui reviennent régulièrement. Et pour le coup, c'est un dépaysement total qui, tel que nous le présente l'auteure, est une invitation au rêve.


C'est en France, sur le point de partir, pendant 6 semaines, pour une destination de rêve, que la rencontre professionnelle entre Benjamin et Yvane a lieu. Et quelle rencontre ! Malgré les nombreuses compétences reconnues de la jeune femme, Benjamin, archéologue travaillant pour l'INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) voit l'arrivée de celle qu'il qualifie de Miss France, d'un mauvais œil. Il ne veut pas de femme dans son équipe ! C’est dire si l’aventure polynésienne commence mal.

 

« Si ce mec est compétent, je me fous qu’il soit chinois, russe, indien ou même transgenre. Tout ce qui compte, c’est qu’il connaisse son boulot et qu’il le fasse bien »

 

Lorsque l’archéologie rencontre la romance dans un endroit plus que paradisiaque, il n’y a aucune raison valable pour ne pas prendre son billet d’embarquement immédiatement !

 

Voilà une histoire qui, encore une fois, se lit tellement rapidement qu’elle vide l’esprit de tout le négatif qu’il peut contenir. Une vraie bouffée d’oxygène qui nous transporte à l’autre bout du monde et qui nous file le sourire à multiples reprises. Indéniablement, une lecture d’été qui répondra aux attentes de toutes les lectrices qui veulent passer un excellent moment, sans prise de tête.

 

C’est avec beaucoup de bonheur que j’ai retrouvé la plume de cette autrice que j’avais eu le plaisir de découvrir dans le cadre de mon partenariat Fyctia. Comme on dit « on ne change pas une équipe qui gagne ». Et Gaïane MILLER est vraiment la grande gagnante des lectures dépaysantes.

 

Il ne m’aura fallu que quelques pages pour retrouver le style léger que j’avais déjà précédemment adoré chez cette auteure. Avec un début d’histoire comme je les aime, l’auteure a su capter mon attention sans aucune difficulté et surtout sans en faire de trop. Simple et efficace, rien de plus !

 

Il faut dire qu’avec un personnage tel que Benjamin, l’histoire s’annonce peu classique. Protagoniste à la limite du misogyne l’image qu’il a des femmes et surtout le peu d’estime qu’il peut avoir envers son équivalent professionnel au féminin, sont assez agaçantes. Même si on se doute que son comportement cache quelque chose, je dois reconnaître que ma main me démangeait légèrement, surtout au début.

 

« Elle commence à me courir sur le haricot celle-là ! Il y a près de trois mille archéologues en France et tu m’as choisi la seule femme qui a autant de diplômes. Je me demande comment elle a réussi à les obtenir. Pour moi, il n’y a qu’une seule façon et avec le matos qu’elle exhibe, elle… »

 

Mais heureusement, face à lui, c’est une jeune femme certes belle mais d’une intelligence qui en ferait pâlir plus d’une. Avec un CV aussi long que ses jambes et un sens de la répartie attrayant, Yvane fait partie de ces personnages féminin qu’on ne peut qu’aimer instantanément. Une tête bien faite dans un corps de déesse.

 

Et puis on ajoute à ce duo de choc, Kevin, assistant de Benjamin qui va parfaire cette équipe étonnante et détonante. Un sacré personnage également, discret en apparence mais qui va avoir une belle place étonnante.

 

C’est une histoire très complète qu’offre l’auteure aux lectrices qui ont déjà eu le plaisir de la lire et à celles qui la découvriront avec ce nouveau roman. Car on est vraiment sur un écrit qui a dû demander beaucoup de travail de recherches, tellement il est riche de tant de choses variées et qui captent l’attention d’un bout à l’autre.

 

J’ai vraiment adhéré à toute la partie archéologie qui est abordée à juste dose et à laquelle vient se mêler une belle part de  légendes et croyances totalement accessible aux novices mais qui saura contenter toutes celles qui sont friandes de cet aspect plus travaillé d’une histoire. Attention, on n’est pas du tout dans de la fantasy ou du fantastique ; on reste bel et bien sur une romance.

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C’est sans aucun mal, que l’auteure nous immerge dans cet univers dans lequel vont évoluer, une grande partie du roman, ses trois personnages. Son imagination est telle, que l’histoire est agrémentée de joutes verbales croustillantes, d’évènements imprévus parfois surréalistes, de rencontres marquantes, d’humour en bonne quantité, de paysages qui invitent à l’évasion et au rêve, de senteurs et couleurs qui apportent ce pep’s exotique indispensable, de termes divers et variés qui sont une invitation à découvrir cette culture  et surtout elle aboutit à une romance, même si elle ne correspond pas totalement à ce que j’aime lire, qui fait son petit effet. Et l’aspect romancé de cet écrit cache un choix de l’auteure que je n’ai, de mémoire, jamais rencontré – et qui équivaut à un spoil si je vous en parle - et qui après un temps d’adaptation s’est révélé très attrayant. Même si je reconnais que j’ai été déstabilisée et que je craignais que ça empiète sur l’histoire de base.

 

Cette histoire avait tout pour aboutir à un coup de cœur mais malheureusement deux petites choses m’ont un peu dérangée ; et qui me sont propres bien entendu. Ce roman, disponible seulement en version numérique, ne comporte qu’1 prologue et 14 chapitres pour 232 pages. Moi qui suis une adepte de points de vues alternés, j’ai été satisfaite à ce niveau-là. Le seul bémol est que l’alternance se fait au sein de chaque chapitre. Ce qui entraîne une certaine longueur, surtout en format numérique où la perception est différente qu’en format papier. Peut-être est-ce une simple impression mais, à plusieurs reprises, je me suis fait la remarque qu’un chapitre me semblait long. C’est un peu dommage mais c’est un détail qui m’est propre.

 

Et puis, une chose qui m’a sauté aux yeux - certainement dû aussi au format numérique, je l’espère -, c’est le nombre de mots relevés qui sont collés entre eux – pour n’en former qu’un – et qui du coup cassent le rythme de lecture. Ce qui, pour ma part, se révèle être vraiment gênant dès lors que ça se reproduit à de trop nombreuses reprises. Un peu regrettable car ça gâche la très belle qualité d’écriture de cette auteure.

 

Ces deux points hautement négatifs pour moi – et ça se trouve, que pour moi – ne sont pas suffisants pour que je ferme les yeux sur l’excellent moment de lecture que j’ai passé avec cette histoire qui est tout de même d’une très grande qualité. Tant par la plume de l’auteure et que par le contenu et la construction de cette histoire. L’auteure est arrivée à m’embarquer dans les valises de ses personnages, à m’immerger dans leur quotidien, à m’émerveiller avec tout ce qui a su alimenter mon imagination et surtout, elle m’a donné envie que son roman papier rejoigne, un jour, ma bibliothèque.

 

Même si ce roman n’aboutit pas sur un coup de cœur – ça ne peut pas être le cas à chaque fois -, il coche grand nombre de critères pour en faire une découverte dépaysante à glisser dans votre PAL estivale. Alors, belle lecture !


07/08/2022
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Respire / Flora ARMONIE

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Respirer ! Arriver à respirer à nouveau. C'est bien un mot essentiel pour dire combien le dernier roman de Flora Armonie m'a touchée. Une histoire à couper le souffle tant les émotions se trouvent confrontées du début à la fin.

 

J'ai découvert cette auteure en auto-édition avec son premier écrit "Visions" qui avait été un coup de cœur. Pour l'histoire et pour la plume de l'auteure. Et depuis, j'ai lu tous ses livres avec le même bonheur.

 

"Respire" est le dernier livre édité par Flora et pourtant c'est le premier qui a vu le jour dans son esprit. Et il est totalement différent de ce à quoi m'avait habituée l'auteure. Dans un style qui n'est pas forcément en adéquation avec la lectrice que je suis, je me suis plongée les yeux fermés. Et malgré son petit format, j'ai pris le temps de le savourer pour ne rien manquer.

 

C'est avec une histoire Young Adult que Flora a su me toucher en mettant en opposition force et douceur pour évoquer des thèmes touchants et poignants parfois.

 

Comment ne pas être touchée et émue par le personnage d'Olivia, jeune métisse de17 ans, qui n'a de positif dans la vie, que son jeune frère Charly. Récemment arrivée dans le Nebraska avec sa mère et son beau-père, pour échapper à une vie précédente oppressante, elle ne trouve de réconfort qu'en squattant, la nuit venue, les voitures d'inconnus pour échapper à un climat familial sous tension.

 

Lorsqu'au détour d'une de ses virées nocturnes elle tombe sur Easton, on ne peut pas dire que l'accueil dans sa nouvelle vie s'annonce bien. Surtout que fréquentant le même lycée, il sera amené à croiser à nouveau son chemin. Sauf que le jeune homme, très populaire, traverse une période personnelle et émotionnelle difficile et ne voit pas d'un bon œil cette jeune femme aux pratiques plus qu'étranges, qui va lui être imposée.

 

« Parfois je me dis que mon vrai moi est quelqu’un de pétillant, entouré d’amis mais que la vie en a décidé autrement »

 

Mais quand deux âmes que le bonheur semble avoir délaissées se trouvent, c'est une histoire difficilement explicable que renferme ce magnifique écrit.

 

Les histoires Young Adult ce n'est pas ce qui manque et pourtant j'en lis très peu. Tout simplement car il m'est impossible de me mettre à la place des personnages bien évidemment.

 

Mais pour "Respire" la question ne s'est même pas posée. Pourquoi je l'ignore mais toujours est-il que je suis rentrée dans l'histoire tellement facilement. Une rencontre atypique, deux êtres que tout semble opposer et pourtant... leurs différences pourraient devenir une force.

 

Alors même si on n'est pas sur un fond psychologique très poussé, ce qui est appréciable, l'auteure a tout de même su mettre en avant, avec beaucoup de pudeur, les émotions ressenties par ses personnages. Il n'y a aucune brutalité dans les actes, dans les propos et le style d'écriture est parfaitement adapté au contexte.

 

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Ce que j'ai vraiment aimé c'est la douceur que Flora a mis dans cette relation qui pourrait sembler mal engagée entre Olivia et Easton, en s'appuyant sur l'art du dessin comme moyen d'apprendre à se connaître, de s'apprivoiser. De certaines scènes en apparence anodines, émane une telle évidence, une telle simplicité. Et même si je ne suis pas la mieux placée pour expliquer ce style d'histoire, j'avoue avoir été très sensible au choix de Flora et à la complicité qu’elle a fait naître entre eux.

 

« Je réalise que j’ai rarement été aussi détendue. Je me sens complète. Je souffle, et respire enfin »

 

Dans cette histoire, Easton est un personnage populaire, ce qui pourrait prêter à confusion car il y a une sensibilité en lui qui est touchante. La souffrance qui l'habite est poignante et malgré le sérieux de sa situation, l'auteure a su le laisser en adéquation avec son âge, ne lui ajoutant pas une maturité inappropriée.

 

« Notre perception de nous-même est faussée. L’image que nous avons de nous n’est pas seulement visuelle. Elle est empreinte de ressentis, modelée par nos émotions, déformée par nos fantasmes »

 

Et Olivia, c’est Olivia telle qu’elle devait être créée évidemment. Je ne saurais même pas expliquer combien j’ai aimé ce personnage tout en fragilité et pourtant avec une force morale qui ne peut qu’inspirer le respect au vu de celle qu’elle subit au quotidien, dans un environnement familial d’une dureté inimaginable. Si jeune et pourtant déjà si mature par la force des choses.

 

Une chose que j’ai vraiment appréciée c’est la manière de mettre en opposition la tolérance et l’intolérance et de traiter ces thèmes avec tellement de justesse tout en y associant force et fragilité. C’est quand même un exercice très difficile de s’aventurer sur ce terrain. Et Flora s’en est sortie avec beaucoup de talent.

 

Qui dit romance Young adult peut penser histoire sans rythme, sur fond des premiers émois amoureux. Mais ici, les thématiques traitées permettent de maintenir une constance dans la lecture, avec une petite touche de tension qui, je l'avoue, m'a un peu laissée frustrée. J'aurais aimé que certaines rivalités soient développées autrement, soient plus approfondies. Mais c'est bien le seul point qui m'a fait légèrement défaut et n’interférant en rien sur mon avis final.

 

J'ai aimé cette histoire qui pourrait ressembler à tant d'autres et qui pourtant se démarque au point d'arriver au coup de cœur. Alors bien sûr c'est un ensemble de critères mais pour ce genre-là, Flora a su me convaincre et me faire fondre pour cette histoire qui est bien plus qu’un Young Adult et qui est donc à la portée de n’importe quelle lectrice qui aime les romances fortes voire poignantes. En tout cas, pour moi, c’est à nouveau un essai gagnant pour la plume de cette autrice très prometteuse et que je peux suivre les yeux fermés. Alors, à votre tour de vous laisser charmer ! Et ne vous arrêter pas seulement à celui-ci ; il faut tous les découvrir ! Alors très belle lecture !


14/05/2022
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Rêver ta peau / Elodie SOLARE

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« La passion m’a prise au piège. Cette relation, à l’opposé de tous mes principes, a exalté mes sens. Je me suis brûlée, délicieuse souffrance, à la flamme du désir, moi qui me targuais d’être posée et équilibrée »

 

Alors si je m'attendais à ça ! Lorsqu'Elodie SOLARE a annoncé la parution en auto-édition de son prochain roman, j'ai été intriguée.

 

Intriguée par un résumé qui en dit peu mais suffisamment pour être titillée par l'envie de plonger dans l'histoire. Intriguée par une couverture plébiscitée, sur vote, par de nombreuses lectrices qui avaient découvert cette romance sur Wattpad. Intriguée par l'univers dans lequel l'auteure, connue pour ses précédentes histoires parues en maison d'édition, avait bien pu s'essayer : romance érotique, dark romance, romance psychologique ou new romance ? Telle était ma question. J'ai eu le grand plaisir de recevoir, sous Service Presse, ce titre avant sa parution le 06/01/2021. Merci Elodie pour ta confiance sur ce bébé que tu as géré de A à Z.

 

C'est dans la vie de personnages assez jeunes (20/23 ans) que l’univers est posé et que je suis rentrée sans aucune difficulté ; sachant que ce n'est pas forcément mon style craignant toujours d'être dans un décalage générationnel.

 

Lola, 20 ans, protagoniste féminine principale est étudiante en psychologie à Toulouse. Enfermée dans une relation amoureuse qu'elle subit plus qu'elle ne  la vit, elle peut compter sur son indéfectible amie d'enfance, Mathilde. A cause d’un passé familial compliqué, elle est persuadée de connaître tous les tenants et les aboutissants des relations amoureuses, l'amour n'est pas pour elle.

 

Mais lorsque sa route, son regard et son corps vont croiser le chemin de Gabriel, 22 ans, la voie qu'elle a choisie ne lui sera peut-être pas de grand conseil quant à des certitudes depuis trop longtemps ancrées en elle.

 

Entre raison et passion dévorante, Lola et Gabriel sauront-ils faire preuve de lucidité pour assouvir leurs désirs tout en luttant contre leurs peurs ?

Et leurs passés émotionnellement mis à l'épreuve, pourront-ils laisser la place à un futur moins torturé ?

 

On pourrait penser qu'un auteur qui se lance dans l'auto-édition cela signifie qu'il le fait parce que son histoire n'est pas de qualité suffisante pour être publiée par une Maison d'Édition. A tort bien sûr ! Et là encore, même avec quelques imperfections, on en a le parfait exemple C'est un travail énorme qui mérite d'être mis en lumière et pour lequel n'importe quel(le) auteur(e) est en droit d'avoir un retour juste, sincère et bienveillant.

 

C’est sur un 1er chapitre troublant (mais ô combien important !) que débute cette histoire qui va sans nul doute possible déchaîner les passions ou attirer les critiques. C’est typiquement le schéma d’écriture pour lequel on peut dire « ça passe ou ça casse ». Même si je ne le classerais pas en coup de cœur, avec moi c’est vraiment très bien passé.  

 

L’héroïne, Lola, est une jeune femme bien dans son temps, socialement intégrée, bien dans ses études mais pas forcément bien sentimentalement parlant car doutant de sa relation amoureuse actuelle. Elle donne de son temps pour aider les sans-abris et se destine à partir à l’étranger pour rejoindre des causes humanitaires.

 

Au cours d’une soirée, elle voit sa vie basculer à cause d’une simple intonation de voix. Et même si elle ne croit en aucun signe, les réactions de son corps ne mentent pas. Et ne vont plus la quitter.

 

« Le timbre intense passe en ligne droite de mon oreille à mon ventre, réchauffant l’ensemble de plusieurs degrés. C’est la première fois que je ressens ce genre de chose, mais l’embrasement dont je suis victime me rend fébrile. Savoir le propriétaire de cette voix si sensuelle dans mon dos fait courir des frissons dans toute ma colonne vertébrale »

 

La voix en question appartient à Gabriel, aspirant pilote de chasse à Salon-de-Provence. L’attraction est immédiate pour lui aussi et pourrait bien faire ressurgir certains démons de son passé. Je ne dirais pas qu’il est énigmatique mais il cache une part de mystère et d’incertitude en lui. Il n’est pas facile d’accrocher à ce type de protagoniste mais je l’ai vraiment aimé dès le départ. Il  renvoie une image sexy sous fond de voix à tomber à la renverse, mais ça n’empêche que la tentation de le lui en vouloir est parfois bien présente. Et l’envie de l’avoir à portée de main peut aussi s’inviter dans la lecture lorsqu’il sait se montrer touchant, attentionné et craquant. N’importe laquelle d’entre nous pourrait tomber sous son charme.

 

« Je suis certain que si je te fais l’amour une fois, mon obsession sera guérie »

 

Dans ce roman, c’est face à des personnages que je qualifierais de complexes, mais pas au sens extrême du mot, qu’on se retrouve. A première vue, ce ne sont, ni plus ni moins que de jeunes adultes mais à qui, la situation va enlever une certaine part d’insouciance propre à leur jeunesse. La complexité de leurs passés respectifs influence beaucoup leurs pensées, leurs émotions et leurs actes. Chacun a un projet d’avenir solide dans une vie déjà bien installée même si non définitive. Et pourtant, il suffit d’un instant pour que tout soit remis en question.

 

A première vue, cette histoire pourrait s’apparenter à un triangle amoureux, mais heureusement, ce n’est pas le cas. Il y a des gagnants et des perdants mais il n’y a pas ce climat pesant qu’il pourrait y avoir si l’auteure avait choisi d’aller dans ce sens.

 

« Une personne sensée ne fait pas n’importe quoi, juste parce qu’elle est attirée par une autre. Notre sexe ne doit pas réfléchir à la place de notre cerveau »

 

C’est une New Romance assez psychologique et sensuelle mais pas érotique. Même si côté sensualité, l’auteure a mis tout ce qu’il était possible, avec une écriture toutefois agréable et non malsaine ou vulgaire. Elle n’en n’a pas trop fait avec de trop nombreuses scènes, trop longues, pour lesquelles nous ne sommes pas toutes réceptives de la même façon.

 

Elle a parfaitement travaillé la psychologie de ses personnages même si Lola est la plus concernée. Quelques courts chapitres ne lui sont pas attribués mais, de manière globale, l’auteure a choisi une écriture sous sa narration. Et même si je ne suis pas adepte de ce choix, je pense que c’était très judicieux pour vraiment comprendre Lola et la voir évoluer face à cette situation qui lui imposera certains choix.

 

J’ai apprécié cette manière de faire osciller son héroïne entre maturité et immaturité émotionnelle. A tel point qu’on pourrait se dire : est-elle aussi forte et sûre d’elle qu’elle veut nous le laisser croire ? Parfois, la contradiction entre ses propos et ses réactions est telle que ça fait d’elle un personnage touchant et attachant tant elle peut sembler perdue. La mise en opposition de la profession à laquelle elle se destine et sa façon d’appréhender ce qui lui arrive est un choix d’écriture intéressant que j’apprécie.

 

« Tomber follement amoureuse. Éperdument. Pfou ! Tomber ? C’est se prendre les pieds, se faire mal. Follement ? Agir de manière folle. Maladive. Éperdument ? Etre perdue, désemparée, troublée. Non, merci ! Très peu pour moi. Je ne suis pas comme ces filles en pâmoison devant un homme. Prêtes à tout. J’ai horreur de cela »

 

En parallèle de la notion psychologie soft, j’ai aimé la fraîcheur et la légèreté qu’elle a su insuffler à ce roman avec les personnages de Mathilde et d’Enrique (colocataire de Lola). Mathilde est une jeune femme à laquelle on ne peut faire autrement qu’adhérer. Son tempérament, ses répliques, la tendresse qu’elle a envers Lola et tout ce qu’on découvre d’elle au fil des pages m’ont fait l’aimer dès le départ. Concernant Enrique, je ne développerais pas plus que ça, mais j’ai vraiment aimé son personnage et ses interventions. A chacune de se faire son opinion. Autre point positif : bien qu’on évolue dans un univers assez jeune, il n’y a pas trop de personnages et moi ça me convient bien ainsi.

 

« Putain de merde de con de chiote, vocifère Mathilde avant de s’engouffrer dans l’appartement telle une tornade rousse. Tu n’es pas prête ! »

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Au-delà d’une romance semée d’embûches qui va grandissant au fil des chapitres, l’auteure évoque, de manière réservée, un sujet qui ajoute de la profondeur à l’histoire et qui a su me surprendre, car je ne l’ai pas entièrement vu venir.  Mais aussi la notion famille qui, d’une certaine manière, est le cœur de l’intrigue et qui a une importance capitale.

 

Dans ce roman il n’y a pas de personnage à détester, on passe par des moments où on a envie de remettre les pendules à l’heure, de leur dire d’arrêter de réfléchir et de foncer car la vie est trop courte pour se poser des questions, où on pense que l’auteure malmène inutilement son héroïne et que ça pourrait tourner en rond. C’est juste un roman qui fait s’entremêler nos sentiments et nos questionnements. Mais hésitations, doutes et incertitudes sont vraiment le propre de la New Romance. Ça peut sembler un schéma classique mais il fonctionne parfaitement dès lors qu’on y associe les bons éléments.

 

« Je ne deviendrais pas une coquille vide. J’existais avant lui et j’existerai toujours après lui »

 

Dans ce premier essai en solo d’un bout à l’autre, je reconnais à Elodie SOLARE qu’elle s’en est vraiment bien sortie même s’il y aurait eu besoin de quelques petites choses supplémentaires. Par contre, un point hautement positif, c’est la fin. J’en parle rarement mais je suis vraiment fan de la voie que l’auteure a choisi de suivre. C’est audacieux, percutant et peu commun ; bravo pour la prise de risque. Ce roman, malgré quelques petites choses est écrit de manière sûre avec une plume qui ne laisse rien au hasard, choisissant parfaitement les mots, les expressions, les ressentis, les situations et la façon dont elle gère le temps, qui maintiennent l’histoire sous tension modérée d’un bout à l’autre. Le concept développé apporte un je-ne-sais-quoi d’énigmatisme et de sensualité. qui ajoute une connotation d’interdit très appréciable (ou non selon les avis).

 

« Les princes charmants ne sauvent les belles que lorsque le carillon des horloges retentit »

 

Quand j’ai débuté cette histoire, comme toute lectrice j’avais des doutes et des peurs quant à devoir éventuellement donner un avis négatif pour telle ou telle raison. Je vous rassure, ça me fait ça à chaque fois que j’entame une histoire. Ouf ! Ce ne sera pas le cas, bien au contraire. Comme j’aime à le dire : il est parfait avec ses imperfections qui ne sont pas irréversibles. Aucune auteure de New Romance ne peut se vanter d’écrire l’histoire parfaite, sans coquilles orthographiques ou de syntaxe malgré les lectures et relectures, et moi je ne suis pas là pour intervenir à ce niveau-là qui relève des bêtas-lectrices ou éditrices.

 

Une chose est sûre : c’est que cette histoire imparfaite rejoindra ma bibliothèque des autos-éditions car elle a un vrai potentiel tant dans l’écriture, que dans le sens et dans l’impact qu’elle peut avoir sur la lectrice que je suis. Elle n’est pas parfaite, je ne suis pas parfaite ; nous étions faites pour nous rencontrer.

 

A vous de plonger dans cette histoire ! Et n’hésitez pas à aller vers l’auteure pour votre exprimer votre ressenti. C’est ce qui permet aux auteures de grandir, de s’améliorer et de nous proposer des écrits d’encore plus belle qualité.


27/12/2020
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Roulez Jeunesse ! / C. MILLES

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Annoncé comme le livre Feel-good de l'été chez Fyctia, je ne pouvais faire autrement que de me plonger dans cette histoire au début de mes vacances. Et rien que le titre et le début annoncent la couleur !

 

Merci à Fyctia/La Condamine pour ce réel moment Feel Good !


Tout juste licenciée d'un travail qu'elle aimait, Aline qui vit avec sa mère, sa grand-mère et sa fillette de 6 ans, décide de quitter sa Haute-Marne natale pour partir vivre au grand air dans le Sud de la France.


Veuve depuis 2 ans, elle ne supporte plus une vie faite d'élucubrations et fantaisies en tous genres de la part de ses aînées et tout ce qui lui rappelle son mari trop tôt disparu. Elle veut changer d'air pour un nouveau départ. Et surtout seule avec sa fille. Tout au long de l’histoire, elle va se révéler rigolote, spontanée, touchante et émouvante. L’écriture de l’auteure fait que j’ai parfaitement compris Aline et ressenti ses émotions, ses peurs, ses doutes et son vécu.

 

« Moi qui voulais absolument qu’on passe des romances, et lui qui insistait pour des films d’action. Nous n’avons jamais pu nous entendre sur ce point, mais cela nous était égal. Le simple fait d’être ensemble et de pouvoir partager les goûts de l’autre nous suffisait. C’est fou ce qu’il me manque. Même après deux ans »


Pour elle qui n'a pas spécialement confiance en elle - mais qui a quand même un sacré franc-parler et franc-penser -,  c'est un sacré challenge qui s'annonce. Faudrait-il encore que les choses se passent comme elle l'entend. Avec une mère et une grand-mère qui n'ont pas dit leur dernier mot et qui ne sont pas à court d'idées, le changement de vie s'annonce haut en couleurs ! Quand le gang des génitrices comploteuses s'en mêle, ça promet une lecture déjantée. Bienvenue dans cette famille hors-normes où hilarité va rimer avec nudité le temps d’un été (ou plus si affinités !) Sourire

 

Comment, le temps d’un été, un destin peut-il basculer du côté de ce que l’on s’obstine à refuser ?

 

Si seulement je m’étais attendue à ça ! Effectivement, c’est THE lecture 100% détente qui sent bon les vacances. Je n’ai même pas eu le temps de préparer une publication « Lecture en cours » sur les réseaux sociaux que ce petit bijou a déjà été dévoré et me voilà en train de partager mon avis. Bon ok, il est court mais ça se lit aussi vite que de boire un mojito sans s’en apercevoir : d’une traite.

 

Concentré de bonne humeur à frôler l’overdose de bien-être et de décompression totale, ce roman est une très belle surprise. Mais comment est-il possible d’écrire près de 200 pages avec un rythme soutenu, alternant avec brio situations burlesques et scènes poignantes d’authenticité et de vérité ? Je dis chapeau !

 

Dès le premier chapitre présentant les personnages qui évoluent tout au long de cette histoire, je me suis demandée si le terme « Feel Good » allait être suffisant pour la classifier. Parce que là, ça envoie du lourd (si je peux me permettre l’expression un peu familière) !

 

« Après tout, c’est bien connu, les orgasmes sont anti-déprésseurs. L’avantage dans tout cela, c’est que cette solution est naturelle »

 

Entre une mère péroxydée en pleine crise de la cinquantaine qui court après tout ce qui s’avère être de la gente masculine et une grand-mère septuagénaire et loufoque qui n’a pas froid aux yeux, un peu style « mamie 400 coups et j’emmène tout le monde dans mon sillage », le ton est donné pour imaginer ce qu’est le quotidien d’Aline. Entre crises de nombrilisme et crises d’adolescence à retardement, leurs personnages n’ont rien d’engageant au premier coup d’œil. Et sincèrement, j’ai compris tout de suite pourquoi elle voulait prendre ses jambes à son cou et fuir, très loin, avec sa fille sous le bras.

 

« Parfois, j’aimerais que tu ne sois pas ma mère ! Oui je t’assure… Parce que figure-toi que Gaspard voulait savoir si la fille avait le même goût que la mère ! »

 

Quand on se rend compte de quoi « les mamies à la folie douce » sont capables, tout s’explique. Leur folie n’ayant pas de limites, toute l’histoire et les situations cocasses (pour ne pas dire gênantes) mais tellement hilarantes vont s’enchaîner et porter le tout avec de vrais bons moments de fous rire. Et au final, je les adore !

 

« Pas de pantalon, pas de short…. Pas même une feuille de vigne pour cacher leurs attributs sexuels ! Les paquets sont à l’air libre et, somme toute, heureux de l’être ! »

 

Ajoutée à cela, une belle brochette de beaux mecs sexys en diable qui, malgré un physique d’Adonis, font mentir à eux seuls l’expression « Tout dans le physique, rien de le cerveau ». Est-ce que je vous ai parlé d’Antoine ? Bah non ! Si je vous dis Kitesurf, vous imaginez bien le personnage ? Si je vous dis qu’en plus ce n’est pas un amateur dans cette discipline, je vois déjà votre imagination ne faire qu’un tour. En mode blagueur et agaçant mais « je cache bien mon jeu », il se pose là. C’est THE personnage masculin par excellence, qui vous fera craquer à coup sûr : prévenant, attachant et prêt à tout ; il est parfait.

 

« Pour faire la guerre, il faudrait que j’ai un adversaire à la hauteur. Or, à part faire la roue comme un paon en chaleur devant des dindes en vadrouille, tu ne me sembles pas avoir ce qu’il faut là où il faut »

 

La base de cette histoire étant quand même de faire rire et se sentir bien (sinon ce n’est plus du Feel Good), l’auteure a pris le parti de traiter, en parallèle, un sujet touchant et poignant : le deuil de l’être aimé et l’acceptation d’un retour impossible. Au-delà de la légèreté de base, ce sujet est vraiment bien amené et traité. Il n’est pas pesant mais il est criant de vérité pour qui a malheureusement traversé ce genre d’épreuve. Et, malgré son évocation tout au long de la lecture et grâce aux mots que sauront poser les personnages qui gravitent autour d’Aline, il représente une belle porte ouverte sur un message d’espoir possible.

 

« Je suis seule avec cette tristesse que personne ne peut comprendre. Celle qui me ramène à toi, peu importe où je vais »

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Au-delà des belles rencontres qui vont jalonner la vie d’Aline le temps d’un été, c’est un vrai travail sur elle-même qu’elle va être amenée à faire pour atténuer la peur de l’oubli par un lâcher prise qu’elle se refuse. Comment sur une envie subite de changer de vie et sur un simple pari perdu, tout peut être remis en question ? C’est tout ce cheminement qu’à subtilement développé C. MILLES dans cet ouvrage tout en sachant conserver un ton frais et léger.

 

De répliques à se tordre de rires en scènes improbables, sur fond de paysage idyllique où le soleil et la mer ont la part belle ; c’est quelques heures de dépaysement et d’évasion livresque qui attendent celle/celui qui se laissera tenter par l’aventure.

 

« Je me demande combien de boules en tout sont présentes sur le terrain… Si mes calculs sont bons, nous en avons cinq par personnes, dont trois en fer et deux en chair et en sperme »


Alors si vous voulez savoir ce qu’est « une vie de pastèque », un poisson alcoolique ou un sourire banane et que vous voulez passer plus qu’un bon moment, foncez et plongez-vous, tête la première, dans cette histoire qui vous fera oublier, à coup sûr, votre quotidien ; surtout, si pour vous l’heure de la reprise a déjà sonné !

 

« Si je n’ai pas des gambettes de crevette bodybuildée, je lâche définitivement le sport »

 


22/08/2019
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Restart with Song / Elle SEVENO

Ce roman de Elle SEVENO paru chez Hugo Poche, est dans ma PAL depuis….. sa sortie je pense, en janvier 2018. Ouahhhhh, que le temps passe ! Il s’est rappelé à moi tant de fois que j’ai enfin cédé à ses appels. Et puis, après ma dernière lecture poignante, j’avais envie de retrouver un univers, plus léger, que j’aime lire : le monde de la musique.

 

Je me suis dit : « Bon, ça va être une histoire simplette avec des beaux mecs qui connaissent la musique ; comme j’ai pu en lire d’autres ». Eh ben, mazette, je suis tombée des nues quand j’ai découvert le fond de l’histoire. Bon, pas dès le début bien sûr ! Et malgré certains petits aspects qui m’ont dérangé (juste un tout petit peu), cette histoire est une belle découverte car l’auteure a su me toucher là où certaines de mes failles ont trouvé écho à celles de l’héroïne ; même si les circonstances sont totalement différentes. Il y a donc tant de choses à dire mais je vais aller à l’essentiel, du moins je vais essayer.

 

Lorsque Camille, jeune serveuse récemment revenue en France après une absence de 2 ans, se présente à un casting pour intégrer le célèbre groupe des Nameless Options, c'est juste pour faire plaisir à sa meilleure amie Margaux. Elle n'est pas groupie et ne connaît même pas leurs morceaux. Alors aucune chance que ça fonctionne. Sauf qu'elle a une voix pure et renversante. Et que l'inattendu va se produire.

 

Camille est une jeune femme qui a le goût du risque ; un peu comme si l'adrénaline était son carburant. Elle n'a pas froid aux yeux, adore les motos, elle a de la répartie et intégrer un univers 100% masculin n'est pas un problème pour elle. Bien loin des codes habituels des groupies ou bimbos qui gravitent autour des N.O, son arrivée va créer une certaine pagaille avec des réactions très mitigées.

 

Surtout avec Leo, ancien leader des N.O, qui voit l'intégration d'une femme, au sein de leur groupe très fermé, comme une menace pour leur équilibre (et surtout le sien !). Beau à en tomber, « un pur fantasme en muscles et en os », il a perdu son statut après des déboires sérieux dus à des substances plus qu'illicites qui l'avaient fait tomber au plus bas. Guitariste du groupe, il cache des souffrances sous des plaies émotionnelles jamais cicatrisées. Et se perd dans des plaisirs charnels éphémères ou alcoolisés, qui lui font oublier, le temps de quelques heures, la douleur de ses maux.

 

« Les battements affolés de son cœur cognent contre mon buste tandis qu’elle m’empêche d’avancer

et de découvrir l’horreur de cette nuit »

 

Puis il y a Paul et Gaspard qui sont plutôt les gais lurons de la bande, des bons vivants aux blagues ou réflexions un peu douteuses parfois. Pas méchants mais un peu immatures à mon avis. C'est assez bizarre le décalage que j'ai ressenti par rapport à Jules et Leo. Par contre, ils ont accueillis leur nouvelle partenaire musicale à bras ouverts.

 

Ce qui est aussi le cas de Jules, l'ami fidèle et nouveau leader du groupe qui est un sacré personnage. Je l'ai adoré. Il est plus mature que Paul et Gaspard et surtout il est celui qui tient tête à Leo. Et qui tempère ses accès d'humeur ou de colère. Même si ce n'est pas évident pour Leo, il est indispensable à sa vie. Je l'ai senti protecteur et, surtout, totalement sous le charme vocal de Camille. Un peu comme un grand frère, j'ai vraiment apprécié leur relation tout en douceur et en simplicité.

 

Aucune tension entre eux, ce qui ne va pas être le cas avec Leo. D'entrée, il va se montrer plus que désagréable avec la jeune chanteuse ce qui va donner lieu à des échanges verbaux incisifs et des affrontements de regards électriques qui pourraient bien cachés des sentiments totalement refoulés trahissant une peur inavouable.

 

« La prochaine fois que tu me raccroches au nez, je te mets la fessée que tu mérites, sale gamine stupide ! »

« Essaye et tu te prends un coup de pied là où je pense, rock star »

 

Peur de qui ? Peur d’une nouvelle souffrance ?

Vont-ils arriver à affronter leurs démons pour les vaincre, ensemble, définitivement ?

 

L'alternance des interventions de Leo et Camille va nous permettre, tout au long de l'histoire, de découvrir et évaluer leurs ressentis face au comportement de l'autre. Chacun a ses secrets douloureusement ancrés en lui et soigneusement dissimulés pour que l'autre ne les découvre jamais. Et paradoxalement, chacun aimerait mettre à jour ce qui semble se cacher derrière des regards éteints et des faux-semblant comportementaux.

 

« J’ai un problème et je fais tout pour ne pas le montrer. Je vis chaque jour avec un trou dans la poitrine.

Qui jamais ne se referme »

 

Mais derrière ce jeu du chat et de la souris, les lectrices ne peuvent être dupes car l'auteure n'a pas cherché à brouiller les pistes sur une éventuelle attraction entre Leo et Camille. Elle a, par contre, accentué les révélations sur Leo par des retours dans le passé. Alors que, paradoxalement, elle entretient soigneusement le mystère de l'histoire de Camille jusqu'à un stade avancé de l'histoire. C’est là où j’ai regretté, au fil de ma lecture, qu’elle ne choisisse pas de nous dévoiler certains pans du passé de Camille via quelques flash-back également. Quand tous les éléments se sont mis en place et que l’issue de l’histoire approchait, je n’ai pu que reconnaître, au vu de la complexité de l’histoire, qu’il n’était pas possible qu’il en soit autrement.  

Tout au long de l’histoire, on vit avec des personnages et des sentiments vrais, au rythme du quotidien d’artistes, de leurs hauts et de leurs bas, de leurs moments de joie ou d’engueulades, de leurs dérives, des répétitions et surtout de leurs secrets qui se mettent à jour. Secrets lourds à porter qui pourraient faire fuir l’autre ou faire prendre, encore, de mauvaises décisions. On assiste aussi à toutes les étapes de l’évolution des personnages avec, on attend que ça, un possible retour à la vie. Et quand on découvre la signification du titre, on fond. Moi j'ai fondu ; c'est tellement beau comme geste.

 

Pour poser les histoires de ces deux êtres malmenés par une vie passée assez sombre, l’auteure a choisi d’aborder des thèmes forts. Je ne vous les dévoilerai pas au risque de spoiler mais l’exercice du « Je te donne des indices mais de toute façon ça ne te servira à rien » est parfaitement réussi. Les hypothèses pour Leo sont possibles (et encore que ….) mais pour Camille, impossible d’arriver à envisager quoi que ce soit. En tout cas pour moi, c’est ce qu’il s’est passé. Donc, j’ai arrêté de supposer et j’ai profité tout simplement du déroulement de leur histoire et de tous les personnages qui les entourent (à aimer ou à détester). Avec une petite préférence pour Margaux dont l’histoire est vraiment touchante et bien écrite. Sauf que je ne m'attendais pas à l'issue de son histoire. Comme quoi, ne jamais faire d'hypothèses.

 

Avec le recul, je pense que finalement j'ai bien fait d'attendre avant de découvrir cette histoire ; nous n'aurions pas vécu notre rencontre de la même façon à la parution. Car dans ce livre, Elle SEVENO est la 2ème auteure qui me pousse à réfléchir sur un sujet fort et à tenter d’appréhender mes propres doutes et peurs sans arriver, encore, à passer outre. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet car certaines âmes bien pensantes vont lever les yeux au ciel et diront « Mais qu’est-ce-que ça vient faire là-dedans ? N’importe quoi ! » Je me comprends, et Elle aussi je pense, donc c’est bien le principal. Et j'étais loin de penser trouver autant d'émotions en débutant ma lecture. Surtout de cette nature là. Et c'est donc ce qui fait que c'est un joli petit coup de que je vous conseille vivement de découvrir, si ce n'est pas déjà fait. Merci Elle d'avoir été là où je ne t'attendais pas du tout et merci pour notre belle rencontre en Octobre dernier.

 

Sacrée French Team chez les Editions Hugo Roman/Hugo Poche !!!!!!!

 


02/04/2019
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