I
Insaississable désir / Tatiana DUBLIN
Bien loin des romances contemporaines que je lis habituellement, je ne pensais pas dire ça un jour : j'ai eu un énorme coup de cœur pour cette romance historique, sous la sublime plume de Tatiana DUBLIN chez Harlequin dans la collection Victoria. Merci à l'auteure de m'avoir plongée dans cet univers le temps d'un aparté inédit.
Pour qui me connaît, je ne suis pas lectrice de narration externe et de romances historiques. Pourtant, dans "Insaisissable désir", ces deux caractéristiques ne m'ont absolument pas dérangée, bien au contraire. Je n'avais jamais ressenti une telle intensité dans un tel écrit qui m’a embarquée dès le prologue si touchant, si poignant.
C’est au cœur du XIXème siècle, dans le Yorkshire que l’on découvre le domaine de Blackson House où la vie semble s’être arrêtée, bien loin du faste d’antan après que Lord Keir, propriétaire des lieux a vécu le pire drame qu’un homme puisse connaître. C’est Abigaïl – Abbie -, gouvernante quinquagénaire qui est missionnée par la nièce de Keir pour reprendre en main le domaine et lui redonner vie afin de retrouver son éclat et sa réputation passés. Malheureusement le maître des lieux aussi insaisissable que désagréable, ne l’entend pas ainsi et la tâche d’Abbie va se révéler bien plus compliquée que ce qu’elle espérait. Surtout lorsque certaines tensions inattendues vont s’inviter alors que personne ne pourrait s’y attendre. Bienvenue à Blackson House !
« Elle manque de défaillir sous ce regard bleu glacial. C’est tout juste s’il ne retrousse pas les babines pour gronder. Comme une espèce de fauve furieux »
Si on m’avait dit que j’ouvrirais un jour un livre Harlequin pour découvrir une romance historique, je pense que j’aurais été la première surprise. Je n’ai pourtant pas hésité un seul instant car j’ai déjà pu lire l’auteure ce qui, pour moi, n’était pas du tout une prise de risque. Et j’ai bien fait car j’ai adoré cette lecture qui m’a transportée là où je ne pensais pas du tout aller un jour. Comme quoi…
En premier lieu, j'ai vraiment adoré que, pour une fois, les personnages se trouvent dans la tranche d'âge quinquagénaire. C’est assez inédit et inattendu mais qu’est-ce que c’est agréable de sortir des codes habituels. L'approche des relations - notamment la romance - est ainsi différente, sans précipitation, ni mièvrerie ou artifices. Les sentiments sont vraiment bruts malgré un passé bien présent et la tension qui se maintient au fil des chapitres est très bien dosée.
« Seigneur, qu’il est beau ! Mais Seigneur, qu’il est… odieux ! »
Dans ce roman l'auteure a parfaitement su mettre en lumière les relations amoureuses telles qu'elles semblaient être appréhendées, par des personnages ayant déjà vécu, à une époque bien différente de celle qu'on retrouve dans les romances contemporaines très classiques. Et c'est un étrange sentiment que celui que j'ai pu ressentir, comme plus intense, plus sincère et surtout plus authentique car se rapprochant totalement de ma vision. On est clairement sur une histoire d'amour intense peu commune avec des personnages qui nous font vivre tant d'émotions dès le prologue jusqu'au mot fin.
Dans cette histoire, tout est si bien détaillé, qu’on se plonge avec plaisir dans un monde totalement étranger, à une époque bien loin de ce qu'on peut imaginer. Je dois avouer que certains aspects de ce quotidien peuvent apparaître comme redondants, apportant une touche routinière qui m'a un peu dérangée – vive le lave-linge ! -. Mais en opposition, j'ai adoré la richesse de tout ce qui agrémente le quotidien professionnel d'Abbie et qui va permettre de redonner vie à cette communauté tellement éclectique en y apportant une belle touche de fraîcheur et d'énergie. Seule petite chose qui aurait pu me déranger c’est l’enchaînement trop rapide et trop facile de tout ce qui est entrepris.
L'auteure a, selon moi, vraiment trouvé un bel équilibre entre la part romance et la part historique. Aucune des deux ne prend le dessus sur l'autre et l'ensemble est très agréable à découvrir surtout pour une novice comme moi. Les personnages qui pensent ne plus pouvoir attendre quoi que ce soit de la vie et de l’amour vont se retrouver dans une situation émotionnelle intense qui va les surprendre et les emporter bien au-delà de ce que la raison voudrait.
Abbie est un personnage féminin qui n’a aucun problème relationnel mais qui pourtant ne s’ouvre pas sur son passé, sur son vécu avant d’arriver à Blackson House. Il y a un certain mystère qui l’entoure, que l’auteure maintient avec un certain talent car je n’ai rien vu venir. Elle est très professionnelle, elle a du caractère et pourtant lorsqu’elle doit affronter Keir la donne change totalement. On peut clairement dire qu’il lui fait perdre tous ses moyens. C’est un personnage duquel je me suis sentie étrangement proche et qui a su me toucher par tous ses traits de caractère et par sa façon d’être. Femme de poigne qui n'a rien d'effacé, il y a pourtant en elle une certaine fragilité que l'auteure a parfaitement su faire contraster avec un caractère bien affirmé. Elle exerce un métier qui me fait rêver et forcément je n'ai pu qu'adhérer immédiatement. Tout cet aspect de l’histoire m’a littéralement transportée dans cet univers.
« Les femmes sont-elles si bêtes qu’elles ressentent le besoin d’unir leur âme à celle d’un homme ? »
En ce qui concerne Keir, dès le prologue on ne peut que tomber raide dingue de lui. Et pourtant, lorsqu’on le découvre ensuite il n’a plus rien d’attirant tant son personnage au langage très limite apparaît comme bourru et imbu de sa personne. On comprend très vite qu’une certaine souffrance l’habite et… on lui pardonne. Franchement dans le genre protagoniste masculin, même s’il n’est pas parfait, j’aurais volontiers pris la place d’Abbie. La plume de Tatiana sait tirer le meilleur de lui pour nous le faire aimer même les jours où il est limite détestable. Il dégage une sensualité terrible !
« Il est un Blackson, et quand un Blackson aime, il ne peut échouer »
Pour ce qui concerne l’histoire elle-même, j’ai vraiment tout aimé : les personnages, l’univers, l’évolution du récit, etc… La plume très assurée de Tatiana y est certainement pour beaucoup puisqu’on est sur un texte de très grande qualité en terme d’écriture. Elle maîtrise parfaitement ce style !
Ce qui m’a vraiment dérangée c’est l’impression du livre qui peut engendrer des difficultés de lecture tant la taille de la police est petite et les marges réduites. J’avoue avoir eu du mal à le lire le soir, ce qui m’a un peu perturbée. Et autre point que j’ai regretté c’est la couverture du roman qui ne reflète pas du tout le personnage d’Abbie, quinquagénaire et rousse. Dans mon esprit elle n’est pas du tout en adéquation avec la photo de cette femme brune et qui semble bien trop jeune. Ce petit détail aurait mérité d’être soigné vu la qualité du roman.
Cette histoire est sans nul doute possible une des révélations la plus marquante pour 2024 dans ma bibliothèque. L'intense frustration qui s'en dégage est étrangement plus qu'agréable car il n'y a aucune sensation de tourner en rond et elle nous laisse dans une attente qu'on aimerait simultanément voir cesser et ne jamais finir. Franchement, j'ai tellement aimé cette histoire qui parle de reconstruction, de seconde chance et de renaissance. Et je ne peux que vous conseiller de la découvrir, surtout si vous êtes lectrice de romances historiques ! Alors très belle lecture !
Influences paranormales / Camille GILLOT
Hallucinante et complètement démentielle que cette lecture dans laquelle je me suis plongée sans avoir vraiment conscience de ce que j'allais trouver. Merci à Camille GILLOT de m'avoir fait confiance sur ce titre hors catégories, pour ce qui me concerne, et qui est une sacrée prise de risque pour elle... comme pour moi.
Comme beaucoup de personnes, je suis assez rationnelle dans la vie ; je suis comme Saint Thomas, je ne crois que ce que je vois… ou presque. Et pourtant, paradoxalement, j'aime beaucoup tout ce qui touche au paranormal du moment que je n'y suis pas moi-même confrontée, bien sûr. Mon deuxième prénom n'est pas "courage".
Et en me plongeant dans "Influences paranormales", j'ai pris une bonne dose de sensations fortes pour quelques temps, n'oublions pas que je suis novice donc... Une histoire qui démarre de manière assez simple et qui au final, renferme des surprises et des sensations assez inattendues.
Prenez un couple, Kevin, livreur de plats et Caroline, influenceuse qui ne vit que pour ses réseaux sociaux, qui subit une coloc forcée avec Mohinder, au chômage et geek à plein temps sur sa console de jeux. Un quotidien difficile dans lequel seul Kevin travaille et où les deux autres sont l'image même de la nonchalance et de la futilité.
« Tous ces gens l’aimaient, du moins aimaient-ils la Bombinette, cette jeune femme à la plastique parfaite et au regard offrant tant de promesses »
C’est alors qu’ils se rendent à une soirée dans laquelle Caroline doit absolument être vue, que leur vie va prendre une toute autre tournure, bien loin de tout ce qu’ils auraient pu imaginer un jour. Un rendez-vous manqué qui pourrait remettre en question beaucoup de choses et de certitudes. Bienvenue dans un monde dont vous ne pourriez même pas soupçonner l’existence.
Une fois n’est pas coutume, je ne vais vous dire que peu de choses sur l’histoire elle-même puisque ce serait prendre le risque de donner trop de détails de haute importance et qui pourraient gâcher l’effet de surprise pour qui décide de découvrir ce roman dans la catégorie fantastique, où le Mal et le Bien se disputent la première place, où la diabolisation donne lieu à des dérives qui ne sont pas sans conséquences et où certaines croyances prennent des dimensions inconcevables.
« Le Mal peut souiller l’âme de n’importe quel home ou femme si sa foi n’est pas assez forte, ma fille. Et vous avez renoncé à Dieu il y a quelques années déjà, laissant la vôtre à la merci de Satan »
Clairement ce n’est pas du tout mon univers de lectrice, d’autant plus avec une narration externe dont je ne suis pas spécialement adepte. Mais compte tenu du genre, il ne pouvait en être autrement. Et pourtant, j’ai vraiment aimé cette lecture qui m’a fait passer un excellent moment et qui m’a tenue accrochée de manière assez inattendue.
L’auteure m’a emmenée dans une ambiance où le paranormal a une place de choix puisqu’il est présent, tout au long du récit, avec un dosage soigneusement maitrisé qui va bien rythmer l’histoire. D’une situation qui semble anodine va découler tout un enchaînement d’évènements et de situations au cours desquels certains faits passés vont s’insérer et ainsi apporter une construction très solide à l’ensemble. Et, de manière générale, j’adore ce schéma dans un roman.
« Dans les flammes, elle a décidé de servir son maître, dans les flammes, elle ira donc le rejoindre »
Je me suis surprise moi-même à me laisser prendre au jeu de vouloir, comme les protagonistes, aller encore plus loin au fil des chapitres. Car il y a beaucoup de suspense qui maintient un rythme soutenu à la lecture et l’intensité, qui va en s’accentuant, ne laisse aucun temps mort à cette découverte. Car il s’agit vraiment d’une découverte puisque l’auteure a soigneusement travaillé son texte de pas mal de détails spécifiques qui rendent l’attrait encore plus grand.
Je n’avais pas d’attentes particulières quant à ce roman puisque le paranormal, pour moi, se limite à ces émissions que l’on peut regarder ou ces vidéos disponibles sur YouTube que je regarde parfois même si je sais qu’elles vont quand même bien me faire flipper.
La construction de toute cette histoire est vraiment intéressante car lorsque je l’ai entamée, je n’aurais jamais pu imaginer tout ce que j’allais découvrir. Le début de l’histoire ne donne pas spécialement une bonne impression des personnages qui ont une vie on ne peut plus banale mais au fur et à mesure que le déroulé du récit prend forme et se révèle surprenant et addictif, la vision que j’ai eu d’eux a changé progressivement, surtout pour ce qui concerne Mohinder pour lequel s’opère le changement le plus radical selon moi, en positif. Par contre, j’ai eu plus de mal avec Kevin et je ne saurais expliquer pourquoi ; quelque chose qui m’a dérangée dans son comportement.
L’auteure a choisi de nous emmener au cœur de son histoire dans laquelle se mêlent présent et passé, exercice pas forcément facile, rythme auquel je me suis tout de suite habituée. La seule chose qui m’a interpellée, malgré un processus d’écriture antérieur cohérent, se trouve dans une transition trop soudaine, entre deux chapitres, qui, même si je l’ai comprise, m’a surprise. Mais c’est un détail qui m’est vraiment propre, pas de quoi s’étendre dessus.
Ce que j’ai apprécié, comme c’est souvent le cas, c’est qu’il n’y a pas tant de personnages que ça et, hormis deux qui ne me semblaient pas indispensables, tous ceux présents sont vraiment un élément essentiel pour la crédibilité de l’histoire. Jusqu’aux derniers entrés qui créent un effet de surprise – après un certain moment d’incompréhension passé – qui renverse totalement le récit, le faisant basculer dans une autre dimension totalement inconcevable. J’avoue qu’il m’a fallu un temps d’adaptation pour comprendre quel sort final l’auteure avait choisi. Et quelle fin ! Je suis restée dans voix, me demandant s’il s’agissait d’une fin ouverte ou si je me trouvais sur un cliffangher de taille, présageant un 2nd tome. Ça je ne vous le dirai pas !
Ce mois de juin se révèle vraiment plein de surprises quant à mes lectures puisqu’il s’agit de la 2nde qui me fait sortir de ma zone de confort, et pas qu’un peu. En total décalage avec mes lectures habituelles, j'ai été plongée dans un inconnu total et j'avoue que je ne m'attendais pas à ça. Entre les vidéos paranormales sur You Tube et ce livre il y a un sacré fossé. Mon esprit de novice a imaginé tellement de scénarios – qui ne se sont pas concrétisés finalement – qu’il va probablement avoir du mal à s’en remettre avant quelques jours.
Toujours est il que je suis vraiment heureuse d’avoir tenter ce qui est une nouvelle expérience livresque, qui était tout à fait à ma portée notamment grâce à la plume plus qu’assurée de cette auteure vraiment douée selon moi. Et si vous aimez le fantastique et le paranormal, il n’y a pas de doute que ce roman est pour vous. Et j’espère que vous en ressortirez tout aussi surprise que moi. Alors très belle lecture !
I won't fall for you / M.E TOURBILLON
Comme diraient les jeunes "j'ai grave kiffé" ma lecture ! Bon, je ne suis plus toute jeune donc avec mon langage et mes mots : c'est sur un énorme coup de cœur que j'ai refermé "I won't fall for you" de la talentueuse M.E TOURBILLON en auto-édition. En moins de 24h, j’ai dévoré ce roman d'un bout à l'autre ! Merci M.E pour ta confiance avec ton petit dernier qui paraîtra le 12 juin 2024 donc très vite après mon avis.
Je connais l'auteure depuis un petit moment déjà et son dernier titre m'intriguait énormément, par son univers, la localisation de l'histoire et l'intrigue que le résumé laissait imaginer. Quelque chose de totalement différent de ses précédents écrits. Et autant dire que le roman est parfaitement abouti, l'histoire très cohérente et l'intrigue rondement bien menée. Un vrai bon moment de lecture !
Après un prologue et un premier chapitre qui annoncent l'univers intrigant et quelque peu impitoyable dans lequel on va plonger, c'est à Toronto qu'on rencontre Kamie qui, poussée par sa cousine Michèle, est sur le point de réaliser le rêve de toute une vie : partir vivre un an au Japon, dans le cadre d'un visa Working Holiday. Finis les documentaires visionnés en nombre pour vivre son rêve par procuration, c'est dans une coloc de Tokyo qu'elle débarque pour profiter pleinement de cette vie, à l’heure nippone, qui l’attend.
C’est lors d’une soirée que sa rencontre avec Renji ONIWARA, appartenant à la famille de l’Oniwara-Kai, puissant et très ancien clan yakusa, va bouleverser sa découverte du pays du soleil levant qui va prendre une toute autre tournure, lui révélant jusqu’aux côtés les plus sombres auxquels rien n’aurait pu la préparer. Au-delà du tourisme, c’est une facette bien moins colorée qui attend la jeune femme qui va se retrouver au cœur d’un monde où la loi du plus fort est sans pitié et dans lequel il lui faudra acquérir tous les codes pour s’en sortir. Bienvenue dans l’univers très fermé des yakuzas où les katagaris ne sont pas forcément les bienvenues !
« Prends garde, joli papillon, ton imprudence pourrait te coûter cher »
Avant de commencer, petite précision importante : nous ne sommes pas sur une dark romance ; que les choses soient bien claires. Effectivement, il est question de mafia japonaise avec l’univers des yakusas mais le côté sombre s’arrête là. Si vous êtes à la recherche d’une dark romance à l’état brut, ce n’est pas le cas ici. Voilà pour le point important !
J’ai adoré cette nouvelle histoire atypique qui met en opposition deux personnages de cultures très différentes, qui se partagent l’alternance de narration, dont l’une est vraiment fermée à quiconque n’y appartient pas et n’a rien à y faire. Et l’auteure a très bien mis en lumière l’opposition de ces deux mondes qui se rencontrent alors que ça n’aurait jamais dû être le cas.
C’est par la curiosité trop prononcée de Kamie, impétueuse jeune canadienne de 23 ans, que l’histoire va basculer dans une autre dimension que celle à laquelle on pourrait penser au départ. Et c’est sacrément prenant, surtout avec un personnage tel que cette jeune femme aussi désorganisée qu’optimiste, qui possède une particularité peu commune – très bien trouvée et utilisée à bon escient dans l’histoire - et qui vit de petits jobs en attendant de se découvrir pleinement. A la fois drôle et touchante, l’insouciance et l’entêtement qui la caractérisent vont la mettre dans des situations cocasses ou intrigantes – une petite pensée pour une certaine araignée ! -. Ce personnage est simplement génial !
« Dès que je suis témoin d’une injustice ou d’une situation qui me semble anormale, je ne peux m’empêcher de réagir au quart de tour »
Pour Renji, l’énigmatique et sombre yakusa qui se trouve dans une position émotionnelle difficile et compliquée, la curiosité est vraiment un vilain défaut, surtout lorsqu’il s’agit de s’introduire dans son monde et de mettre en péril les activités de son clan. Autant dire que, aussi beau soit-il, avec lui on ne plaisante pas et on ne rigole pas ; ceux qui l’entourent non plus d’ailleurs. Il colle parfaitement à l’image qu’on peut se faire de lui, en très très sexy. Quand il ouvre la bouche, l’intensité monte d’un cran. Waouhhh !!!
« Rêve. Et laisse-moi dissiper les ombres de ton esprit »
C’est sur un rythme très bien pensé que l’auteure nous plonge dans cette histoire vraiment prenante qui va bien au-delà de la simplicité qui aurait pu être attendue. C’est sans précipitation que les choses s’installent, que la proximité forcée s’invite pour notre plus grand plaisir – surtout le mien -, que les situations se succèdent avec un très bel enchaînement, que les échanges piquants ou émouvants nous ravissent et que les tensions nous emportent définitivement au fil des pages et des chapitres qui défilent avec une facilité déconcertante.
« Elle me regarde comme si je n’avais pas les mains couvertes de sang, comme si j’étais quelqu’un de normal. Et je crois que j’aime ça »
Dans ce roman, l’importance d’un des thèmes est indéniable puisqu’il représente vraiment le noyau d’un pan de l’histoire : la famille. Associé à celui-ci la notion de loyauté qui apporte une sacrée force à l’ensemble. Je suis toujours très curieuse de voir la manière dont les auteures abordent ce trope essentiel, et encore plus particulièrement dans « I won’t fall for you ». Puisqu’ici il permet quelques retours, indispensables, dans le passé d’un des protagonistes, apportant ainsi une émotion encore plus puissante.
« Je sais ce que l’on éprouve lorsque tout le monde nous considère comme un mouton noir, quand la seule chose à laquelle on aspire est de faire partie du groupe »
Avec ce roman, on ressent la passion qu’à l’auteure – mais aussi son personnage féminin - pour ce pays et cette culture au travers de la diversité du vocabulaire spécifique, des lieux et paysages qu’elle nous fait découvrir et de toutes ces petites choses, associées les unes aux autres, qui enrichissent l’histoire et qui nous transportent dans un autre monde, bien loin de ce à quoi nous sommes habituées. Ce n’est pas un roman dans lequel tout est beau, tout est rose – RIP quelques phalanges ou nez qui ont payé de leur vie - ; tous les aspects de la romance, de l’intrigue et de l’histoire de manière globale ont été soigneusement abordés et traités. Jusqu’à la fin, la lecture est intense et riche en émotions. Rester impassible est impossible ; en tout cas, pas pour moi.
« Je suis prêt à renoncer à elle pour la protéger, mais je ne supporterai pas qu’elle perde la vie à cause de moi »
Comme à chaque fois que le coup de cœur est au rendez-vous, il y aurait tant de choses à dire mais je ne peux pas, je n’ai pas le droit de vous priver de découvrir, en spoilant, ces personnages, l’ambiance du roman, l’intensité de tout ce qu’il enferme en ses pages et de toutes les émotions qui sont bien présentes. Pour que la surprise soit vraiment entière, je ne peux que vous conseiller de vous le procurer, au plus vite, et de vous y plonger, sans attendre, pour vivre aussi intensément cette lecture, que moi. Alors, très belle découverte !
Imprévisible boss / Eugénie DIELENS
Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas lu une telle histoire et c'est une vraie lecture détente. Je n'ai pas tout lu d'Eugénie DIELENS mais j'avoue que son "Imprévisible boss" paru aux Editions Addictives est une très belle découverte que j'ai adorée.
Rien que dans le titre, il est impossible de ne pas comprendre qu'on va plonger dans une romance patron/employée. En toute honnêteté, ce n’est plus spécialement mon univers de lecture puisque j’avais l’impression d’en avoir fait le tour. Les patrons connards, arrogants et prétentieux, au bout d’un moment ça devient lassant. Mais là, le résumé me donnait vraiment envie et donc, c'est en toute connaissance de cause que j’ai poussé à 9 h 01, la grande porte de chez O'Leary Corporation avec Lexy, jeune femme de 26 ans et maman célibataire, qui se présente pour un entretien d'embauche pour le poste d'assistante de direction.
Les consignes étant claires - après 9h, plus aucun candidat ne peut monter au 28ème étage - Lexy se voit donc refouler. Mais c'est sans compter sur sa détermination qui n'a aucune limite que la retardataire n'hésite pas à se faire passer pour la petite amie du patron, Hayden O'Leary. Mais elle n'avait pas prévu qu'il serait aux premières loges de ce mensonge et qu'il serait aussi beau que diablement sexy.
« Est-ce que c’est vrai, monsieur ? demande le réceptionniste à quelqu’un derrière moi. Faites que ce ne soit qu’une mauvaise blague. Merde. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un karma pareil ? »
Bien plus compliquée que de passer un entretien d'embauche, la cohabitation sous haute tension pourrait bien ne pas dépasser la période d'essai ou s'avérer plus délicate que ce que Lexy et Hayden auraient pu imaginer.
Autant dire qu'Eugénie DIELENS ne s'embarrasse pas de fioritures pour nous faire plonger directement dans ce qui débute sur un mensonge certes mignon mais très drôle qui nous accroche directement à l'histoire.
J'ai adhéré tour de suite car l'histoire n'est pas tirée par les cheveux ; elle est hilarante dans le jeu de "Est pris qui croyait prendre" pour devenir ensuite plus intense et prendre une autre direction tendant vers une belle romance toute en douceur. C’est un schéma assez classique mais là j’ai adoré me plonger à nouveau dans ce genre de scénario. Parce qu’il faut reconnaître ce qui est : le début de l’histoire est génial – le reste aussi bien entendu –.
Sur ce coup-là, Lexy, avec l’audace dont elle fait preuve, a beaucoup de chance. Face à elle, c'est un patron qui n'est pas un connard prétentieux, qui a un peu d'humour et plus si affinités... Le fait que Hayden ne soit pas un personnage imbuvable est un gros point positif dans ce roman car ça change vraiment de ce qu'on peut trouver habituellement avec des mâles dominants poussés à l'extrême.
« Être aussi attirant devrait être puni par la loi, ou du moins réglementé »
Sous ses airs de jeune femme audacieuse, avec un beau sens de la répartie, Lexy cache une toute autre facette dès qu’elle redevient la maman d’Avery. On comprend et on ressent l’amour et l’instinct de protection qu’elle a pour sa fille, faisant d’elle une priorité constante pour atténuer les blessures auxquelles elles ont dû faire face et avec lesquelles elles doivent vivre. Il y a un très beau contraste entre l’assistante très pro et la maman, ce qui partage bien le personnage selon les situations rencontrées. Le fait qu’elle soit réfléchie et posée – en ce qui concerne sa fille - face à l’arrivée d’un homme aussi séduisant que perturbant, qui plus est, est son boss, donne une image d’elle très positive. C’est vrai qu’il y a une ou deux petites choses pour lesquelles je l’ai trouvée un peu dans l’excès mais rien d’affolant compte tenu du contexte et du vécu du personnage auquel on pardonne facilement.
« Il vaut mieux n’être heureux qu’à deux »
Il en est un peu de même pour Hayden qui est un patron respecté et respectueux. Une fois passées les portes de son entreprise, il redevient un homme dans toute sa simplicité. Et c’est drôlement appréciable ! J’ai adoré son côté très humain, très à l’écoute et surtout très doux, un brin moqueur parfois.
« Peu importe, si elle décide de me repousser demain, je ne la laisserai pas partir »
La crainte que j’aurais pu avoir en me lançant dans ce roman, c’est de me retrouver face à tout ce qui m’avait fait abandonner le genre notamment les clichés. Bon OK, il y en a quelques-uns mais rien de bien méchant ; c’est même agréable d’en retrouver à petite dose. Et puis cette romance juste parfaite ! Je dois reconnaître que j’ai adoré la manière dont tout s’est déroulé, la progression à un rythme idéal avec une certaine retenue et quelques petites tensions mais toujours dans l’écoute et l’échange. J’ai vraiment apprécié ce point qui évite toute lourdeur à l’ensemble qui pourrait donner comme une impression de tourner en rond.
« Hayden a réussi à pénétrer dans mon monde, et je ne compte pas lui donner les clés pour en sortir »
Le résumé de ce roman et la première impression que l’on peut avoir de Lexi, peuvent laisser à penser qu’on va entrer dans une histoire comme on en lit beaucoup avec une intrigue, des rebondissements, des situations aux cocasses, un rythme de dingue. Mais malheureusement, il faut reconnaître qu’il n’en est rien – du moins pas comme on peut l’espérer - puisqu’on est sur une histoire assez lisse, dans laquelle le rythme n’est pas celui auquel on pouvait s’attendre. Personnellement, ça ne m’a pas du tout dérangée car parfois un peu de réalisme et de normalité, ça fait du bien. Il y a quand même de très beaux échanges, des répliques dont on ne peut que se souvenir et des scènes parfois drôles.
« Quand on aime quelqu’un, je crois qu’on trouverait cette personne belle dans n’importe quelle circonstance »
Et en ce qui concerne le réalisme, j’ai aimé la manière dont Eugénie a développé le personnage d’Avery et tout ce qui entoure son traumatisme. Il n’y a pas eu de précipitation et c’est appréciable car sinon ça aurait enlevé de la crédibilité à cette partie de l’histoire. Et j’ai aimé la notion d’apprivoisement qui s’installe peu à peu dès lors que Hayden et Mia entrent dans sa vie. C’est super mignon et tellement attendrissant !
Parmi les personnages secondaires, qui ne sont pas si nombreux que ça, Mia, la sœur de Hayden est vraiment mon coup de cœur dans cette catégorie. La voir débuter dans cet univers et y évoluer, la voir intégrer la vie de Lexy et Avery pour devenir plus qu’une simple collègue de boulot et la voir dans ses relations avec son frère, j’ai tout aimé. Ce personnage est génial et il était indispensable à cette histoire.
Après avoir lu « Attirances contraires » et « Gods of love » d’Eugénie, j’avoue avoir réellement passé un excellent moment en découvrant sa plume dans un autre genre. Lorsque les auteures savent se diversifier, c’est toujours agréable car on n’a pas l’impression de toujours lire la même chose.
Je n’ai pas tout lu de sa bibliographie et je ne veux pas trop m’avancer. Mais elle est une belle surprise pour moi en cette année 2022. Elle a un style intéressant, des idées très bonnes et soigneusement abouties et rien ne semble lui faire peur en matière d’univers à explorer. Je pense que je prendrais le temps, progressivement, de découvrir ses autres écrits. Mais pour l’heure, je suis ravie d’avoir été plus loin dans la découverte de sa plume. Et je vous conseille de la découvrir à votre tour. Alors, très bonne lecture !
Inhumain / Ecrivain Anonyme
Lorsque « Inhumain » est paru en auto-édition à l’automne 2020, ça faisait un petit bout de temps déjà que je suivais son auteure « Ecrivain Anonyme » sur Instagram. Avec un tel pseudo et un tel titre de livre, ça attise la curiosité. Et lorsque les critiques sont élogieuses, la curiosité est remplacée par la tentation. J’ai donc tenté ma chance pour découvrir ce titre en Service Presse en postulant à l’appel à candidatures de l’auteure. Pour mon plus grand bonheur, j’ai été retenue et me voilà vous parlant, à présent, de cette histoire assez peu commune dont je ne vous dévoilerais pas le contenu ; si ce n’est le résumé qui a été publié à sa sortie.
La douceur ne fait pas partie du vocabulaire de Rose, à l'image d'un flocon rebelle qui continue sa route sans se préoccuper de ce qui l'entoure. C'est alors qu'elle fait une rencontre singulière. En effet, cette autre âme s'est perdue dans la forêt qui borde sa propriété, et elle ne fait pas que la détester, elle hait également toute l'espèce humaine. Cette âme sauvage a perdu la foi en l'humanité et, pourtant, elle risquerait de la surprendre en lui apportant une tout autre définition.
Ce livre et l’histoire qu’il renferme sont assez atypiques en matière de lecture. J’avoue que le résumé est assez énigmatique et c’est justement ce qui attire instantanément. L’inconnu attire la curiosité autant qu’il effraie et pour le coup, c’est une plongée dans l’inconnu que j’ai fait. Et bizarrement, sans appréhension alors que je me doutais que ce ne serait pas une histoire toute gentillette du style New Romance classique.
D’entrée, je me suis immergée dans cet univers un peu sombre, qui prend très rapidement au cœur et au ventre. Le contexte, le climat et les personnages font que je n’ai pas pu rester insensible.
Dans ce roman, ce sont deux âmes abîmées que l’on côtoie pendant près de 260 pages intenses et prenantes. Sur un fond de quasi huis-clos (car il y a peu de personnages), l’auteure a su développer leur histoire de manière à ce que l’attachement à ces deux êtres aille crescendo. Et pourtant, de premier abord, certaines lectrices pourraient ressentir une certaine gêne, un certain malaise face aux sujets qui sont abordés, au vécu des personnages et qui peuvent faire passer par une multitude de sentiments. Ça n’a pas été le cas, pour ma part, car je ne suis pas une lectrice qui monte « dans les tours » dès qu’une histoire sort de l’ordinaire et pourrait être dérangeante. Je suis une lectrice qui sait apprécier tout type d'histoire et surtout qui respecte le travail incroyable que chaque auteur(e) prend le temps de mettre dans un écrit.
C’est Rose, une jeune femme de 20 ans, que l’on rencontre en premier et qui vit dans la belle demeure familiale perdue dans la nature, qui a été désertée depuis longtemps par la notion d’amour parental. En conflit avec un père, qui veut lui imposer un avenir à son image, mais qu’elle déteste et rejette, et ne pouvant compter sur une mère éternelle déserteuse en matière de soutien, Rose compense l’absence de ses parents par la prise addictive d’artifices dangereux et c’est en cherchant un nouvel endroit pour acheter ses doses qu’elle entre dans la forêt qui borde le terrain de la maison. Et dès lors, sa vie va s’en trouver bouleversée. Mise face à ses failles, ses faiblesses, ses troubles et dépendances, elle n’aura d’autres moyens que de compter sur elle-même, sur son meilleur ami Matt et sur cette rencontre inattendue mais tellement vraie.
« J’aimerais me sentir aussi légère qu’une plume, voler de mes propres ailes et découvrir qui je suis, ce que je veux vraiment faire. Pour moi. Seulement pour moi »
Cette rencontre inattendue et à l’origine de ce bouleversement, c’est Oliver. Mi-homme – mi-sauvage, c’est le style de personnage qui va à contre-courant de ce qu’on peut rencontrer habituellement. Jeune homme éloigné de l’humanité qui l’a rejeté, il vit seul dans des conditions plus que modestes, au cœur de la forêt. La première impression, lorsqu’on le découvre, n’est certainement pas la meilleure et c’est tout à fait légitime. Il n’a côtoyé personne depuis longtemps, il ne connait pas le confort moderne, il a été blessé émotionnellement et il est donc sur ses gardes en permanence quant à la sincérité de l’être humain et en l’occurrence, ici, de Rose. C’est dingue, car je me suis attachée à lui tout de suite. Il est impossible de ne pas ressentir de l’empathie envers lui, envers son histoire, envers les souffrances qu’il a endurées et envers la solitude qui s’impose à lui par instinct de survie et de préservation. Au fil des chapitres, il est évident que sa rencontre avec Rose résonne comme une chance de découvrir la sincérité de sentiments inconnus, de rompre avec la marginalité de laquelle il est prisonnier, de sourire enfin comme il n’en a pas eu souvent l’occasion et de vivre comme n’importe quel jeune homme de son âge le mérite.
« Je suis moi, un rien du tout, laissé à l’abandon quand on en a eu trop marre de lui. Je suis sauvage »
Au travers de ses personnages, l’auteure s’est essayée avec brio à traiter des sujets douloureux comme la maltraitance physique ou émotionnelle, la dépression, la tentative de retour à une vie normale après avoir connu la marginalité dans ses points les plus extrêmes, l’addiction à des substances illicites et dangereuses, etc… tout en ne dépassant jamais la ligne de l’insupportable. Personnellement, je ne dirais pas qu’on se trouve dans une Dark story car tout est subtilement suggéré sans tomber dans une noirceur trop sombre. Je serais même tentée de dire qu’il s’en dégage comme une certaine poésie qui apaise et fait que la lecture se déroule sereinement, n’empêchant pas un maelstrom de sentiments, tout le long. En fait, c’est une histoire qui véhicule de nombreux messages où espoir et renouveau sont la finalité que l’on espère plus que tout.
Même si le début est surprenant et un peu déstabilisant, on comprend assez vite que dans cette histoire, il n’y a pas qu’un seul personnage qui a vécu des choses terribles mais bien deux. Leurs histoires sont poignantes à des degrés différents mais elles nous font réagir avec la même force et intensité émotionnelles. Je ne suis pas arrivée à aimer l’un plus que l’autre et à aucun moment je ne les ai détestés ; pourtant, les occasions ne manquaient sûrement pas. Je n’avais qu’une envie, c’était me téléporter dans cette histoire pour la vivre vraiment en son cœur. C’est assez bizarre comme sentiment ; assez rare pour mériter d’être souligné.
« La nature n’est pas comme l’Homme. Lui, il n’est indulgent avec personne. Il ne vous épargne pas, au contraire, il vous torture. Il est sans cesse dans la demande, la possession, la concurrence et la perversion »
L’auteure est arrivée à nous faire ressentir la puissance de la relation qui unit Rose et Oliver et cette attirance qui les poussent l’un vers l’autre comme une force inconnue. Rien n’est précipité et c’est ce qui fait la beauté de cette relation naissante puis grandissante.
Une chose que j’ai particulièrement adoré, ce sont les citations qui précèdent chaque chapitre. J’adore les citations, c’est connu ! Pas un chapitre n’a pas eu droit à la sienne. Et quelle beauté dans ces mots, à chaque fois ! J’ai vibré plusieurs fois à la lecture de certains, la chair de poule s’est emparée de moi en en découvrant d’autres et pas un seul ne m’a laissé indifférente.
Je suis agréablement surprise du déroulé de l’histoire que l’auteure a su construire sans précipitation. La découverte des deux personnages et de leurs vécus se fait de manière équitable et parfaitement répartie tout au long du récit. A aucun moment, elle ne se risque à enjoliver les choses pour offrir une banale fin à l’histoire de Rose et Oliver. Au contraire, elle arrive à nous surprendre en nous amenant vers des évènements auxquels on ne s’attend pas forcément et qui finalement, ont toute leur place pour la cohérence et la logique de l’histoire.
Avec le personnage du meilleur ami de Rose, l’auteure nous offre là une belle démonstration de l’amitié dans toute sa beauté et sa pureté. J’ai adoré ce personnage !
Cette histoire telle que nous la présente l’auteure est d’une beauté assez rare en matière de littérature. C’est vrai qu’elle évoque des faits qui dépassent l’entendement, qui peuvent choquer tout comme ils peuvent émouvoir mais elle le fait avec une plume authentique et tellement belle que je ne peux que vous recommander de vous y plonger.
« Ne te fie jamais aux apparences. Des larmes peuvent se cacher derrière les plus beaux sourires »
Découvrir cette histoire, c’est se dire que dans l’humain il n’y a pas que du mauvais. Lorsqu’on veut se donner le temps et la peine de voir au fond des êtres, on peut y découvrir le meilleur. Je ne dis pas que ça marche avec tout le monde mais qui ne tente rien, n’a rien donc…
« Retirer le bénéfice du doute à chaque être que nous croisons est un voilement de façade »
On m’a souvent reproché le manque de sincérité dans mes écrits, des avis trop lisses, trop positifs voire surfaits où il n’y a jamais rien de négatif. Je prends les histoires telles que les auteur(e)s nous les proposent : avec leurs forces et leurs faiblesses. Je suis une amoureuse des livres qui respecte le fait qu’aucun livre n’est parfait ; comme aucune chronique d’aucune chroniqueuse(eur) n’est parfaite.
Ce qui me dérange le plus dans un livre (quel que soit son mode de publication), ce sont les coquilles en matière d’orthographe et de syntaxe. Je ne l’ai jamais caché car c’est quelque chose sur lequel j’ai beaucoup de mal à ne pas m’arrêter. Soit-dit en passant, ça ne concerne pas que les livres, d’ailleurs… Mais je n’en ai jamais profité pour descendre un livre qui pourrait avoir ce genre de faiblesse. C’est un motif un peu facile, à mon sens… Et qui ne saurait remettre en cause le sens profond d’une histoire, tel que son auteur(e) l’a imaginé.
Et c’est pour ça, que dans le cas de « Inhumain », j’ai échangé à ce sujet avec l’auteure qui ne m’en a pas tenue rigueur. Parce que si on me demande de trouver, ne serait-ce qu’un seul point négatif, ce sont les quelques petites coquilles orthographiques relevées, qui n’ont absolument pas perturbé ma lecture et mon ressenti final. Nul n’est parfait, moi la première, et force est de constater que je n’arrive pas à trouver d’autre point négatif à cette histoire qui m’a transportée.
Et je suis obligée de revenir sur une de mes résolutions prises pour 2021 en décernant à « Inhumain » et à la plume de Ecrivain Anonyme, un très beau coup de ♥ qui sera suivi, je le souhaite, par nombreux autres. Alors, vous savez ce qu’il vous reste à faire…
« Fais comme Rose et Oliver, n’abandonne jamais. Même lorsque c’est difficile. Demain ne peut être que meilleur lorsque tu prends le présent en main et que tu cesses de regarder en arrière. Construis le monde dans lequel tu veux évoluer »
Très bonne lecture et belle découverte de l’univers de Rose et Oliver !
Instant / Ludivine DELEAUNE
"On nous apprend à compter les secondes, les minutes, les heures, les jours, les années... Mais personne ne nous explique la valeur d'un instant"
A quel instant est-ce que cette histoire a conquis mon cœur ? Certainement dès que mon regard a croisé cette couverture magnifique. Comme une évidence. Une chose est sûre c'est que c'est un très beau coup de ❤ pour ce dernier roman de Ludivine DELEAUNE aux Editions BMR qui m’a fait passer un inoubliable instant de lecture. Merci à l'auteure pour sa confiance.
"L’amour est un condensé d’instants inoubliables
La vie est faite d’instants imprévisibles qui marquent à jamais.
ll y a cet instant qui a changé leur vie…
Celui où Julia a décidé de voler de ses propres ailes…
Où Paul a perdu la femme qu’il aimait…
Où Marguerite a retrouvé son Joseph après la guerre…
Où Jade a enfin eu ce qu’elle voulait…
Où Jessica s’est réconciliée avec son corps…
Cet instant qui a révélé à Grégoire qui il était vraiment et celui où Rose a chassé les démons du passé.
Et le seul qu’il n’est jamais trop tard pour vivre : l’instant présent.
Avant de vous laisser emporter par le quotidien de Julia et de ses proches, faits de petits bonheurs, de doutes et de sentiments, soyez prévenus : rien ne sera plus comme avant cet instant."
Lorsque j'ai postulé pour ce Service Presse, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre ; j'étais intriguée tout simplement. Et quand j'ai commencé à découvrir l'histoire, je n'arrivais pas à voir où m'emmenait l'auteure. Mais ça n'a pas duré bien longtemps.
En effet, Ludivine a fait le choix de scinder cette histoire en plusieurs parties. Ce qui est assez judicieux dans ce style d'univers pour alterner passé et présent sur plusieurs décennies et pour nous emmener de la France jusqu'au sommet de l'Everest.
"Les instants perdus ne se rachètent pas, mais ceux à venir n'en seront
que plus appréciés"
Au travers d'instants en tous genres, c'est dans la vie et les destins de plusieurs personnes, qu'elle nous emmène. Ces vies et ces destins qui ont été bouleversés par un seul instant qui a changé leur cours.
La première partie nous présente ces hommes et ces femmes, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs peines et leurs bonheurs, leurs rêves et leurs désillusions. C'est un peu la base, parfaitement construite, qui va nous mener au cœur du roman et de ses autres parties.
Il y a une femme, cette jeune femme, Julia, qui voit son avenir et sa vie changer de direction, une nuit de juin, au bord d'une falaise d'Etretat le jour où elle a choisi de reprendre sa vie en main. Et celui qui va en être un des acteurs c'est Paul et sa passion pour les sports extrêmes qui lui permettent de provoquer la vie en défiant la mort pour se sentir vivant. Chacun vit avec ses secrets, avec ses blessures dans une vie parfaitement imparfaite qui leur permettra de commencer une nouvelle histoire même s'ils n'ont aucun pouvoir sur ce que le destin leur réserve.
"Nous ne pouvons pas refaire notre passé, mais nous pouvons créer notre avenir. Et il se joue à chaque instant"
Dans cette histoire, il y a tous ces autres personnages que l'on se plaît à croire parfaits comme Marguerite, à la vie riche mais dont chaque instant est suspendu à un bout de ficelle en attendant de retrouver son grand amour. Attachante et toujours pleine de sagesse dans la voix, elle est un des éléments forts de ce roman, pour laquelle seuls les mots tendresse et admiration me viennent à l’esprit.
"Chacun a sa propre manière de chérir son autre. Le plus difficile est sûrement de le laisser nous trouver et d'être suffisamment prêt pour le vivre... Et pour y survivre..."
Il y a ceux vraiment imparfaits et tellement superficiels, qui ne font rien pour qu'on ait envie de les aimer dont l'égocentrisme et la prétention ont été poussé à leur maximum par l'auteure qui a exploré là une des facettes détestable de l'être humain. Mais rien ne dit qu'à un instant précis on ne change pas d'avis (ou pas). Jade et Grégoire représentent tout ce que je déteste et forcément ma rencontre avec eux n'a pas été des plus tendres. Mais sans eux, l'histoire n'aurait probablement pas eu le même impact.
"Ma mère aurait dû m'apprendre à apprécier la valeur des gens, la valeur d'un instant passé avec eux. J'aurais peut-être su avant qu'il n'existait pas que la valeur financière"
Il y a ces personnages, comme Annabelle et Rose, qui sont vraiment le symbole de la vie qui bascule en un instant : un geste et un regard aussi rapide qu'un instant et leur vie n'aura plus été la même. A travers elles, l'auteure aborde des sujets difficiles (surtout Rose) et elle les a traité avec beaucoup de justesse et sans surenchère émotionnelle même si Annabelle n'est pas une personne vers qui j'irai spontanément de par la froideur et la dureté qu'elle montre. Et Rose, est celle pour qui je n'ai pu avoir que de la tendresse au fil de nos rencontres successives. Très beau personnage !
"Prisonnière de la folie des hommes. À jamais. Tout cela ne sera qu'un éternel recommencement"
Et il y a Jessica, cousine de Julia et Jade, à laquelle on s'attache forcément, celle que personne ne voit autrement que par son surpoids mais que la vie ne va malgré tout pas oublier et lui faire prendre conscience qu'elle peut être aimée pour ce qu'elle est. C'est un personnage que je pourrais qualifier de joviale, apportant son lot d'humour à cette histoire. Un des personnages auquel n'importe qui pourrait s'identifier.
"Ce corps est bosselé, cabossé. Un peu comme mon esprit, en fait... mon visage est la seule chose que j'aime chez moi"
L'auteure nous fait prendre conscience que finalement, la vie n'est qu'une succession d'instants fugaces et éphémères, à côté desquels on passe souvent sans s'arrêter, que l'on ne peut jamais rattraper un fois perdus et qu'elle nous présente telle une palette mêlant nuances sombres et coloris lumineux.
Même s'il est question d'amour dans cette magnifique histoire, ce roman va au-delà de la romance. C'est une leçon de vie authentique qui met en lumière certaines futilités qui nous font passer à côté de l’essentiel.
C’est un roman qui n’a pas pour vocation de nous faire croire à un monde tout beau, tout rose ; c’est dans la vraie vie, vue sous différents regards et différentes sensibilités, qu’on entre. Et au fil des pages, j’ai ressenti beaucoup de sentiments mais jamais aucune lassitude. Je me suis laissée porter par les vents qu’aiment tant Julia et Paul, tout simplement. Et même si ce n’est pas un livre triste – c'est avant tout une romance contemporaine -, l’auteure est arrivée à me faire pleurer par un simple passage qui résonne tellement en moi (et qui pourra toucher d’autres personnes aussi).
« Parce que la mort a son propre bruit. C’est la voix que l’on n’entend plus, les pas qui ne résonnent plus sur le sol, le rire qui ne s’élève plus dans l’air. La mort a une senteur aussi, celle de l’odeur de la peau qu’on ne sent plus »
Si on lit entre les lignes et si on voit au-delà des mots, cette histoire cache de nombreux sujets sensibles mais tellement vrais. Et sous la plume de Ludivine, s’en est encore plus qu’agréable à lire et à découvrir. Ses mots associés aux thèmes résonnent un peu comme une poésie ou une douce musique. C’est apaisant. La seule tristesse que je peux retirer en écrivant mon ressenti, c’est que je ne pourrais jamais partager la multitude d’extraits que j’ai relevé au fil de ma lecture ; si nombreux et si beaux.
Parce que la vie ne tient pas à un fil mais à un instant, ce livre est vraiment celui qu’il faut découvrir pour en sortir changé et grandit avec un autre regard sur ce qu’on ne voit pas mais qui a toute son importance malgré tout. Si vous voulez une histoire totalement différente, qui vous fera vous sentir bien une fois la dernière page tournée, je ne peux que vous conseiller « Instant ». Et pour ma part, j’espère vraiment que le format papier pourra rejoindre un jour ma bibliothèque comme un de ses romans qui aura laissé une trace indélébile dans ma vie de lectrice et de femme.
"Bouffe la vie avant que ce soit elle qui te dévore, qui avale tes belles années, tes rêves et tes sourires"
Italian Pursuit (Riviera Security T.2) / T. BALLIANA & O. RIGAL
J'ai eu le grand plaisir de découvrir "French Escapade", 1er tome de la nouvelle saga « Riviera Security » de T. BALLIANA et O. RIGAL. Même si ça n'avait pas été un coup de cœur, cette lecture avait été à la hauteur de ce que j'attendais pour le genre romantic-suspens qui n'est pas mon genre de prédilection.
J'avais vraiment bien accroché sur le personnage de Jimmy et j'attendais avec impatience la sortie d'Italian Pursuit dont il est le héros principal. Et voilà chose faite, après avoir eu le bonheur que Tamara me l'envoie, à nouveau, sous S.P. Merci à elles deux pour leur confiance renouvelée.
Je me suis donc replongé dans cet univers pour retrouver Jimmy qui a fait une promesse qu'il est bien décidé à tenir. Il n'est pas homme à lancer des paroles en l'air : une promesse et une promesse. Surtout lorsqu'il l'a faite à une jeune femme brièvement rencontrée lors de sa dernière mission. Mais qui a laissé en lui comme une impression d'évidence tellement forte. Elle, c'est Tiffany.
« J’ai promis à une jolie blonde aux yeux clairs qu’elle pourrait rentrer chez elle, qu’elle serrerait à nouveau dans ses bras ceux qui lui sont chers. Je tiens toujours mes promesses »
Tiffany, c'est une vie bouleversée sur la French Riviera et des rêves de gloires envolés, étouffés sous de belles paroles et des chimères d’hommes peu scrupuleux. Elle a échappé à l'un d'eux pour se retrouver aux mains d'un autre qui ne vaut pas mieux.
Retenue prisonnière par ce qui se fait de pire en matière de personne peu recommandable, Vincenzo GAMBONI dit Il Santo, heureusement, elle n'est pas une écervelée et est assez lucide pour se rendre compte que sa situation est plus que compliquée. Et que sortir seule de cette plus que mauvaise passe va être difficile.Ca ne l'empêchera pas d'essayer, vous vous en doutez bien !
Mais c'est sans compter sur la ténacité de notre équipe de choc de la Riviera Security, qui est déjà parvenue à sauver Madison et qui ne va pas hésiter à repartir à la poursuite du méchant. Dans la vie, rien n'est facile mais qui ne tente rien, n'a rien. Et surtout, on ne change pas une équipe qui gagne.
Bienvenue en Italie, pour une Italian pursuit comme vous n'en n'avez jamais vu !
L’amour sera-t-il encore le plus fort face au mal et à l’adversité ?
La solide réputation de la Riviera Security sera-t-elle mise en péril ?
Avec Italian Pursuit, on rentre directement dans le vif du sujet puisqu’il est la continuité parfaite de French Escapade. Mais attention, ce n’est pas une suite telle qu’on l’entend habituellement. Les personnages principaux étant différents.
C’est avec un thème de base peu commun qu’on retrouve cette plume à 4 mains parfaitement complémentaires. Le sujet, sous-entendu, de trafic de femmes est suffisamment sérieux pour ne pas être traité n’importe comment. Et les auteures n’ont pas fait l’erreur de se concentrer dessus ; c’est vraiment juste une base pour que l’intrigue se développe.
La même ambiance va se dégager de ce roman car on retrouve l’amitié sans faille de Jimmy et de Ken. Sans peurs et sans reproches, ils ne sont pas décidés à céder quoi que ce soit à leur adversaire qui est plus que futé et réactif et qui les devancera très souvent pour mettre en échec leur mission.
Tiffany va se révéler être un personnage fort tout au long de l’histoire bien qu’elle sera malmenée et que rien ne lui sera épargné. Même dans l'épreuve elle a cette empathie et ce sens de l’entraide qui n’est pas toujours évident chez les femmes, entre elles. Mais attention à ce que ce trait de caractère qui l’honore ne soit pas à double tranchant, au risque de faire capoter sa tentative de s’en sortir.
« Je ne suis pas une poupée de porcelaine »
Face à elle, les auteures ont créé un personnage qu’on n’a pas vraiment envie de croiser un jour : Il Santo. Hormis le surnom, il n’a rien d’un saint ; bien au contraire. Il semble connaître toutes les ficelles pour déjouer même les plus fins limiers mais gare, Il Santo, à ne pas être trop sûr de soi. Même les meilleurs peuvent commettre ne serait-ce que la plus petite erreur.
« La vie c’est comme ces savants assemblages de dominos. Lorsqu’on fait tomber le premier, on ne sait jamais véritablement ce qu’on déclenche ! »
Tous les ingrédients sont réunis dans cette deuxième histoire : rebondissements, courses poursuites, suspens et amour. Et surtout il n’y a aucun temps mort pour ces retrouvailles avec les personnages de la 1ère histoire. Et ça fait du bien de constater cette unité qui les lie tous, encore et toujours.
Car la Riviera Security ce sont des hommes surentraînés et rompus à toutes les situations mais ils ne sont pas infaillibles. Surtout lorsqu’ils ont face à eux un adversaire de taille. C’est sur cette perpétuelle confrontation et à ce jeu du chat et de la souris que repose solidement l’intrigue qui est ficelé de manière vraiment bien imaginée. Rien n’est précipité, tout est bien réfléchi ; autant du côté des auteures que de nos héros. Et si au final l’amour peut l’emporter, le pari est gagné. Mais compte tenu du contexte et du déroulement de l’histoire, la romance n’est pas évidente et le happy end n’est pas forcément garanti.
Italian Pursuit, comme son titre le laisse deviner, c’est aussi une invitation au voyage sans avoir à quitter son canapé ; même si reconnaissons-le, le contexte ne se prête pas au tourisme et l’immersion totale dans l’histoire non plus. Mais c’est un petit plus non négligeable que les auteures ont réussi a parfaitement intégrer à l’intrigue pour en faire un ensemble qui fonctionne très bien. .
Si vous avez aimé French Escapade, vous aimerez sans nul doute possible Italian Pursuit. C’est un peu le principe de « on prend les mêmes et on en redemande » et ça fonctionne très bien. Et si vous n’avez pas encore découvert cette saga, n’hésitez pas à vous immerger dans cet univers et à rejoindre l’équipe de choc et de charme de la Riviera Security.
Ice Baby / Valérie J. CHESNAY
"A tous ceux qui, un jour, se retrouvent à l'instant précis
où ils rêvaient d'être..."
Ice Baby fait partie de ces histoires pour lesquelles il est difficile d'expliquer pourquoi elles ont croisé, un jour, notre route. Celles dont ce n'est pas forcément notre genre mais dans lesquelles on se plonge tout de même. A première vue, on se dit "Bon ok, une dernière année de lycée, des étudiants, des problèmes d'amourette d'ados qui n'ont que pour seules préoccupations, leur popularité, l'université qu'ils veulent intégrer, le solde de leur carte bancaire, etc...., je vais vite en faire le tour". Qu'est-ce que celle-ci a de plus que les autres pour que je m'y sois intéressée ?
Il y a certainement de nombreuses lectrices friandes de ce genre Young Adult et je respecte les goûts de chacune. 25 ans plus tôt, ça aurait peut-être été mon cas mais là, ce n'est, malheureusement pas mon univers de prédilection. Et pourtant..... ! Sur les réseaux sociaux, j'avais pu découvrir que de nombreuses lectrices avaient été conquises par cette histoire publiée sur Fyctia. Le charme ayant tellement bien opéré que ce roman est sorti en "Stories by Fyctia", il y a quelques semaines. Mea culpa : je n'ai pas le temps de flâner sur cette plateforme de lecture
L'auteure ne m'était pas inconnue puisque nous nous sommes rencontrées lors des FNR de la Maison d'édition Hugo Roman et que nous avions bien sympathisé (du moins, je crois !). Même si je ne fais pas partie de l'élite des chroniqueuses, je tenais à lui offrir mon avis car c'est toujours important de reconnaître le temps passé par les auteures et pour les aider à progresser.
Oh my God, lorsque j'ai chargé le fichier sur ma liseuse, j'ai été surprise par le nombre de pages : un joli bébé, bien dodu
Et puis me voilà partie à Calgary (Canada) pour rencontrer David, étudiant en dernière année à la Calgary West High School et accessoirement star montante de l'équipe de hockey sur glace. Autant dire que la patinoire est sa 2ème maison et son équipe, sa 2ème famille. Accompagné de ses 2 meilleurs amis, sa popularité n'est plus à faire. Pourtant, rien ne dit que cela suffise à son bonheur de jeune adulte en devenir.
« Je peux tout perdre. En un claquement de doigts. Il me restera les amis, la famille. Comme après lui »
Il a grandi auprès d'une mère aimante, d'un père trop tôt disparu et de sa petite sœur Solveig, jeune patineuse, qui, malgré son jeune âge, est un personnage important. A ce tableau s'ajoute, depuis un an, Sam son beau-père, à qui David a du mal à accorder une place. David poursuit un rêve d'enfant : intégrer l'équipe des Flames.
Lors d'une séance d'entraînement de Solveig, une silhouette évoluant sur la glace, va attirer son attention. Celle de la très discrète Eliza, également élève à la C.W.H.S et entraîneuse pour les apprenties patineuses. Le patinage était son rêve ; celui-ci a été brisé il y a quelques années. Elle évolue dans un univers familial complexe et seuls ses patins lui permettent de faire le vide, ne serait-ce que le temps de quelques heures. Son histoire est touchante et on ne peut que l'admirer au fil de la lecture ou lui dire « Non, non tu ne peux pas faire ça ! ».
« Une tenue étincelante. Un jury. Un public. Et moi, au centre. Une musique qui retentirait. Moi qui m’élancerais. Mais ce n’est qu’un rêve. Un rêve inaccessible désormais »
Les rêves doivent-ils seulement rester à l'état de rêves ?
David et Eliza sauront-ils trouver les ressources pour s’imposer et pour que la chance de voir plus loin soit au bout de leur histoire ?
Antoine de St Exupéry a écrit "Fais de ta vie un rêve et d'un rêve, une réalité". Les vies de David et Eliza sont semblables de par le fait qu'elles ne sont pas un rêve, elles ne sont pas parfaites, loin de là. Par contre, elles différent dès lors qu'il s'agit de leur avenir et de leur rêve. L'un est prêt à se battre pour y parvenir, l'autre s'est résignée à le laisser s'éloigner.
Valérie J.CHESNAY accomplit, avec ce roman, une sacrée entrée dans le monde de la littérature Young Adult en offrant à ses lectrices une histoire ô combien complète qui véhicule un grand nombre de messages et de valeurs - l'amitié, l'esprit d'équipe, la famille, l'alcool, la manipulation, l'acceptation de soi en tant que soi, le dépassement de soi, de ses peurs ou ses doutes, etc... - . Habituellement, la romance occupe les 3/4 de l'histoire avec quelques petites choses pour éviter la morosité du "Je t'aime, je ne t'aime plus, etc...." ; là, c'est plusieurs histoires cimentées entre elles, pour ne faire qu’une.
« Dans une famille, on ne peut rien se cacher et tout se dire »
Dans Ice Baby, chaque personnage peut revendiquer sa légitimité qui donne à l'histoire cette construction narrative et cette cohérence qui évite qu'on lâche avant la fin. Chacun a son histoire propre qu'on aime découvrir au fil des chapitres ; les bons comme les mauvais, chacun a sa chance auprès des lectrices. L'attention n'est pas seulement portée sur ce qu'on estime être les personnages principaux. Que ce soit James, Antoine, Nicole, Georgia et les autres, ils n'ont de secondaires que l'appellation.
En majorité, les personnages sont jeunes, bien évidemment. Mais ce qui est frappant, c'est que malgré ses 17 ans, Eliza a une sacrée maturité. Lorsqu'elle parle, lorsqu'elle patine, lorsqu'elle entraîne ses petites protégées et lorsqu'elle est toujours là pour aider les autres. Elle n'a rien à voir avec le cliché habituel de la lycéenne qui ne réfléchit pas. Elle va faire des erreurs de jugement et des choix motivés par de mauvaises raisons ; mais qui n'en a jamais fait ! D'un autre côté, elle va se révéler être très responsable face à certains événements. Elle n'est pas parfaite et ne prétend pas l'être.
« Tout nous opposait alors qu’en réalité, nous avions tant en commun »
Face à elle, David est plus impulsif et un peu « naïf », ne réfléchissant pas toujours aux conséquences de ses actes. Avec lui, c'est un peu "donner le bâton pour se faire battre". Ça ne donne pas pour autant raison à l'image du sportif "Tout dans les muscles, rien dans le cerveau". Une partie de son histoire qui se dévoile doucement, tout au long de la lecture, apporte cette tendresse qui s'oppose à la brutalité de son sport. A côté de ça, il a des sentiments profonds autant en amour qu'en amitié. Et cette unité qu'il forme avec James et Antoine, est une des forces qui porte cette histoire. J’ai vraiment apprécié cet aspect de l’histoire qui apporte une petite touche de légèreté masculine avec de bons moments de sourire ou de tendresse dans lesquels ces jeunes hommes pourraient bien avoir un cœur d’artichaut.
« Une seule personne peut nous forcer à voir la vérité en face, mais c’est elle qui sait aussi nous blesser là où on est le plus vulnérable »
Au travers des scènes sportives et des compétitions (de deux disciplines différentes en plus), l'auteure s'est essayée à un exercice qui me semble difficile à maîtriser : éviter l'ennui qui, dans ce genre de contexte, pourrait s'installer. Lorsque le sport prend le dessus sur l'histoire, personnellement il y a de grandes chances de me perdre.
Les atmosphères, les mentalités, l'ambiance dans les gradins avec l'engouement des spectateurs, tout est parfaitement dosé et bien retranscrit pour que la part sportive reste raisonnable. Et c'est très agréable à lire.
Le patinage est une discipline difficile mais tellement pleine de pureté, de beauté et de légèreté, qu'elle a un pouvoir d'apaisement. Et les scènes décrites dans Ice Baby, apportent comme un sentiment de plénitude, le froid de la glace qui s'entremêle avec la chaleur intérieure que le spectacle nous procure. Il suffit juste d'écouter le silence à peine perturbé par le crissement des patins qui effleurent la glace, pour se croire spectatrice. J'adore !
Lorsque des rivalités s'en mêlent (là l'auteure a mis la dose), que les sentiments sont à fleur, que certaines scènes sont poignantes, que le meilleur - ou le plus mauvais - ressort de tout ce beau monde, que les amis sont soudés tels les 3 mousquetaires « Un pour tous et tous pour un », que les pages se tournent et que les chapitres défilent au son d'une belle playlist (*), je dis "il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis".
Le mélange aboutit à un tout, agréablement réussi malgré, selon moi, quelques petites choses à revoir, petites faiblesses qui n’enlèvent rien à la beauté de cette histoire mais qui pourrait la renforcer encore plus. Je ne suis pas une professionnelle donc à chacune de se faire son opinion. En tout cas, c’est une très belle découverte dans le genre Young Adult qui saura trouver, et ravir, son lectorat à coup sûr :-)
(*) Ma playlist SPOTIFY ICE BABY
Is it love ? Ryan / Eva DE KERLAN
Pour un retour à un univers New Romance tel que je l'ai connu au départ, j'ai choisi le cadre de la Carter Corp. qui m'a été proposé par Eva de KERLAN et son attaché de presse Emmanuelle SCORDEL-ANTHONIOZ. Un grand merci à elles pour cette confiance.
J'avoue que j'ai mis quelques jours avant de me plonger dans cette découverte car je ne savais pas trop à quoi m'attendre et surtout comment appréhender un concept qui m'est totalement étranger : l'adaptation d'un jeu vidéo sous forme de texte New Romance. Un peu comme un produit dérivé. J'avais peur de ne pas être à la hauteur de la confiance qui m'était accordée.
Heureusement, la lectrice que je suis n'a pas été laissée dans le doute longtemps, grâce à l'intervention de Claire ZAMORA qui a signé la préface (avec un beau clin d'oeil à son mari). Et de toute manière, j'avais fait le choix d'occulter le concept "jeu vidéo" pour lire ce roman comme un livre lambda, de peur de passer totalement à côté de ce qu'il renferme.
C'est une jeune femme, June dépassée par un horaire tardif que je rencontre au détour d'un couloir du 42ème étage de la Carter Corp., influente entreprise new-yorkaise dirigée par l'énigmatique Ryan CARTER – Monsieur Regard Intense - , dans laquelle elle travaille depuis quelques mois en tant qu'assistante de communication. Se rendant à une soirée au sein de son entreprise, c'est dans l'espace confiné d'un ascenseur, arrêté en pleine ascension, qu'elle va vivre une expérience torride et sensuelle peu commune et désarmante. Mais hallucination ou réalité ?
"Son doigt se pose sur mes lèvres, rappelant sa demande de me taire. La pression persiste un instant avant de devenir caresse. Totalement désarmant. Je ne cherche même pas à protester. Ce simple geste est bien trop délicieux pour être repoussé"
Ce début d'histoire m'a un peu "déstabilisée" car effectivement je ne savais pas si June avait imaginé cette fameuse scène ; tellement il me semblait improbable qu'une telle situation survienne.
"Un instant de mon existence tellement improbable, à la limite de l'érotisme et de l'indécence, que je viens à me demander si ça n'était pas un pur fantasme refoulé de ma part"
Reprenant le cours de son existence, mais ne pouvant oublier cet épisode incompréhensible, eĺle va être amenée à vivre une autre situation avec celui dont tout le monde parle mais que peu connaissent : Ryan CARTER, the Big Boss en personne. Et lorsqu’elle est promue comme son assistante personnelle, la tâche va se compliquer autant émotionnellement parlant que professionnellement.
Et là débute vraiment l'histoire qui semble, de premier abord, un peu déjà vue. J'avoue que je n'ai pu m'empêcher de faire le rapprochement, pour certains points, avec une autre célèbre histoire.
Un jeune homme d'affaires, beau, charismatique et plein d'assurance Avisé, intraitable et intransigeant en affaire, tout lui réussit et il réussit tout ce qu'entreprend. Avec une enfance pas du tout dorée et un brin d'autorité, il est parti de rien pour arriver tout en haut d'une tour de verre. Sa brillante réussite dans un domaine d'aide aux démunis lui vaut quelques ennemis et les conséquences qui peuvent en découler. Et exigeant autant en affaires qu'en amour, il est célibataire. Les milliardaires de romance sont-ils tous voués à ressembler à ce même portrait ?
« Un boss qui m’attire autant qu’un paquet de bonbons ! Vivement déconseillé, voire interdit de toucher, et pourtant on meurt d’envie de goûter ! »
Je suis quand même arrivée à passer outre ces similitudes, heureusement. Et j'ai vraiment aimé ma lecture. Je n'irai pas jusqu'à dire que je pourrais en lire plusieurs d'affilée mais de temps en temps ça change un peu.
June est une jeune femme spontanée, bosseuse, qui n’a pas peur de s’investir. Avec un certain caractère, elle ne craint pas de dire ce qu’elle pense, même au grand patron. Elle est pleine de pep’s ; j’ai beaucoup aimé ce côté-là de son personnage. Autant de dire que des femmes comme elle ne font pas légion dans l’univers de Ryan. Et l’attirance réciproque va être immédiate dans deux mondes bien différents.
"Une rose piquante de fraicheur et de spontanéité sur mon chemin, qui m’a transpercé le cœur de la plus étrange des manières"
Lui, Ryan il est ce qu’il est. Il a de nombreux traits de caractères assez forts mais au contact de celle qui va croiser sa route, sans se laisser impressionner, ses barrières pourraient bien se fragiliser. Et remettre en cause toutes ses certitudes bien ancrées dans son style de vie.
Comment un simple intermède et une succession de coïncidences pas tout à fait anodines vont bouleverser le quotidien et l’avenir de June ?
Quand le dialogue semble être à sens unique, Ryan sera-t-il prêt à accepter de perdre un bonheur qui sonne comme une évidence ?
Eva DE KERLAN signe une histoire où tous les ingrédients fonctionnent parfaitement pour une lecture agréable et fluide. Dans un monde des affaires où tous les coups sont permis, impossible de lâcher ce roman avant le mot fin. Strass, paillettes, glamour, amour, complots, rivalités, jalousie, espoirs, doutes et désillusions ; tout est là. Rien de compliqué avec un schéma classique mais oh combien efficace. Surtout, je suppose, pour les amatrices du jeu du même nom.
Vous ajoutez à cela, une bonne dose de sensualité pour des scènes très bien écrites et agréables à découvrir, c’est un très bon moment de lecture qui s’annonce.
Quelques petites choses m’ont toutefois échappé notamment concernant les menaces de rivaux en affaire. Comme une impression que le sujet a été survolé sans être vraiment approfondi. Je n’ai pas saisi les tenants et les aboutissants de ce côté intrigue de l’histoire. J’ai aussi été un peu perturbée par le personnage de Jake – le chauffeur de Ryan - et de ses sentiments. Là aussi, la perplexité m’a accompagné jusqu’à la fin. Je me demande vraiment si ma lecture n’aurait pas été différente si je m’étais trouvée du côté « joueuse » avant d’être « lectrice » ?
A mon sens, le côté romance a été vraiment exploité comme il le fallait ; mais les autres aspects de l’histoire ont été un peu survolés. Quand je suis arrivée à la fin, je me suis dit « ah mince, c’est déjà fini ». Et suis restée avec quelques questions sans réponse. C’est dommage mais il n’empêche que j’ai bien aimé me fondre dans cet univers. Je reste convaincue que si j’avais ignoré, dès le départ, le côté « jeu vidéo » de l’histoire, ma lecture aurait pu être différente. Un peu comme un grain de sable qui vient enrailler le mécanisme.
La belle surprise reste le chapitre bonus écrit par Claire ZAMORA qui m’a presque réconciliée avec ce personnage de l’histoire qui m’agaçait un peu. Vous ne saurez pas qui bien sûr. Le passé n’excuse pas certains comportements ou actes mais en connaître les dessous facilite la compréhension. Et ce chapitre était parfaitement légitime et nécessaire pour clore cette histoire à découvrir pour les amatrices du genre et fidèles du jeu.