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Jusqu'au bout du chemin / Ludivine DELAUNE
Quel plaisir de découvrir le dernier roman de Ludivine DELAUNE qui est une auteure dont la sensibilité sait me toucher à chaque plongée dans ses écrits. J'ai eu le grand bonheur de le recevoir dédicacé en SP de la part des Editions l'Archipel, dans la collection Instants Suspendus, grâce à Emmanuelle, et je les remercie vraiment pour leur confiance.
Pour qui connaît bien cette auteure, Ludivine DELAUNE fait incontestablement partie de ces plumes authentiques qui savent mettre des mots sur des maux, qui interpellent, qui touchent, qui marquent et qui bouleversent jusqu'à imprégner notre esprit et notre cœur. Ludivine n'a plus rien à prouver pour mériter sa place dans un monde où les écrits sont nombreux mais qui ont rarement la saveur des siens. Sa légitimité est pleinement confirmée, d'autant plus dans ma bibliothèque.
C'est avec un sujet douloureux qu'elle nous fait entrer dans le quotidien de Manon, trentenaire au passé émotionnel chaotique et douloureux, qui voue sa vie aux autres en exerçant le métier d'accompagnatrice de fin de vie. Jeune femme un peu solitaire dont la vie personnelle manque de lumière, elle est pourtant celle qui donne tout, le temps de quelques heures, à ces êtres que la maladie n'a pas épargnés et à qui aucune issue positive n'a pu être trouvée. Quelques mots ou quelques gestes pour accompagner, soutenir, recueillir des bribes de vies et apporter un soupçon de douceur dans la douleur morale et/ou physique avant le dernier voyage.
« Je tente d’apprivoiser la mort pour qu’elle ne m’effraie plus »
Elle nous fait partager tous ces instants aux côtés de ceux auxquels on ne peut que s'attacher et comprendre tout ce que Manon leur apporte au quotidien et ce que ces êtres meurtris lui apportent en retour avec l'impact qu'ils vont avoir sur sa vie. Qu'importe que la relation éphémère se fasse dans les silences ou dans les souvenirs, elle est unique et marquante à jamais. Et il se dégage de tout ça une telle puissance, une telle émotion avec des mots simples mais percutants.
« Jamais rien ne peut séparer deux âmes qui s’aiment. Pas même la mort, ni la maladie »
Dans cette quête comme pour donner un sens à son existence qui aurait pu être bien différente si elle ne l'avait pas malmenée, Manon peut compter sur des alliés peu nombreux mais de qualité, indispensables à son équilibre sans être envahissants. Que ce soit Elise, son amie, Jeannette, sa grand-mère, Rodolphe & Betty, ses voisins, etc.., tous sont de vrais piliers. C'est une véritable introspection qui va s'opérer dans son âme et dans son cœur ouvrant les plaies du passé, révélant de douloureux secrets pour amener peut-être la lumière au bout de son propre chemin. Ce n’est pas une histoire à sens unique puisque chacun apporte à l’autre bien plus qu’il ne pourrait le penser.
Au fil des mois et au gré des jours avec et des jours sans et d'une routine réconfortante, c'est sur une ligne indéfectible que la jeune femme donne sans compter et avec sincérité pour alléger les souffrances des autres tout en cachant soigneusement les siennes, douloureuses et ineffaçables. Animée d’une force et d’un altruisme incroyables, elle va nous emmener avec elle dans ce qui s’apparente à une initiation à l’écoute de l’autre pour continuer à le voir tel qu’il est, au-delà des épreuves et de la maladie.
« Je crois que c’est ce qui me fatigue le plus, porter un masque face aux autres. Jouer le rôle d’une femme forte, solide et optimiste alors que je suis triste, abattue et seule »
Ce roman nous enseigne avec une certaine pudeur des choses essentielles sur la fin de vie et nous fait passer des messages forts et douloureux que l'on soit accompagnant ou accompagnés. Même dans l'inéluctable on peut y trouver beaucoup d'espoir et de lumière. Sans fioritures, Ludivine a su aborder ce thème avec beaucoup de justesse comme elle sait si bien le faire dans ses écrits toujours emplis de vie et de leçons à tirer.
« C’est quand tout s’arrête que l’on se rend compte qu’on est passé à côté de l’essentiel »
Il y a tellement de vérités dans ce roman, de phrases prononcées dans lesquelles il est impossible pour moi de ne pas, parfois, m'identifier à Manon que c'est bien plus qu'un simple livre. Ludivine joue avec nos émotions, torture notre esprit en le mettant parfois en difficulté lorsqu'elle met en lumière des choses qui peuvent faire mal et met le doigt sur certaines contradictions auxquelles on peut tous être confrontés un jour.
Bien plus que la simple histoire d'un personnage qui s'efface au profit des autres, c'est un bel hommage à l'amour sous toutes ses facettes que nous offre Ludivine. Véritable hommage à tous ces êtres qui aiment passionnément, voire maladroitement parfois et qui ont en commun le seul bonheur de l'autre au détriment du leur. Eh oui, il y a beaucoup d’amour dans ce roman et de douceur mais là je ne peux pas en dire plus !
« Aimer offre le pouvoir incroyable de tout réparer : les âmes brisées, les passés tourmentés et les liens coupés »
Dans ce roman, Ludivine aborde des thèmes forts tels que le deuil, la maladie, la peur de l’abandon, le déni, etc… et pourtant il n’y a aucune tristesse qui en ressort, bien au contraire. C’est un réel message d’espoir et de bienveillance qu’elle nous délivre pour appréhender plus sereinement ce qui est inéluctable. Mon ressenti, c’est que Ludivine a mis beaucoup de sa propre histoire et de son vécu personnel pour faire aboutir ce roman a quelque chose de vraiment beau et que j’ai eu tellement de plaisir à découvrir avec tant d'intensité.
Je ne connais pas Ludivine personnellement mais elle fait partie de ces auteures que je rêve de rencontrer un jour pour partager avec elle un ressenti qu’aucun mot ne pourra jamais vraiment expliquer. Tous ses romans lus ont été des coups de cœur pour moi et « Jusqu’au bout du chemin » n’échappera pas à une place de choix dans cette catégorie. Si vous ne connaissez pas Ludivine DELAUNE, je ne peux que vous conseiller de découvrir sa plume, ses différents univers et sa sensibilité pour ne pas passer à côté d’une expérience littéraire unique. Alors très belle lecture !
Josh & Hazel - Ou comment ne pas tomber amoureux / Christina Lauren
Rares sont les fois où j'ai un avis indécis sur une lecture mais là, en refermant "Josh + Hazel - Ou comment ne pas tomber amoureux", je ne sais pas trop quoi en penser. Mais attention, ça n'a rien de négatif du tout car j'ai vraiment aimé cette histoire. Seulement, je ne peux quantifier à quel point.
Je dois reconnaître que j'ai eu du mal avec le début de l'histoire, dans laquelle il m'a été compliqué de m'immerger car je n'arrivais pas à cerner les personnages. J'avais du mal à comprendre leur relation antérieure car les nombreuses informations me semblaient confuses et ont mis mon cerveau en vrac. Il m'a fallu un bon temps d'adaptation mais une fois familiarisée avec la plume et l'environnement, ça a vraiment été un excellent moment de lecture, en toute simplicité, peut-être trop simple justement, trop prévisible. Bien sûr, c'est un avis purement personnel.
Je pense avoir été déstabilisée par le personnage d'Hazel, jeune institutrice pétillante, très largement sans filtres, qui ne se soucie pas du regard des autres et qui a des traits de caractères assez peu communs, que je n'ai pas souvenir d'avoir rencontrés précédemment à un tel degré. Pour que le personnage m'interpelle autant durant ma lecture, c'est que c'est une première. Mais ce qui est appréciable c'est qu'elle assume totalement ce qu'elle est et qu'elle ne changerait pour personne, même par amour.
« Être moi-même me suffit. Je me suffis à moi-même »
En totale opposition face à elle, Josh, qui est en couple, est un protagoniste masculin assez réservé, très calme et qui va, très clairement, s'apparenter à l'homme idéal. J'ai aimé la simplicité qui le caractérise, sa relation avec sa sœur Emily et son beau-frère Dave, et la patience dont il fait preuve face à l'excentricité de sa meilleure amie. Ça m'aurait ennuyée si les auteures l'avaient imaginé autrement. Et face à Hazel, il ne pouvait pas être différent ; il est le calme et elle la tempête.
Cette histoire est un bestfriends-to-lovers, construit telle une vraie comédie romantique que l'on peut voir à la télé, avec une certaine particularité puisque la part amitié est longuement mise en avant et que le scénario mis en place peut semer le doute. Même si, on ne va pas se mentir, il n'y a bien que Josh & Hazel qui ne voient rien (ou qui ne veulent rien voir pour notre plus grand plaisir).
Alors soyons honnêtes, le rythme de l'histoire peut donner une impression justifiée de longueur et de redondance mais il faut quand même souligner que cela est atténué par la présence d'une belle dose d'humour et de situations drôles, cocasses et inattendues. Et le principe des "double date" imaginés par les autrices apporte une belle touche d'originalité. Après, à voir si trop d'humour n'est pas préjudiciable notamment par rapport à Hazel qui peut en faire les frais dans la perception qu'on a d'elle bien qu'elle soit adorable et attachante.
« Parfois ton manque de filtre me tue. Ce n’est même pas d’un filtre dont tu aurais besoin, mais d’une digue »
Ce qui m'a un peu chagrinée dans ma lecture, c'est une impression de nonchalance concernant Hazel. Je ne veux pas employer le terme d'immaturité car un peu trop extrême mais j'ai parfois trouvé son comportement vraiment trop poussé et c'est ce qui m'a certainement le plus dérangée. Probablement un parti pris mûrement réfléchi par les autrices mais dont je ne suis pas spécialement fan.
« Les mots m’ont échappé sans que j’aie eu le temps de les retenir. Je jure que ma bouche et mon cerveau sont des frère et sœur qui se haïssent cordialement et se flanquent des raclées sous la forme de moments mortifiants »
De manière globale, ce roman, drôle et touchant, permet de passer un très bon moment de lecture sans avoir à trop réfléchir. On a juste à se laisser porter, ce qui est bien le but premier d'une lecture. Malheureusement, il ne faut pas s'attendre à ce qu'une multitude d'émotions soient au rendez-vous et c'est sûrement ce qui m'a fait défaut.
Pour avoir lu plusieurs romans de ces autrices, j'avoue que ce n'est pas celui qui m'a le plus convaincue probablement parce que plusieurs éléments ne correspondent pas à la lectrice que je suis. Christina Lauren sont des autrices avec une plume qui peut se révéler changeante selon les univers dans lesquels elles s'aventurent, sans que cela n'enlève quoi que ce soit à leur talent mais qui peut être perturbant.
Alors même si Josh & Hazel, qui sont pourtant tellement complémentaires, n'ont pas su me convaincre à 100%, quoi de mieux que de les découvrir par vous-même pour vous faire votre propre avis. Alors très belle lecture !
Je te déteste passionnément / C. HANDON
C'est sur un incroyable coup de cœur que je termine cette lecture du nouveau roman de C. Handon qui m'a transportée dans un vrai moment cocooning et de détente.
Je connais Caro HANDON puisque je l'ai déjà lue et je n'ai absolument pas hésité une seule seconde pour postuler à la découverte, sous Service Presse, de ce titre paru le 15 décembre en auto-édition. Alors merci Caro pour ta confiance renouvelée sur ce nouveau-né dans ta bibliographie.
C'est lors d'un énième râteau in live que la rencontre, à San Francisco, avec Chris et ses deux meilleurs amis, Jacob et Carter, donne le ton à une lecture qui s'annonce épique.
Seul célibataire de ce trio, Chris cumule les maladresses verbales et n'arrive à concrétiser aucune rencontre sentimentale. Lorsque Jacob et sa fiancée décident qu'il ne pourra pas être témoin à leur prochain mariage s'il n'est pas accompagné, la nouvelle est rude à encaisser mais quel meilleur moyen pour rebondir !
« Le feeling passait bien, la jolie brune se prêtait au jeu de la séduction, alors pourquoi, après qu’elle m’a dit aimer les grands, se montre-t-elle aussi virulente quand je lui exprime le fait d’apprécier les fortes poitrines ? Elle a une forte poitrine ! C’était un compliment ! »
C'est à la plus improbable personne que le jeune homme va demander de l'aide pour le coacher en matière de séduction : Jordane, l'insupportable sœur de Jacob et colocataire qui s'est imposée pour vivre avec eux. Instable professionnellement et actuellement sans emploi, cette féministe jusqu'aux pointes roses de ses dreadlocks et au franc-parler sans filtre n'est pas, à première vue, la personne à laquelle on penserait tant les relations entre ces deux-là sont tendues. Piques incessantes et joutes verbales permanentes rythment leurs échanges et leur relation pour notre plus grand bonheur.
Bienvenue à San Francisco pour une touchante quête du bonheur riche en émotions !
Dans cette histoire, on est sur un schéma que j'adore avec le trope "amour interdit". Les deux protagonistes concernés étant Chris, meilleur ami de Jacob son colocataire et futur marié & Jordane, sœur de Jacob avec qui elle vit également et de laquelle Chris a pour interdiction de s'approcher. Le classique « interdiction de toucher à ma petite sœur » !
Je dois reconnaître que Chris m'a fait passer par pas mal de sentiments puisque sous ses airs de gars un peu lourd et qui donne l'impression de n'être porté que sur le sexe, se cachent beaucoup de choses plus profondes. Et j'ai vraiment aimé découvrir toutes les émotions et la sensibilité qu'il pouvait cacher soigneusement en lui, sous un comportement trompeur. Car Chris cache son passé et son désespoir sous une façade qui ne révèle pas ce qu'il est vraiment : un être sensible marqué par une trahison sentimentale.
Ce comportement est d'autant plus accentué au contact de Jordane, la féministe, qui ne perd pas une occasion de le taquiner voire de l'agacer pour le pousser dans ses retranchements. Ce personnage féminin qui n'a peur de rien est d'une entièreté vraiment agréable et cette façon qu'elle a de s'assumer dans ses choix et dans sa façon d'être, la rend terriblement touchante. Et franchement, elle fait partie de ces protagonistes féminines que l'on peut qualifier de solaire tant elle apporte beaucoup de légèreté, de bonne humeur et de rythme à l'ensemble.
« Je n’ai jamais rencontré une fille aussi vulgaire et rentre-dedans que la sœur de Jacob. Si parfois, j’aimerais la bâillonner quand elle abuse de son fort caractère, j’apprécie lorsqu’elle l’utilise à l’encontre des autres »
Dans ce roman vraiment porté par la relation Chris/Jordane, l'évolution de ce qui s’apparente à un « enemies to lovers » se déroule comme il se doit puisque l'auteure a su respecter les étapes essentielles pour capter notre attention d'un bout à l'autre. Elle nous rend accro à ce duo qui s'affronte lors de chamailleries légères ou plus sérieuses, qui fait parfois preuve d'une touchante maladresse dans ses échanges qui provoque malentendus et quiproquos ou qui rivalise d'arguments qui cachent des peurs et des doutes, véritables clés de cette histoire.
- Si tu parles comme ça à toutes les nanas que tu croises, tu finiras par avoir de la corne aux mains. C’est sûrement déjà le cas, d’ailleurs.
- Et toi par choper une MST, si tu fourres toutes ces bites dans ton gosier !
- T’es qu’un énorme connard, Chris.
- Non, je sais simplement ce que je ne veux pas. Nuance, ma poule.
J'ai adoré cette bande d'amis qui va passer par pas mal de bouleversements qui vont chambouler leur vie et mettre à l'épreuve leur amitié. On les sent vraiment complices et soudés et pourtant, au fil de la lecture, on peut en venir à se demander ce qu'il en est réellement lorsque certaines révélations sont faites, lorsque certaines personnalités se montrent sous leur vrai jour, etc...
J'ai eu un véritable coup de cœur pour cette histoire qui m'a, malgré tout, pas mal malmenée avec le personnage de Jacob, le frère de Jordane, et ses traits de caractère qui se dévoilent au fil du roman. Jacob est agaçant dans sa manière de vouloir régenter la vie de ses proches, notamment celle de sa sœur. J'avoue avoir eu un peu de mal à lui trouver un quelconque attrait.
S'il y a bien un sujet qui me dérange, dans la vraie vie, c'est le chantage, notamment affectif. Ce qui m'a particulièrement heurtée, ce sont les règles établies par Jacob et Lexie, les futurs mariés, que j'ai ressenties comme très égoïstes et humiliantes ; un peu comme une discrimination envers Chris. L'auteure a tellement bien décrit ces scènes que j'ai compris sa réaction et ce qu'il a pu ressentir au point de m'approprier ses émotions. Il m'est arrivé d'être peinée face à un tel comportement qui prend le risque de fragiliser une amitié pour de mauvaises raisons.
En parallèle de la romance qu'on espère tant, Caro HANDON a donc aussi brillamment abordé le thème de l'amitié dont elle traite tous les aspects. J'ai trouvé que toute cette partie était très bien analysée, développée avec beaucoup de cohérence et de réalisme. Et que face à certaines situations, je ne pouvais faire autrement que de me mettre à la place des personnages et de prendre de plein fouet la brutalité ou la douceur qui s'en dégagent.
Dans ce roman, la chose qui m'a agréablement surprise c'est le petit côté "sweet spicy" dont l'auteure a agrémenté l'aspect romance. Je ne suis plus trop lectrice de ce genre de scènes mais là, il y a un petit quelque chose qui apporte une sacrée différence à ce qui se fait habituellement. Beaucoup de douceur, de spontanéité qui créent une alchimie unique et qui apportent de belles parenthèses dans une histoire parfois sous tension.
« L’unique personne avec qui tu passes l’intégralité de ta vie c’est toi, et personne d’autre. C’est avec toi et toi seul que tu dois te sentir bien »
Sur une narration à double point de vue, Caro HANDON signe là un roman qui alterne sujets légers comme plus sérieux, qui comporte une bonne dose d'humour d'une belle simplicité mais terriblement efficace, qui nous immerge de manière assez surprenante au côté de ses personnages et surtout qui, à tous points de vue, ne peut nous laisser insensibles. De deux êtres que tout oppose et entre lesquels aucune romance n’a de chance de voir le jour, elle a su faire naître une évidence que l’on ressent fortement dans les dialogues, dans une complicité soigneusement déguisée en chamailleries incessantes, dans des scènes so cute et dans cette manière de s’ouvrir lentement l’un à l’autre pour faire tomber certaines barrières.
« Ça me fait du bien. D’être là. D’être contre lui. D’être simplement moi »
Il est clair que ce roman rejoindra ma bibliothèque papier car j’ai retrouvé tout ce que j’aime en matière de romance mais aussi en qualité de plume qui sait me transporter et me faire vibrer à chaque fois. Caro HANDON n’est plus une inconnue pour moi depuis longtemps, ni pour le monde de la romance. Et je vous conseille vraiment de la découvrir à votre tour pour ne pas passer à côté d’un moment de lecture touchant et intense. Alors, très belle lecture !
J'ai poussé le Père Noël du traîneau ! Il l'avait bien cherché / Marine FLORISIN
Quelle belle surprise et quel joli coup de cœur que cette romance hivernale que j'ai dévorée sitôt arrivée dans ma boîte aux lettres. J'avais craqué sur tout ce j'ai pu découvrir en communication de pré-sortie : un titre original et accrocheur, une couverture que je trouve sublime de simplicité et un résumé très attrayant. Et quel beau moment de lecture pour me vider l'esprit et partir vivre cette aventure et expérience originale !
La Tequila, c'est la vie ! Bon je vous l'accorde : ce n'est pas vraiment une boisson de Noël. Mais qu'importe ! Ce n'est pas Mélia, Romane et Cathy qui diront le contraire puisque pour elles à chaque maux une Tequila.
Lorsque Romane annonce son prochain mariage, pour Mélia la déception est grande. Elle pensait se marier en premier et avait déjà planifié son futur mariage dans les moindres détails mais n'attendait plus que le bon prétendant dans le rôle du mari.
"Je crois que mon cœur s'est décroché pour tomber dans mon estomac, et pèse à peu près aussi lourd qu'une brique"
Elle qui dit non à beaucoup de choses, pour de mauvais prétextes, se voit mettre au défi de dire oui à tout ce qui lui sera dorénavant proposé, pour égayer et pimenter sa vie mais surtout pour dépasser ses limites et ses peurs.
Et des peurs elle en a et pas des moindres. Alors lorsqu'elle va devoir affronter l'une d'elle lors d'un voyage gagné à destination des paysages enneigés savoyards, sa vie pourrait bien se retrouver bouleversée de bien des manières, notamment au contact du beau musher, Antonin, jusqu'à la pousser dans ses derniers retranchements. Préparez votre doudoune, vos bottes de neige et une écharpe bien moelleuse et partez pour un périple aux côtés de Melia, d'Antonin et de ses chiens de traîneau.
« Certaines personnes sont faites pour briller et d’autres non »
Mélia est une jeune parisienne qui ne connaît pas la stabilité professionnelle mais qui est assurée de pouvoir compter sur ses deux amies Romane et Cathy. Dès le départ on sent un certain manque de confiance en elle mais aussi une blessure émotionnelle et familiale qui l'empêche d'aller de l'avant et d'être elle-même. Elle fait preuve d'une touchante maladresse qui donne parfois lieu à des moments assez drôles. La suivre durant ce périple a permis de mieux la cerner et de la découvrir autrement que dans sa vie de citadine parisienne. Son personnage est juste parfait et je l'ai adoré du début à la fin.
« La tasse m’échappe des mains et, dans un geste désespéré pour la retenir, j’arrache le fil de mes écouteurs de mon écran. Le cri d’orgasme de Billie Connelly retentit dans tout l’accueil. Et je voudrais mourir de honte en apercevant le sourire esquissé par monsieur Anderson avant que je coupe le son précipitamment »
Cette idée de défi "dire oui à tout" est très bien trouvée et j'ai adoré tout ce que l'auteure a développé autour de ce fil conducteur original. Elle a su faire enchaîner tout un tas de situations qui se succèdent bien les unes aux autres pour donner un ensemble dans lequel il est très agréable de se fondre.
Dans ce roman qui évolue autour de l'attrayante activité des chiens de traineau, beaucoup de sentiments sont amenés à cohabiter puisque Marine nous fait tour à tour sourire puis rire franchement, nous attendrir voire verser une petite larme, nous poser une multitude de questions sur la sorte d'énigme qui plane sur notre beau musher Antonin, etc.... Bref, côté montagnes russes des sentiments, tout y est.
L'écriture de Marine est vraiment qualitative, top à lire et l'histoire est bien construite. J'avoue que je craignais que le côté "chiens de traineau" soit, ou trop peu ou vraiment trop présent mais finalement il est tellement bien abordé et agrémenté que je l'ai trouvé juste bien dosé. Et je me suis laissée embarquer avec eux comme si j'étais sur place.
Il faut dire que pour ce qui est de tous les passages concernant l'activité d'Antonin, l'auteure a su accrocher toute mon attention grâce à ce personnage passionné par ce qu'il fait. Il est dans son élément, il voue un amour sans limite à ses compagnons canins et Marine a su parfaitement retranscrire cette relation homme/animal qui est magnifique dans cette histoire. C'est dans certaines de ces scènes que l'on trouve de très belles émotions, surtout pour moi qui suit une amoureuse de la cause animale.
Et elle a su me garder concentrée aussi par l'énigmatisme qui entoure Antonin, par ses réactions, par sa relation avec Léo et par un sentiment douloureux qui semble l'habiter sans qu'on ne devine pourquoi. Et je dois être honnête à ce sujet, même si ça ne change rien à mon avis, j'aurais aimé que le voile se lève progressivement au fil de l'histoire, par petites touches comme des indices. Ce qui permet toujours de faire des hypothèses avant la révélation finale.
« Aimer les gens c’est prendre le risque de souffrir »
Dans des paysages que l'on devine facilement magnifiques, l'auteure a su faire évoluer son histoire en évitant les pièges d'un rythme plat et commun. Elle m'a surprise par certains choix, par des situations arrivant alors que je ne m'y attendais pas et tout ça de manière très positive - ou presque pour ne pas citer une certaine scène -.
Le texte de cette romance hivernale comporte de savoureuses répliques, des moments de franche rigolade et des joutes verbales de qualité - même si je m'attendais à quelque chose de plus piquant -.
"Les garçons, c'est comme les melons, il faut en tâter plusieurs pour trouver le bon. Et ben ça y est, j'ai tâté tout le rayon !"
Dans ce roman, j'ai pu retrouver tout ce que j'aime et qui colle totalement avec l'univers exploré. J'ai pu ressentir l'ambiance hivernale avec une petite touche fêtes de fin d'année, j'ai passé un super moment avec des personnages secondaires de choix - mention spéciale pour Romane et Cathy - et j'ai adoré la douce romance très slow burn que l'auteure a achevée par un épilogue auquel je ne m'attendais pas mais qui finalement clos le processus de transformation de Melia comme il se doit, de manière logique.
Quand on sait que je ne suis pas lectrice plus que ça de romances de Noël, c'est sur une touche très positive que je termine donc cette lecture. Personnellement, je la classerais plus en romance hivernale qu'en romance de Noël.
L'auteure n'a pas utilisé les clichés classiques habituels se rapportant à cette période, elle a apporté juste ce qu'il faut en détails pour rester cohérente avec l'esprit et la magie de la période de l'Avent et elle a entouré son histoire et ses personnages d'authenticité, d'une belle douceur et d'une touchante tendresse.
C'est une nouvelle représentation d'un roman qualitatif et parfaitement aboutit, en auto-édition, que signe-là, pour son premier essai, Marine FLORISIN qui n'est pas une inconnue, pour certaines lectrices, dans le monde de l'édition. Et pour qui rêve d'évasion, de grands espaces et d'une romance hivernale différente, c'est bien celle-ci qu'il faut s'empresser d'ajouter à sa PAL de fin d'année. Alors, très belle lecture !
Je suis venue te dire / Cynthia KAFKA
Ne dit-on pas que l'enfance représente la période de l'insouciance et de grand nombre de beaux souvenirs ? Mais qu'en est-il lorsque l'enfance est marquée par des brimades, par une mise à l'écart où subir plutôt que pouvoir riposter est devenu une résignation, une manière de mettre fin à un incessant calvaire ? Que de questions pour commencer mon avis sur le 1er roman de Cynthia KAFKA "Je suis venue te dire" paru aux Editions l'Archipel.
C'est alors qu'elle a seulement 8 ans que l'on croise Rose dans une cour d'école, où la loi du plus fort règne, alors qu'elle est aux prises avec d'autres enfants dont elle est le souffre-douleur, qui n'ont de cesse de la racketter et de l'affubler de tout un tas de noms. Une fois rentrée chez elle, contrairement à tout enfant, le soutien familial n'est pas celui escompté.
Orpheline de sa maman depuis ses 4 ans, vivant sous le même toit qu'un père absent, ne se relevant pas de la perte de son épouse, c'est grâce à une mamie et une tata, aimantes, que Rose va tenter de grandir. Lorsque l'heure des 18 ans sonne et après tant de rendez-vous affectifs manqués, le moment est venu pour elle de s'affranchir de ce passé douloureux en s'éloignant à Bordeaux et en coupant les ponts avec ce père qui a failli à son rôle.
« Tu ouvres la porte.
Je suis déjà dans le salon à préparer le support en plastique bleu. Clic clac. Les pieds sont montés
Les jetons rouges d’un côté, les jaunes de l’autre. J’attends en comptant les pions.
Vingt-et-un jaunes. Vingt-et-un rouges.
Tu sors de la salle de bain. Je suis prête. Toi aussi.
Tu marmonnes un « bonne journée » et tu claques la porte de la maison. Je range les pions »
Malheureusement une vie d'adulte ne peut être construite avec tant de manques et de "Pourquoi ?" restés sans réponses. Et lorsque, 10 ans plus tard, Rose apprend que son père vient d'être transféré dans un service de soins palliatifs de sa ville natale, c'est peut-être bien la dernière opportunité qui s'offre à elle pour régler ses comptes et pour enfin avancer. Mais après une si longue absence, la vie peut réserver bien des surprises et remettre en question beaucoup de choses.
« Sa dernière chambre à lui, ma dernière chance à moi »
Autant le dire tout de suite, c’est avec cette histoire que je découvre cette talentueuse auteure et ma première rencontre avec elle est tout simplement un très beau coup de cœur. Je me suis procuré ce roman lors d’une séance de dédicaces de l’auteure au Cultura de Périgueux, pour son résumé bien entendu mais aussi par la couverture douce et colorée qui contraste de manière incroyable avec l’histoire telle qu’on s’attend à la découvrir. Et qui finalement est pleine de surprises !
Dans ce roman, l’auteure aborde le thème difficile de la maladie au stade des soins palliatifs auquel elle associe un autre thème poignant qu’est la rupture de relations entre un père et son enfant. Quand les deux thèmes doivent cohabiter pour tenter d’en faire ressortir quelque chose de positif, l’exercice s’annonce périlleux car c’est une sacrée prise de risque de tomber dans quelque chose de très difficile à lire. Et bien, comment vous dire que l’auteure s’en est très bien sortie puisque, même si on est sur une fin inéluctable, c’est un roman qui est plein d’optimisme et qui fait du bien.
C’est sur une alternance présent/passé que l’auteure a construit l’histoire de ce parcours de vie de Rose, tantôt fillette en quête d’attention et d’amour paternel jusqu’à sa majorité et tantôt jeune femme devenue adulte, tourmentée par des questions restées sans réponses. Ce choix donne vraiment beaucoup de force à l’histoire et permet de tellement bien cerner la relation – ou la non-relation – entre Rose et son père.
Quand j’ai découvert ce roman, j’avoue avoir eu certains à-priori et je me voyais déjà pleurer du début à la fin. Alors non, je n’ai pas pleuré parce que l’auteure a justement su apporter à son texte beaucoup de positif bien que la base du roman soit axée sur des thèmes poignants. Et je n’ai donc ressenti aucune gêne pesante ou malaisante au cours de ma lecture.
« Pour toi, il vaut mieux être une fleur qu’une petite fille. Ta délicatesse est sans pareille avec les rosiers. De moi, tu ne dois voir que les épines »
La plume de cette auteure est vraiment agréable à lire et de très belle qualité car tout au long de l’histoire elle est parvenue à me faire ressentir les émotions de son héroïne, à laquelle je n’ai pu que m’attacher. Par moments, mon cœur s’est serré. Non pas par la violence de certaines scènes mais par leur puissance et l’intensité des émotions transmises en seulement quelques mots ou quelques phrases. Malgré un passé douloureux, elle n’a pas fait de Rose, un personnage qui se complaît dans sa situation, sans chercher à la faire évoluer dans le bon sens. Parce que plus l’histoire avance, plus le voile se lève, plus le regard et les sentiments de Rose évoluent. Et c’est une succession de rencontres et d’évènements qui nous accompagne aux côtés de cette héroïne qui va savoir puiser en elle une force incroyable.
Le gros plus de ce roman, ce sont les personnages secondaires avec une mention très spéciale pour Amelia et son frère Mathias qui vont porter l’histoire autant que Rose puisqu’ils sont vraiment très présents à ses côtés tout au long de la partie « Présent ». Tout dans leurs paroles, dans leurs échanges, dans leurs attentions est si soigneusement pensé et permet de donner un très beau rythme à l’histoire afin qu’il n’y ait jamais de temps mort. Véritable soutien indispensable, ils sont un réel moteur pour la jeune femme. Et ce type de relation fait du bien à lire. Mais on ne peut pas ne pas citer, pour la partie « Passé », Mamie, ce personnage plein de douceur et de tendresse. C’est une très touchante relation que l’auteure a su développer entre celle qui se substitue à l’amour paternel et cette fillette dont la vie n’est faite que de désillusions.
« On n’a qu’une vie. On mange suffisamment d’épinards secs et sans saveur pour ne pas refuser un peu d’épices et de beurre. Et l’amour est à la vie ce qu’est le beurre aux épinards »
Cynthia KAFKA, avec cet écrit, occupe une belle place parmi mes révélations auteures de cette année 2022. La justesse de sa plume et toutes les émotions qu’elle a insufflées à son roman me donnent vraiment envie de la découvrir encore plus pour pouvoir apprécier, une fois encore, son talent. Son actualité proche est marquée par la sortie de son prochain roman « Contre vents et secrets », pour lequel je serai au rendez-vous. Et je ne peux que vous conseiller de partir à sa découverte et de prendre autant de plaisir que moi. Alors, très bonne lecture !
Just a dream / D. Dane & L. DELEAUNE
Magique et intrigant ! Ce sont les premiers mots qui me viennent après avoir tourné la dernière page de ce roman qui m’a transportée dans un monde tellement bien imaginé et mis en scène par les talentueuses plumes de Delinda DANE et Ludivine DELEAUNE pour cette histoire parue chez B.M.R.
Comme beaucoup de lectrices certainement, j’ai eu un vrai coup de foudre pour la sublime couverture en apparence simple et pourtant tellement travaillée dans le jeu des couleurs, dans le sentiment de légèreté et de liberté qui s’en dégage. Je ne suis pas fan du vert mais là, il est parfaitement choisi, tirant plus sur l’émeraude que le vert prairie. Cette couverture ne pouvait pas être autrement !
Et puis l’association de deux auteures que j’affectionne vraiment, Delinda DANE et Ludivine DELEAUNE me fait me plonger les yeux fermés dans leurs histoires. Je les aime séparément alors ce serait dommage que je me prive d’un double plaisir lorsqu’elles réunissent leurs douces plumes.
Pour « Just a dream », je savais que l’histoire se situe dans un univers de romance avec un soupçon de magie, que je découvre doucement, par petites touches. Je n’y suis venue que récemment et je me rends compte que c’est un style littéraire qui est facilement à ma portée. Et ça se vérifie avec ce roman qui est accessible aux novices qui veulent se lancer en douceur dans le genre.
A la lecture du résumé – qui est parfait -, j’étais loin d’imaginer dans quoi j’allais me retrouver prise au piège, à tourner les pages sans pouvoir m’arrêter. Et pourtant, il y a une petite chose qui fait que j’aurais très bien pu ne pas adhérer. Eh bien, pas du tout !
La rencontre avec Emily, jeune femme de 23 ans, journaliste au New York Times n’a rien d’insolite : seule bénéficiaire du testament de sa grand-mère Francesca, récemment décédée, c’est chez le notaire qu’on la retrouve. Jusque-là, rien à signaler. Sauf que…
« La peur de souffrir n’empêche pas que cela arrive un jour… »
Cette grand-mère qui n’avait de cesse de lui répéter « Quand tu es triste, lève ton visage vers la pluie. Souviens-toi toujours de ça » lui a légué une histoire et un bien précieux : un parapluie violet. Je serais tentée de dire que c’est vraiment la phrase clé de toute cette histoire, celle par qui tout arrive. Généralement, qui aime la pluie ? Cet élément qui renvoie une image négative devient, ici, quelque chose de positif. Etrange, non ? Je ne vais pas vous expliquer l’histoire car il y a beaucoup trop de choses qui pourrait frôler le spoiler et clairement, ce serait dommage. Mais en résumé, c’est un voyage entre fiction et réalité qui attend Emily grâce à un don que possédait sa grand-mère et qu’elle lui a transmis.
« Tant que je le garderai avec moi, le souvenir de Grand-Mère vivra… »
Lorsque j’ai commencé le livre, il ne m’a pas fallu longtemps pour m’immerger dans l’histoire tant l’écriture des auteures fait que l’on s’imprègne directement de l’univers, de l’ambiance et des ressentis d’Emily. Ma crainte est toujours la même quand je sors de ma zone de confort avec un nouveau genre de lecture : avoir du mal à appréhender l’histoire et tous ses éléments. Mais là, en seulement deux chapitres je me suis approprié l’histoire et me suis laissé emmener en voyage avec cette jeune femme si attachante mais qui n’a pas été épargnée émotionnellement.
« Le monde continue invariablement de tourner et tout est exactement à sa place sauf moi, qui ne suis plus du tout là même »
Je ne suis pas une lectrice confirmée du genre mais j’ai trouvé qu’il se dégage énormément de magie - et pas seulement un soupçon - dans tout ce que va traverser Emily et dans l’enchaînement de toutes ces vies qu’elle va vivre. Je suis peut-être naïve mais je trouve ça sublime car c’est une véritable invitation au voyage et au rêve ; même s’il faut s’accrocher !
Et il y a tellement de douceur, au fil des chapitres, notamment dans la relation qu’elle entretenait avec sa grand-mère qui l’a élevée, lorsque sa mère a fait le choix de l’abandonner pour d’obscures raisons. Le prologue illustre parfaitement ce lien qui les unissait. Il introduit totalement l’histoire en un minimum de pages : court, clair et efficace. Et tout du long, sa grand-mère est un personnage à part entière tant elle est présente dans le cœur et dans les pensées d’Emily.
« Dans ses yeux, je pouvais devenir moi. Dans sa main, je pouvais aller partout. Dans son sourire, j’avais la force d’avancer. Et dans sa voix, je puisais la force de tout réaliser »
Pour les adeptes de célèbres séries télé, c’est un vrai voyage dans lequel les auteures ont choisi d’embarquer leurs lectrices et c’est assez atypique. Regardant très peu la télé, je n’avais malheureusement aucune des références aux séries US mentionnées et qui ont fait les beaux jours de la télévision. Néanmoins, ça m’a quand même permis de les découvrir au travers des voyages d’Emily et ça n’a absolument pas gêné ma lecture. Pour les lectrices qui ont les références, c’est un très beau plus non négligeable qui, pour le coup, forme un très bel ensemble.
La seule référence que j’avais concerne un film américain – pas une série – et j’ai adoré la manière dont les auteures l’ont inclus à l’histoire. C’est terriblement bien imaginé donc super original. En total décalage avec l’histoire qu’on connaît, qui nous fait rêver – pour les plus romantiques – et qu’on n’imaginerait pas sous cet angle.
Ce livre d’à peine 300 pages se lit très facilement car on se laisse porter les aventures extraordinaires d’Emily et par la jolie romance qui se dessine et se développe de manière assez peu commune par rapport à ce qu’on a l’habitude de lire en romance classique. Le personnage masculin, Tobias, un écrivain à succès, aurait mérité quelques chapitres pour pouvoir mieux le cerner. Le livre n’étant écrit que du point de vue d’Emily, il m’a été assez compliqué de m’attacher à lui comment j’aurais aimé pouvoir le faire. Mais ça n’enlève rien au fait que j’ai tout de même adhéré à cette belle et douce romance.
« Je décide de laisser mes envies écrire les prochaines pages de ma vie. Tobias en est pour l’instant le stylo et j’ai besoin de me mettre à nue. De l’autoriser à noircir de sa plume les courbes blanches de mes feuilles »
Ce que j’ai vraiment apprécié c’est que les auteures sont arrivées à bien doser romance et magie, sans que la romance lorsqu’elle apparaît prenne le dessus sur tout le côté irréel jusque-là bien développé. Elles ne se sont pas perdues en cours de route maintenant le cap sur leur idée première.
Rien que dans le titre il y a DREAM donc tout est dit ! Ce roman nous vend réellement une sorte de rêve, pour sortir d’un quotidien parfois pesant duquel on a juste envie de s’évader. Et puis, au tout début du roman, une petite phrase semble anodine « Ce livre est dédié à tous ceux qui ont besoin de magie dans leur vie… » mais ne vous y trompez pas, elle n’est pas anodine du tout. Car on est vraiment sur une lecture 100% magique !
« Profite de chaque instant de bonheur comme d’un cadeau fragile éphémère. Prends-en soin. Cultive-le. Permets-lui de grandir et s’épanouir. De prendre de la place au creux de ton cœur. Plus le bonheur s’étendra, mon enfant, et plus il éloignera le chagrin »
Si j’avais un petit bémol à relever concernant ce roman, c’est le manque de mise en valeur de l’histoire dans les chapitres. Certains genres littéraires ornementent leurs livres de manière délicate mais là, il n’en n’est rien. Je trouve que c’est un peu dommage mais ça ce n’est que mon avis. Et ça ne remet absolument pas en question mon avis final.
Alors si vous aimez rêver avec des histoires qui mêlent magie, romance et retournements de situations, ce roman est certainement celui qu’il vous faut. Il vous fera voir les jours de pluie autrement et vous mettra des étoiles plein les yeux et le cœur comme ça a été le cas pour moi. Il m’a apporté cette parenthèse magique dont j’ai besoin parfois et cette bulle de douceur dans laquelle ça fait du bien de s’enfermer. Bien plus qu’une pépite, c’est un très joli coup de cœur pour moi ! Alors, très belle lecture !
« Il arrive que dans la vie, nous ne soyons pas prêts à vivre certaines choses. Mais la seule façon de l’être, c’est justement de les vivre »
J'aime pas Noël... mais j'me soigne / Lili CL Marguerite
Lili CL n'est pas une auteure inconnue pour moi puisque je l'avais découverte avec son premier roman "Sur ses traces" qui a été une superbe lecture.
Lorsque j'ai vu qu'une de ses histoires issue du concours Fyctia "Sous le sapin" était proposée en SP avec Fyctia et Stories by Fyctia, je n'ai pas hésité. Merci à eux et à Célia pour l'envoi, ainsi qu'à Lili qui me la gentiment envoyé par la suite en format papier.
Cette romance de Noël est vraiment originale puisqu'on découvre Arielle, jeune femme de 22 ans, qui déteste les fêtes de fin d'année et qui va se retrouver, suite à une contrariété familiale, au fin fond de l'Auvergne, avec pour mission de rendre une âme à "l'auberge de Noëlle" dans une petite ville bourbonnaise.
Sauf que l'auberge en question est restée dans "son jus", l'esprit de Noël l'a déserté depuis longtemps et le cuisinier Yan, bien que talentueux, a un caractère épouvantable et voit d'un mauvais œil l'arrivée d'une citadine, même si c'est pour la noble intention de tenter de sauver l'affaire de son oncle, Pat.
« Je ne m’attendais pas à ce que mon oncle embauche cette fille sur le champ. Qui plus est, une nana qui débarque de nulle part, qu’il ne connaît pas, et qui semble n’avoir aucune compétence pour nous aider. En plus, elle a un regard de braise, de charmantes fossettes et des fesses parfaites… et elle s’accapare mon chien ! Impossible de l’apprécier, je ne dois pas, je ne peux pas ! »
Si en plus sa sœur Rachel et sa chienne Gina se liguent contre lui pour imposer la présence d'Arielle, ces fêtes de fin d'année s'annoncent mémorables pour Briac et ses habitants...
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J'ai adoré cette histoire qui, même si l'auteure n'a pas trop forcé sur les détails "noëlesques" est bien à classer dans ce genre.
L'idée de départ peut sembler déjà vue car c'est sûr un différend avec son père, qu'elle vit comme une trahison envers sa mère décédée 4 ans plus tôt, qu'Arielle, 22 ans quitte le domicile familial sans savoir où exactement aller.
« Je ne peux pas accepter, j’aurais l’impression de la trahir et de l’oublier »
Alors qu'une météo exécrable ne lui facilite pas les choses et que la neige l'oblige à stopper net sa route, c'est le Village de Noël qui l'accueille. N'ayant pas d'autre choix que d'accepter l'hospitalité qu'on lui propose, elle se retrouve à accepter d'insuffler l'esprit de Noël là où il a déserté.
Mais esprit de Noël ou pas, des éléments perturbateurs pourraient bien ne pas lui rendre la tâche facile.
C'est un très joli coup de cœur – malgré quelques petites imperfections sans conséquences - que j'ai eu pour cette histoire construite sur une idée originale qui mène l'héroïne principale, Arielle, vers l'inconnu total. Vous voulez de la neige, ce n’est pas ce qui manque dans ce roman !
Je ne sais pas vous mais quand j’attaque une lecture, j’aime qu’elle débute par un prologue qui donne le ton sur le personnage principal. Là, il m’a suffit de 3 pages pour aimer Arielle et pour comprendre son désarroi.
« Je suis désolée, maman, je ne sais pas si un jour, je pourrai de nouveau aimer Noël… »
Mais attention, ce n’est pas une romance triste qu’à superbement écrit Lili ; bien au contraire, c’est une romance pleine de légèreté. Car même si Arielle enferme en elle une tristesse légitime, ce roman contient de belles touches d’humour et de joutes verbales piquantes. Je ne suis pas une experte en sous-genre dans la romance, mais je serais tentée de dire qu’on est sur un « enemis to lovers » puisqu’Arielle débarque et on ne peut pas dire que faire amie-ami avec Yan est évident au premier coup d’œil.
Quand le personnage masculin, homme des cavernes dans toute sa splendeur, met de la très mauvaise volonté, enfermé dans un caractère « ronchonchon » à l’extrême et une mauvaise foi caractérisée, je suis la première à me faire prendre au piège. Surtout que, hormis son air bourru, il est terriblement craquant. Et j’en redemande.
« Yan… Pas mal comme prénom. De toute manière, même s’il s’était appelé Maurice, il ne serait pas devenu moche pour autant »
Dans ce roman, il y a pas mal de choses que l’auteure a subtilement associées entre elles et ça donne une histoire vraiment bien structurée, avec une petite intrigue concernant Yan et pas mal de magie et d’esprit de Noël. Tout ce qui est imaginé autour de ce thème est très agréable à découvrir et à lire. Surtout que le point fort qui coordonne et porte à bout de bras la renaissance de l’auberge, c’est bien Arielle qui, malgré sa tristesse et ses différents familiaux, s’investit à 100%.
« Moi, Arielle, allergique à Noël, j’ai décoré un sapin (et pas mal, en plus), ce qui signifie que j’ai checké ma première mission »
J’ai vraiment aimé ce personnage féminin car Arielle n’est pas centrée sur elle-même et ses problèmes, elle cache en elle un talent créatif de dingue et elle ne se laisse pas impressionnée. C’est une jeune femme touchante qui finalement va trouver une seconde famille, notamment avec la belle complicité qui la lie à Rachel et Gina. Et surtout, j’ai plus qu’adoré une intrigue joliment imaginée par l’auteure et qui apporte un soupçon de romantisme mystérieux original.
« Il cherche à m’intimider et ça me gonfle au plus haut point. Il va vite falloir que je lui remette les points sur les I, sinon mon travail ici va devenir un enfer »
« J’aime pas Noël… mais je me soigne » est un peu comme ces téléfilms de Noël que beaucoup de personnes affectionnent lorsque arrivent les fêtes de fin d’année. Elle contient tout ce qu’il faut pour nous maintenir éveillée d’un bout à l’autre grâce à des scènes drôles, émouvantes ou romanesques, à d’originaux rebondissements qui, même s’ils sont parfois prévisibles, font leur petit effet, des répliques dont on raffole souvent et surtout grâce à la plume de Lili qui se lit avec beaucoup de facilité. Pas besoin de réfléchir, il faut juste se laisser porter par l’univers, l’histoire et ses personnages tous aussi attachants les uns que les autres.
« On dirait que je n’ai pas été sage cette année et que le Père-Noël me punit déjà… »
Pour moi qui ne suis pas une adepte des romances de Noël – bon, cette année j’en ai lues pas mal quand même -, j’avoue que celle-ci sort un peu du lot car elle comporte tout ce que j’aime. Et je suis certaine que les plus exigeantes lectrices de ce genre pourraient se laisser charmer par la vie à Briac. Alors, couvrez-vous bien et très belle lecture !
Je chanterai sur tes lèvres / Anna BRIAC
Lorsque j'ai vu passer la promotion faite par Anne Briac pour son dernier titre dans la série "Au coeur de Skye", j'ai trouvé cette couverture tellement belle – qui me fait penser au style de certains romans de N. SPARKS - et le résumé si attrayant que je me suis laissée tenter par une découverte sous Service Presse pour ce roman en auto-édition.Un immense merci pour cette confiance accordée !
S'agissant d'une seconde histoire dans une série, je savais qu'elle pouvait se lire indépendamment de la précédente. Et je m'y suis plongée avec tellement de plaisir. Je me suis retrouvée aux premières loges de ce qui sonne comme les adieux d'un musicien à son groupe pour rejoindre une vie bien plus réelle, loin des strass et des paillettes. Mais une vie où les douleurs du passé décideront de refaire surface.
"Catriona adore sa vie : co-gérante d'un pub le jour, elle sillonne la nuit les routes écossaises à moto, à tombeau ouvert. Une existence idéale, à deux exceptions près. La première est trop lourde pour qu’elle ait seulement envie d’y penser. La seconde s’appelle Logan Hunter.
Logan, le charismatique chanteur de Bloody Kelpie, ne vit que pour la musique. Jamais il ne se sent aussi vivant que lorsque ses chansons sont reprises par des milliers de fans. Pourtant, depuis quelques mois, même le succès ne parvient plus à remplir le vide qui grandit en lui.
Quand une urgence familiale ramène Logan à Skye, Cat explose. Car rien de bon ne peut renaître des cendres d’un si grand amour dévasté... N’est-ce pas ?"
Roman écrit à la 3ème personne, j'avais un peu peur mais pas du tout. J'ai tellement aimé le début de l'histoire, la manière dont l'auteure l'a amenée, que je n'ai ressenti aucune gêne.
C'est dans un pays que j'affectionne, l’Ecosse, qu’Anna BRIAC a posé son décor. Ce pays qui voit le retour d’un de ses enfants qui, à la suite d’une tragédie affective, a perdu le goût à l’aventure qu’il partageait avec ses amis : partager sa musique au plus haut niveau. Cet enfant, devenu un homme, c’est Logan, à présent trentenaire pour qui, on le comprend tout de suite, la musique est toute sa vie. Mais ayant perdu l’inspiration, il ne souhaite plus l’exercer de la même façon, en revenant sur les terres de son enfance pour mettre son art à la portée des autres, de manière plus humble.
Mais il sait que ce retour risque de rencontrer certains obstacles si le passé décide de jouer les troubles-fêtes. Car le passé, c’est Catriona, celle qui faisait battre son cœur lorsqu’il avait 16 ans, qui n’a jamais quitté son île et qui y a parfaitement réussi sa vie malgré leur rupture déchirante. Et sur une petite île comme Skye tout se sait très vite.
Lorsque Catriona va apprendre la nouvelle, ses sentiments profondément enfouis vont ressurgir et il est hors de question, pour elle, que Logan revienne dans sa vie, de quelque manière que ce soit. Le passé doit rester dans le passé et les erreurs commises ne doivent pas se répéter. Mais tout le monde sait que, dans la vie rien ne se passe jamais comme on le souhaiterait !
Quoi que souhaite Catriona, a-t-elle vraiment tournée la page de cette histoire si forte et si belle qui l’unissait à Logan ?
Lorsque le passé refait surface, Logan obtiendra-t-il les réponses qui apaiseront les blessures laissées par son amour perdu ?
Je ne connaissais pas Anna BRIAC et je découvre donc la qualité de sa plume à la lecture de cette très belle histoire où passé et présent vont s’affronter sur fond de romance. Et où l’authenticité des personnages et de l’environnement dans lequel ils évoluent, est indéniable. Malgré tout, ça restera juste une très belle lecture pour moi, que je ne regrette absolument pas d’avoir découverte.
Dès le début de l’histoire, je me suis fortement attachée à Logan. Peut-être de par la perte qu’il a subit et les conséquences que ça a eut sur sa décision de revenir à de vraies valeurs. Hormis le fait qu’il est beau et musicien, j’ai aimé son caractère et cette force tranquille qui émane de lui. Il est animé par un projet qui lui tient vraiment à cœur ; certainement plus en adéquation avec ce qu’il est vraiment intérieurement.
« Il commença à chanter et se noya dans la musique, les yeux fermés. Il jouait en collant presque son oreille sur le bois doux et tiède, dans sa bulle. Il n’y avait plus que cette sensation unique, celle de ne faire qu’un avec l’univers »
Contrairement à lui, j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher à Catriona qui est pourtant un très beau personnage, ça c’est incontestable. Mais il y a un détail que je ne saurais expliquer, qui fait que j’ai eu plus de mal avec ses interventions, ses paroles et ses actes. Elle a souffert par le passé – l’histoire avec Logan n’est qu’une partie visible de son vécu – et je crois que malgré tout, j’ai eu du mal à comprendre le pourquoi de son comportement. Il y a quelque chose qui est allé trop vite à mon goût ; là où je me serai attendue à ce qu’elle riposte plus. Je suis la première à le regretter mais je n’ai pas été à l’aise avec l’approche de son personnage. Elle est forte malgré ses failles et ses faiblesses et elle a le cœur sur la main ; seul point commun que j’ai su lui trouvé avec Logan. Je me demande si finalement il n’aurait pas été plus judicieux, pour moi, de lire la première histoire avant de découvrir celle-ci.
« Nos rêves coïncident et on peut les rendre plus beaux en s’entraidant »
Malgré ce point négatif qui n’engage que moi, l’auteure a vraiment une facilité à nous emmener dans son histoire et dans l’univers de ses personnages, chargé en émotions et sur fond musical qui apporte son petit plus. L’alternance passé/présent apporte énormément à l’histoire ; permettant de s’imprégner pleinement de ce qui fut par le passé et de ce qui est dans le présent.
Son style d’écriture est vraiment de qualité, on voit qu’elle maîtrise bien cet art. Les évènements s’enchaînent de manière cohérente et malgré une fin qui m’a laissé sur ma faim, j’ai adoré l’authenticité des lieux et des personnages principaux et secondaires qui symbolisent parfaitement les notions de famille et d’amitié.
Son histoire offre des moments inattendus et des révélations qui, forcément, ne peuvent que nous toucher. Des beaux moments de sourire ou de rire avec les amies de Catriona, Elsie et Mina surtout.
« Deux ans ! Tu appelles ça une amourette ? Purée, moi quand je tiens plus de dix jours, j’ai l’impression qu’on a dépassé les noces de diamant ! »
L’écrit est dans son ensemble parfaitement abouti ; si ce n’est ce problème que j’ai eu avec Catriona, qui je le précise à nouveau, n’est propre qu’à moi. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.
Malgré le fait que cette histoire ne sera pas un coup de cœur pour moi, je vous conseille de la découvrir – surtout si vous connaissez déjà Anna BRIAC - et de vous faire votre propre idée sur Logan et Catriona. Qui sait, vous n’aurez peut-être plus envie de repartir de l’île de Skye ! Très belle lecture !
Je veux un homme qui..... / Tamara BALLIANA
J'ai découvert Tamara BALLIANA il y a peu de temps, au milieu du confinement, lorsque je suis revenue sur Instagram. J'ai tout de suite été séduite par ses couvertures et par le contenu que semblaient promettre les résumés. J'ai repris très vite le boulot et ces titres ont donc rejoint ma PAL.
Abonnée à la newsletter de l'auteure et à son Insta, j'ai postulé pour un SP pour son dernier titre, à paraître le 23 juin 2020, "Je veux un homme qui....". Craquage total sur une couverture aux couleurs flashy et provençales. Et oh, belle surprise, je l'ai reçu alors que je ne m'y attendais pas vraiment. Merci Tamara !
Troisième histoire de la saga "Le domaine des Manons", j'ai attaqué ce livre en sachant qu'il pouvait être lu indépendamment des 2 autres. Et j'ai tout de suite accroché au style de l'auteure.
C'est au Café de la Place à Cadenel, dans le Sud de la France, que je rencontre Oriane, jeune policière de 25 ans, qui se trouve là pour un énième rendez-vous galant dans l'espoir de trouver l'homme idéal qui saura lui faire enfin vivre l'histoire d'amour qu'elle désespère tant de connaître un jour.
"Fille diplômée en échecs amoureux, option relation à sens unique,
mention très bien"
L'amour, ah l'amour ! Ce sentiment qui a déserté, depuis un certain temps déjà, la vie d'Oriane qui ne tourne qu'autour de ses amies Romy et Elena, de son travail, de son grand-père Papi Gus qui vit à présent en maison de retraite.
Mais aussi des régulières soirées pour célibataires organisées par Jules, le propriétaire du Café de la Place, réputé restaurant de cette jolie bourgade. Mais où aucun homme ne trouve jamais grâce aux yeux d'Oriane. Et pour cause : son esprit est déjà occupé, depuis fort longtemps, par l'indisponible et donc inaccessible Jules. La barre est haute et qui tentera sa chance avec Oriane risque de ramer dur.
Jules, en couple depuis 6 ans, est sur le point de franchir le cap de la demande en mariage. Mais lorsque les choses ne se passent pas tout à fait comme il le voudrait - mais du style vraiment pas -, se pourrait bien être un coup du destin pour lui faire ouvrir les yeux.
"C'est le moment fatidique. Les prochaines secondes sont celles qui vont faire basculer toute ma vie"
Lorsqu'il est à l'origine d'une idée qui pourrait bien changer le cours de l'histoire, voilà comment une amitié se développe, change de tournure et comment Jules va en venir à vouloir aider Oriane à trouver l'amour. Mais jusqu'à quel point sera-t-il aveugle face à l'évidence ? !
Une soirée et une anodine liste suffiront-elles à changer le cours de deux vies ?
Oriane arrivera-t-elle à réunir, en un seul homme, tous les critères auxquels elle aspire ?
Autant aller droit au but : cette histoire est un énorme coup de coeur. Même si la fatigue a eu raison de moi certains soirs, dès que je me suis replongée dedans, je l'ai lu d'une traite.
Oriane est un personnage qui n'est pas coulé dans le moule de l'héroïne classique et banale. Et c'est vraiment agréable à lire. Elle domine à 1m80, chausse du 42, elle n'est pas laide mais n'est pas un canon de beauté non plus avec un nez très loin de la perfection, c'est une bonne vivante qui aime manger et surtout elle exerce un métier qui peut effrayer les hommes mais pour lequel elle est reconnue de ses concitoyens.
"Mon nez n'est pas cassé. Je l'ai juste gagné à la grande loterie de la génétique"
En dehors de son boulot, elle est la fidèle amie toujours célibataire ; et pourtant, c'est pas faute d'essayer de forcer le destin. Ses ami(e)s sont quasiment tous/toutes casé(e)s et la solitude du célibat commence à lui peser sérieusement. D'autant plus que les visites à Papi Gus, atteint de pertes de mémoire, deviennent de plus en plus difficiles à gérer émotionnellement parlant. Mais le côté financier, de l'absence de ce papi avec qui elle a toujours vécu, n'est pas négligeable non plus au point de songer à prendre une colocataire . Si seulement elle ne se dévalorisait pas autant et n'avait pas de sentiments, voués à l'échec, pour Jules, objet de tous ses fantasmes ; sa vie serait peut-être toute autre et elle pourrait avancer.
"Je ne peux pas changer mon visage, mais peut-être, à un moment, un homme verra autre chose que la fille moche en moi"
Car Jules est le personnage masculin qui pourrait être parfait s'il n'avait pas des œillères sur son beau regard "couleur d'un ciel d'hiver lors d'une journée de mistral". Tout le village est au courant des sentiments d'Oriane pour lui, sauf lui. Et pourtant il tient un commerce où tout le monde se retrouve et se connait ; un peu le poumon du village.
Dès qu'on le rencontre vraiment, on ne peut que craquer. "La virilité incarnée à portée de main', il est beau et taillé comme un dieu, une voix à faire fondre n'importe quel iceberg, il n'est pas riche, il cuisine comme un vrai chef - vous ne verrez plus les crêpes de la même manière -, il est un poil romantique au point de mettre le genou à terre pour sa douce moitié et, s'il faisait un petit effort, il pourrait même être classé dans la catégorie homme sensible. Ça ce n'est pas gagné mais rien n'est impossible. Il intervient de temps en temps, en alternance narrative avec Oriane et on profite donc plus de lui pour entrer dans ses pensées et ses sentiments.
"Tout le monde n'a pas la chance de faire tomber les membres du sexe opposé d'un battement de cils comme toi. Figure-toi que pour certaines personnes, c'est un peu plus compliqué que ça"
Dans cette romance tout en simplicité mais tellement efficace, Tamara nous offre un très bon moment de lecture détente ; elle dépollue notre esprit pour que seuls ses personnages l'occupent. Elle décortique parfaitement leurs sentiments et leur associe des situations légères ou touchantes selon la facette qu'elle choisit de nous montrer.
De manière tout à fait justifiée, on pourrait penser qu'Oriane est un personnage fort physiquement et mentalement. Mais au fil des pages, on la découvre sous différents aspects. On rit avec son gang des "célibataires malgré elles", haut en couleurs et en mots, on sourit de ses réactions telle une ado qui perd ses moyens au contact de Jules et on s'émeut lors de ses visites à Papi Gus. Oriane n'est pas une wonder woman des sentiments. Elle a, comme tout le monde, ses forces et ses faiblesses, des peurs et des doutes. Et heureusement que Tamara n'en n'a pas fait une héroïne à toute épreuve. Toute l'histoire n'aurait pas eu la même saveur.
"Depuis qu'il ne vit plus avec moi, je ressens comme un grand vide"
Idem pour Jules qui pourrait être l'homme de toutes les situations, qu'aucune épreuve ne saurait atteindre. Il est beau certes mais il n'est pas à l'abri de se prendre un "rateau" de toute beauté. De mémoire, je n'ai jamais eu à découvrir un homme qui joue d'autant de malchance en si peu de temps. Ce que je pourrais lui reprocher c'est ce que j'appellerais "l'affaire Alan" - quelle idée ! ". Et ce que je pourrais lui envier, c'est sa force mentale face aux critiques et aux coups bas de la vie.
"Tu trouveras toujours des gens pour te juger. Soit tu leur accordes du crédit et ça te bouffe la vie, soit tu les laisses parler et tu seras bien plus heureux. J'ai choisi la seconde solution"
Tamara aurait pu partir sur une romance qui se construit selon un schéma classique mais elle n'en a rien fait. Elle n'a pas utilisée la facilité, elle agrémente son histoire de situations cocasses, de quiproquos croustillants - petite pensée pour Ethan Boyle - ou de répliques parfois hilarantes notamment grâce à la pétillante Romy. J'ai adoré ce personnage !
"Il y a un Dieu dans ce monde ! Il m'envoie un homme magnifique, un Irlandais en plus ! Moi qui adore justement la Saint-Patrick et U2"
L'auteure sème le doute sur le devenir de l'histoire et on se laisse piéger avec un consentement assumé. Mais elle s'en sort brillamment pour ne pas attirer les foudres de ses lectrices avec une fin so ......... - à vous de découvrir -.
Même si le décor de cette histoire est purement fictif, j'ai aimé l'ambiance, bien loin des grandes villes habituelles, qui s'en dégage. On se surprendrait presque à imaginer une place ombragée, s'arrêter pour assister à une partie de pétanque entre passionnés, écouter les brèves de comptoirs ou potins attrayants au détour des conversations aux accents chantants qui sentent bon le soleil de la Provence. C'est très particulier comme sensation et ça ajoute un petit plus à l'attachement qu'on peut avoir envers cette histoire.
Bel amalgame de rires, de sourires, d'humour, d'émotions vraies, de bons sentiments, d'écriture fraîche et légère pleine de pep's, de situations dont on attend toujours plus et encore, ce roman est une belle dose de vitamines à lui tout seul ; véritable remède anti-morosité. Si je devais lui trouver un défaut : il est beaucoup trop court.
"Ça ne sert à rien d'avoir des tonnes de gens autour de soi. Une ou deux personnes de confiance, c'est largement suffisant"
Je n'avais pas lu les précédents tomes et ça ne m'a pas inquiété. Les pages se sont tournées très facilement, trop même ; mon esprit n'a pas du tout été parasité par ce rendez-vous manqué avec les 2 premières histoires. Peut-être que ça apporte des éléments supplémentaires mais finalement, ça ne gêne en rien la lecture.
Alors pas besoin de réfléchir trop longtemps, c'est vraiment une lecture qui fait du bien par sa simplicité. Et il faut foncer la découvrir pour tout le positif qu'elle renferme et pour le sourire qu'elle mettra sur votre visage pour un bon moment.
Je rêve ma vie / Magali INGUIMBERT
Voilà le 2ème roman paru sous la plume de Magali INGUIMBERT. Une couverture qui attire l'œil, un univers que j'affectionne vraiment, un titre parfaitement choisi et une auteure dont j'ai découvert et apprécié l'écriture dans son premier roman "Si seulement".
L'auteure nous entraîne dans le monde impitoyable de la danse avec Magdy, 23 ans, fan de séries et de comédies romantiques américaines, qui se prépare depuis un an à partir vivre son rêve américain : danser à Broadway. Le grand jour est enfin là ! Rien ne peut l’arrêter ; elle veut tout faire pour arriver à son but. Mais comme elle s'en doutait ça ne va pas être des plus faciles malgré toutes les belles rencontres qu'elle va très vite faire. Des embûches il y en aura mais des victoires aussi, aussi infimes puissent-elles êtres.
Et bien sûr, il y a LA rencontre à laquelle nulle ne peut résister (moi la première) : le beau et sexy Landon, chanteur du groupe Eagles Eyes. Bad boy, à première vue mais qui cache un cœur tendre. Il va se révéler étonnant et surprenant.
Leur histoire va démarrer très vite, va être passionnelle mais pas simple. De très beaux moments comme de plus douloureux vont la jalonner. De vraies montagnes russes émotionnelles ; l’auteure ne nous épargne rien.
"Vous pouvez cacher beaucoup de chose derrière un sourire"
Pour Magdy, terrifiée par le regard des autres lorsqu'elle doit monter sur scène, qui se dévalorise énormément, qui n'est pas en accord avec son physique et son corps, les moments de doute et de déception vont revenir régulièrement malgré les efforts que va tenter de faire Landon (non sans certaines maladresses). Cette relation a quelque chose de toxique : un réel poison qui aurait besoin de trouver son antidote. De séparations douloureuses et parfois inattendues en retrouvailles tendres ou torrides, l'affaire est quelque peu compliquée.
Heureusement, l'amitié à une belle place dans cette histoire qui m'a fait craquer par la simplicité et la fluidité de l'écriture. Tel un baume, elle soigne les plaies parfois profondes et elle atténue les peines pour se relever et repartir.
Les personnages sont tous touchants, chacun à leur manière. Ou détestables à souhait pour d'autres (eh oui, Lindsay et Nicole je pense à vous ; surtout toi Nicole !).
Magdy, même si ses hésitations peuvent faire râler parfois, a profondément souffert d'une relation passée. Son meilleur moyen d'expression est la danse ; la maîtrise de son art fait passer tous ses sentiments et émotions. Son évolution au fil des épreuves est intéressante. Elle saura gagner en maturité bien que rien ne lui sera épargné. C'est justement dans les épreuves qu'elle trouvera toujours sa force.
"C'est trop tard, chaque mot m'a touchée en plein cœur, je lui appartiens"
Landon, tour à tour sûr de lui ou comme pris de timidité, peut sembler difficile à cerner. Les choix qu'il fait, les décisions qu'il prend m'ont un peu fait enrager. Ses longues périodes de silence m'ont déstabilisée. Mais qu'est-ce que j’aime ce type de personnage surtout quand il se dévoile au travers de merveilleux textes ou actes ! J'aurais aimé en apprendre un peu plus sur lui, sur ses pensées et son ressenti. Une narration à deux pensées aurait pu renforcer l'histoire et permettre de mieux le cerner.
Et puis il y a les amis Sophia et Andy, personnages importants ; le visage même d'une amitié solide, sincère et indéfectible. J'ai adoré le personnage d'Andy même si j'ai trouvé un peu long le passage concernant sa famille.
Ce roman est une vraie mine à rebondissement. Invitation au voyage de par la richesse des références géographiques, il est impossible de s'ennuyer et très difficile à lâcher. Gare à la frustration. Et cerise sur le gâteau, comme très souvent avec Magali, une playlist impressionnante par la diversité musicale qu'elle nous propose. Sacré travail de recherche qui a dû être effectué pour écrire cette histoire.
Bien sûr, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement entre Magdy et Alex dans FLADHDANCE qui est le film culte pour moi (devant Dirty Dancing). Leurs parcours sont différents mais leurs rêves et leur mode d'expression sont les mêmes.
Totalement sous le charme de l'histoire et de son contexte. De la manière dont l'auteure a malmené mon coeur et mon esprit sans que je puisse lui en vouloir. De la richesse des rebondissements, bons ou moins bons, qui a joué avec mes nerfs et mes émotions. Et de l'écriture prenante et addictive qui a gagné en assurance et en maturité.
A découvrir sans hésiter pour qui aime les univers de la musique et de la danse pour passer un excellent moment de détente et d'évasion.