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Hors d'oeuvre et préjugés / Emilie PARIZOT
Si Emilie PARIZOT était un trope, il serait sans nul doute possible parmi le trio de tête de ce que j'aime lire. Il n'existe pas mais elle, elle fait définitivement partie de mes auteures préférées, que je peux lire sans aucune hésitation. Merci Emilie pour l'envoi de ce roman, 1er tome de cette nouvelle duologie tout juste parue.
C'est dans le monde de la cuisine - sujet apparemment cher au cœur de l'auteure - que je me suis plongée avec un plaisir non feint. Et quel voyage livresque et culinaire qui a titillé mes papilles d'un bout à l'autre !
C'est en mettant en opposition les frères ennemis de la restauration - un chef cuisinier et une critique culinaire - qu'Emilie signe là un premier tome ô combien savoureux et tellement riche en couleurs, en odeurs et en saveurs que je n'ai eu aucun mal à imaginer. Le thème principal était tellement bien étoffé que le ravissement, en ce qui me concerne, ne pouvait qu'être la finalité de cette lecture : un énorme coup de cœur.
Le chef cuisinier c'est Lazare, qui vit son métier avec passion avec son acolyte de toujours Genaro. L'un et l'autre manient le sucré/salé avec beaucoup de talent et de créativité. Sûrs d'eux, rien ne pourrait ébranler leurs acquis et leurs certitudes. Surtout pas Lazare !
Mais c'est sans compter sur la venue, dans leur restaurant lyonnais "Encore plus" de Thelma, jeune et impitoyable critique culinaire sur les réseaux sociaux et dans le monde de la gastronomie. Élevée au milieu des fourneaux et des casseroles du restaurant familial, la cuisine n'a aucun secret pour elle et son palais redoutable. Un seul article peut être fatal pour qui croise sa route et son style incisif. Et celui qu'elle va rédiger pour "Encore plus" va avoir du mal à passer auprès de Lazare.
« La cuisine est un métier, la comédie en est un autre »
Lorsque l'ego est mis à mal, toutes les pistes seront permises pour prouver sa valeur, même si pour cela chacun doit se lancer dans une improbable association au bout de laquelle l'inconnu et des enjeux inestimables pourraient bien réserver de bonnes ou mauvaises surprises.
Cette histoire est tout simplement géniale ! C'est un grand OUI pour moi !
Tout est bien pensé, les transitions sont cohérentes et parfaitement bien rythmées, le dynamisme, sans temps mort, de l'ensemble est très agréable et il n'y a aucune fausse note ; on ne s'ennuie pas un instant avec ces chapitres qui défilent si facilement.
« Lorsqu’on a envie de détester quelqu’un, on n’est jamais à court de raison
pour cela »
L'évolution de l'histoire ne se fait pas dans la précipitation et l'auteure a su faire en sorte qu'on puisse l'apprécier pleinement, sans frustration de lenteur ou de rapidité. Et d'ailleurs, ça vaut aussi pour l'évolution de Lazare qui est vraiment la plus flagrante parmi tous les personnages.
Protagoniste qui fait naître une émotion tellement forte, j'ai adoré voir le changement qui s'opère sur lui et la manière dont l'auteure l'a mis en scène et lui a apporté une attention que je ressens comme particulière. On ressent son talent, sa créativité, cette recherche de reconnaissance qui l'anime depuis longtemps et la réserve sur laquelle il peut être émotionnellement parlant. L'auteure a su créer un personnage agaçant parfois mais attachant si souvent lorsqu'il baisse sa garde, surtout lorsqu'il s'agit de Thelma.
« La perfection est rare. Tout autant que la modestie chez toi »
Que dire d'elle si ce n'est qu'elle fait partie de ces personnages créés tels que j'aime à les retrouver. La particularité de son métier donne une ambiance légère et attrayante à l'histoire. Elle permet aussi des scènes drôles et cocasses qui sont plus qu'agréables à découvrir. Malgré son jeune âge elle a une certaine force de caractère et une belle maturité. Elle sait ce qu'elle veut, elle s'en donne les moyens mais elle sait aussi ce qu'elle ne veut plus : souffrir pour quelqu'un qui n'a pas de temps à lui consacrer. Et surtout pas un cuisinier !
Mais Thelma c'est aussi l'illustration de la famille soudée notamment au travers de la complicité avec sa sœur Flavie, personnage présent sans excès mais essentiel à son équilibre. Mention spéciale pour elle mais qu'elle va devoir partager avec Genaro que j'ai adoré.
« Thelma, tu sais que quand tu te promènes avec un fantasme,
ça devient une réalité ? »
Car Genaro est plus spontané, plein de fraîcheur et a un petit côté espiègle drôle et attachant alors que Lazare est plus posé et dans la retenue dans pas mal d'aspects de sa vie. Sous ses airs de trublion, Genaro dégage une certaine force tranquille et une positivité à toute épreuve. Dans ce duo, les deux amis sont vraiment complémentaires et le pilier l'un de l'autre. Ils illustrent tellement bien le thème de l'amitié inébranlable.
La romance, qui s'installe progressivement, est joliment illustrée par des scènes comme je les aime, tout en simplicité et en douceur. Ce qui débute comme un savoureux enemies-to-lovers se transforme peu à peu comme une belle évidence. Les scènes sont écrites avec beaucoup de tendresse et sans excès. Juste ce qu'il faut pour apporter la notion de romantisme que j'aime.
Alors attention à la romance qui, même si elle est évidente, n'est pas pour autant acquise, comme dans toute romance d'ailleurs. J'étais tellement prise dans ma lecture que je n'ai pas vu arriver quelque grain de sable que ce soit qui pourrait ébranler la bulle de douceur dans laquelle j'étais plongée. La plume d'Émilie a tellement gagné en maturité que j'ai été surprise d'être surprise !
Et cette fin qui annonce un 2nd tome tout aussi attrayant ! Autant dire que je l'attends avec une grande impatience, promettant un tout aussi bon moment de lecture avec cette plume qui me correspond vraiment bien.
Dans chacun de ses romans Emilie a su capter mon attention, elle a su faire évoluer son écriture qui s'affirme à chaque fois et elle sait m'embarquer, sans aucune exception, dans ses univers originaux, si bien imaginés. Elle est vraiment devenue une valeur sûre pour moi !
Pousser les portes de "Encore plus" c'est entrer en mode VIP dans un univers qui une véritable invitation à voir nos attentes comblées, de la part de l'auteure et de ses personnages. Alors laissez-vous porter et savourez, tout simplement !
Highway to us / Delinda DANE
Je ne suis pas une lectrice à 20 livres lus par mois mais plutôt une lectrice qui préfère s'assurer de ressortir conquise par une lecture parce qu'elle a fait le bon choix.
Lorsque j'ai choisi le dernier titre de Delinda DANE dans mes services presse de cette fin d'année, j'étais certaine de ne pas me tromper. En ce qui me concerne, ça s'appelle l'instinct et la confiance. Delinda est une auteure valeur sûre pour moi et je remercie les Editions Hugo New Romance pour l'envoi de ce pur moment de bonheur.
Après avoir eu un gros coup de cœur en 2020 pour "Stairway to Heaven" et en 2021 pour "Scottish Rhapsody", c'est avec un nouveau coup de cœur que je ressors de ma découverte de "Highway to us". Une couverture encore plus sublime que les précédentes, un résumé très accrocheur et me voilà donc partie pour quelques heures d'une lecture incroyable.
Il y a 2 ans, j'espérais une histoire avec Ollis et Randall. J'avais adoré ce personnage masculin et Delinda a donc exaucé mes vœux puisque c'est bien de lui dont il s'agit dans ce roman. Mais aucune trace de Randall puisque c'est Sawyer, une jeune étudiante en architecture qui travaille en alternance dans une bibliothèque et dans un diner qui va croiser la route du beau mais torturé tatoueur du « Stairway to Heaven ».
« Ça aurait été avec plaisir, mais c’est interdit par le règlement et en plus de ça, je suis un régime hypocons. C’est comme hypocalorique, mais pour les cons… »
La rencontre est originale et tout de suite je me suis appropriée cette histoire pour ne pas la lâcher. Je n’avais pas le souvenir d’Ollis tel qu’on le découvre dans ce roman, avec une certaine fragilité et je dois reconnaître que c’est une belle surprise. Je l’ai adoré tout de suite et d’autant plus au contact de Sawyer qui a un tempérament bien affirmé.
« Dans les moments de fatigue intense, je me laisse aller à la nostalgie, comme maintenant. Je me déteste d’être aussi faible »
Ce que j’ai vraiment apprécié c’est que Delinda n’a pas écrit une histoire à l’image copier/coller de la précédente. Ça m’aurait un peu ennuyée de retrouver la même trame, les mêmes éléments, etc… qui m’auraient empêchée de rentrer pleinement dans ma lecture. Ce n’est pas ce que j’attends des auteures, aucun intérêt pour la lectrice que je suis.
- Tu es toujours comme ça ?
- Tu veux dire, drôle et intelligente ? Oui, c’est inné. J’aurais pu être seulement belle, mais heureusement Dame Nature m’a aussi dotée d’un cerveau ?
Bon sang, d’où sort cette fille ?
J’ai vraiment adoré ce roman car j’y ai retrouvé tout ce que j’aime : un personnage féminin fort malgré une vie qui n’est pas évidente mais qui sait aussi se montrer vulnérable et fragile. Un personnage masculin totalement opposé à celui de mes souvenirs et qui cache un lourd secret et une belle dose de romantisme. Des personnages secondaires que j’ai aimé retrouver comme Tristan et Moses mais dont la présence ne surcharge pas l’histoire et la petite Briar Rose qui entretient une adorable relation avec Ollis. Une intrigue qui m’a laissée sans voix car je ne l’avais pas vue arriver, des échanges drôles, piquants, incisifs tels que je les aime, une impression de ressentir en temps réel les mêmes émotions que les personnages et une ambiance générale de l’histoire dans laquelle je me suis sentie comme dans mon élément.
- Ton dernier plan cul sait écrire des messages ? intervient Moses depuis le box voisin. C’est cool ça, frangin ! Tu as augmenté tes standards de sélection, je suis fier de toi.
- Mec, tu n’as pas idée d’à quel point c’est une pointure, lancé-je, sincère.
- Ah ouais ? Si c’est la petite rousse de la semaine dernière, elle n’avait pourtant pas l’air d’être le couteau le plus affûté du tiroir.
Un des personnages qui m’a agréablement marqué c’est Olivia, la sœur d’Ollis. Quel sacré bout de femme ! C’est une belle surprise car je m’attendais à ce que Delinda choisisse d’insérer une amitié avec Heaven – la femme de Tristan – alors que celle-ci est totalement absente dans l’histoire. Finalement, j’ai apprécié qu’elle choisisse de la nouveauté, et quelle nouveauté ! J’ai adoré Olivia !
En revanche, il y a un personnage que j’ai détesté et ça m’attriste vraiment : la mère de Sawyer. Je ne sais pas si je suis un cas isolé mais elle m’a incroyablement mise mal à l’aise avec son comportement, sa façon de parler à sa fille et pour le coup, même s’il y a peut-être des circonstances atténuantes, j’ai eu beaucoup de peine pour Sawyer. Rarement un personnage de fiction a déclenché un tel ressenti.
Sur un schéma assez slow burn, Delinda nous offre une histoire très touchante que ce soit concernant Ollis ou concernant Sawyer. L’auteure entretient un certain mystère notamment concernant Ollis et j’ai vraiment apprécié l’effet de surprise qu’elle a su créer en moi avec un plot twist sacrément inattendu, forcément. Même si quelques indications jalonnent l’histoire et peuvent interpeller, je n’ai vraiment rien anticipé. Même après avoir refermé le livre, j’y pense encore.
Concernant Sawyer, c’est un peu différent puisque dès le départ on sait quel mal la ronge et ce qui fait qu’elle se donne tous les moyens pour réussir. La relation qu’elle a dès le début s’apparente à un enemies to lovers puis enchaîne sur un friends to lovers. Même si je ne suis pas une experte en tropes, c’est l’effet que ça m’a fait puisque l’histoire se tisse vraiment lentement, il y a beaucoup d’échanges, de très beaux moments, de la douceur, de la patience, de l’écoute, etc… il y a beaucoup de belles choses qui m’ont fait me sentir incroyablement bien dans cette lecture.
- Alors adieu, connard, lance-t-elle avant de faire volte-face.
- Connard ? T’es dure, tu ne trouves pas ? Tu me juges alors que tu ne me connais pas.
Sawyer se fige, puis opère un demi-tour au ralenti jusqu’à se retrouver face à moi.
- Justement ! Tu me proposes de venir chez toi au bout de trois secondes et demie… pour prétendument manger des tagliatelles ? C’est quoi ça ? Un nom de code stupide pour me proposer de coucher avec toi ? Pour qui tu me prends ? Dois-je te rappeler qu’on ne se connaît pas, toi et moi ?
- Tu as raison.
- Excuse-moi ? fait-elle décontenancée.
- Tu as raison, on ne se connaît pas. Je suis Ollis MacDonnell. Enchanté et tu es ?
- Pas intéressée.
Avec cette plume qui me fait aimer cette auteure depuis que je la connais et la lis, je me suis totalement immergée dans cet univers où il y a vraiment matière à s’évader tout en restant dans quelque chose d’une belle simplicité. L’auteure n’a pas cherché à trop en faire, les références au côté salon de tatouage et la présence des personnages secondaires sont bien dosées et pour tout ça, merci à elle.
Je ne suis certainement pas la meilleure représentante pour en parler et mettre en avant les romances de Delinda Dane mais c’est une auteure dont les histoires, jusque-là lues, me correspondent incroyablement bien. Elle est en totale adéquation avec mes attentes de lectrice, avec les univers dans lesquels j’aime me plonger et j’ai déjà hâte de la lire à nouveau. Avec des histoires en toute simplicité, à l’image de la plume et de l’auteure qui les fait naître, Delinda DANE est une auteure qui sait tenir la promesse de nous faire passer des moments de lectures uniques. Alors très belle lecture !
Hot blue / Danielle GUISIANO
Lorsque Danielle GUISIANO m'a contacté pour découvrir son dernier roman, "Hot blue" paru en auto-édition, je n'ai pas du tout hésité. Même si je n'ai pas lu tous ses écrits - seulement ceux parus depuis 2019 -, j'ai été ravie de pouvoir lire à nouveau sa plume. Merci Danielle pour me renouveler ta confiance sur ce nouveau titre.
J'avoue que même si elle a beaucoup de potentiel, la couverture n'est pas ce qui m'a convaincue de me plonger dans cette histoire. Mais c'est bel et bien, le synopsis qui m'intriguait fortement car j'avais du mal à imaginer quel contenu m'attendrait.
Les dernières histoires de Danielle, pour qui la lit régulièrement, sont de vrais parcours de vie que traversent ses personnages. Et là, Elsa, jeune étudiante en droit, ne déroge pas à ce schéma lorsque, du jour au lendemain, elle plaque une vie toute tracée à Paris, dans un monde qu'elle n'a pas choisi et qu'elle exècre, pour se réfugier, en Provence, chez sa grand-mère Nina dont elle souhaite reprendre l'activité de couturière.
Lorsque sa route croise à nouveau celle de son amie d'enfance Charlie, sur le point de se marier, Elsa ne se doute pas que sa vie va s'en trouver chamboulée. D'autant plus, lorsque son regard va se perdre dans celui de Lorn, frère de son amie et assumant parfaitement son homosexualité. Le comportement ambigu de ce dernier envers Elsa laisse présager un été où les fêtes ne seront pas les seules à être sulfureuses et à compter duquel tout l'avenir de la jeune femme se trouvera impacté.
Alors attention : Danielle GUISIANO signe là une histoire qui rentre tout à fait dans la catégorie "Ou ça passe, ou ça casse". Et il m'a fallu un petit temps d’adaptation pour m'habituer au contexte dans lequel va évoluer Elsa. Car c’est bel et bien une histoire qui sort des sentiers battus et qui peut déranger par la particularité qu’elle renferme. Personnellement, j’ai l’esprit assez ouvert et lucide donc ça ne m’a posé aucun problème.
C’est avec plaisir que j’ai retrouvé ce cadre enchanteur du Sud, si cher à l’auteure, dans lequel elle pose grand nombre de ses histoires. L’été, la chaleur de la Provence et voilà Elsa, débarquant pour se ressourcer auprès de sa grand-mère légèrement excentrique qui, dès la première rencontre, ne peut que nous charmer et nous attendrir. Cette grand-mère qui semble à l’opposé du reste de la famille qui ne sait que dicter sa conduite à Nina et chercher à lui imposer un avenir dont elle ne veut plus. Nina est un personnage essentiel dans la vie d’Elsa, car elle est de bon conseil sans jamais chercher à lui imposer quoi que ce soit. Et avec Charlie, l’amie d’Elsa, ce sont vraiment deux personnages importants et que j’ai apprécié.
Bienvenue en Provence pour un été pas comme les autres où la chaleur ne sera pas seulement due à la météo ambiante.
A l’aube d’une indépendance bien méritée, Nina saura-t-elle rester maître de ses émotions et de ses sentiments pour affronter une histoire comme elle n’en n’a jamais vécu ?
Le beau et intriguant Lorn saura-t-il pousser la jeune femme dans ses retranchements ?
« Hot blue » est typiquement le style d’histoire que j’aime lire car pas vraiment de tout repos. Alors oui, romance il y a mais d’un genre qui interpelle, qui fait se questionner sur nos propres visions de l’amour atypique et surtout romance déroutante qui prend son temps et dont le Happy End n’est pas forcément acquis.
Elsa est un personnage féminin qui, malgré une prise de conscience un peu tardive, décide de reprendre sa vie en main. Fée aux mains d’or, elle veut s’épanouir en faisant ce qu’elle aime et force est de constater que tout au long du roman, elle va montrer qu’elle a choisi la bonne voie professionnelle. Cette facette du personnage est quelque chose que j’ai vraiment apprécié et que j’ai eu plaisir à découvrir au fil des chapitres.
Avec le choix d’une narration unique, du point de vue féminin, l’auteure sème le trouble dans les esprits et met à mal notre patience en entretenant un certain mystère autour de Lorn, personnage masculin dont la complexité et l’ambigüité le rend attirant. Bizarrement, même si certains points ne plaident pas en sa faveur au départ de l’histoire, j’ai immédiatement aimé ce protagoniste qui est en pleine quête identitaire en matière de sentiments. Pris dans une relation alternant ruptures et réconciliations avec un partenaire plus néfaste que bénéfique pour lui, son comportement est assez perturbant. Comme s’il se complaisait dans des relations toxiques alors que l’amour, le vrai, n’est peut-être pas loin.
Après des débuts chaotiques, une attraction et une complicité entre ces deux êtres est bien présente semant le doute dans notre esprit mais aussi dans celui d’Elsa qui ne sait pas comment interpréter les actes et paroles de Lorn, la menant à faire des choix de comportement contestables et risqués. Simple amitié, sensuel jeu de séduction pour une amourette d’été ou réel amour non assumé ? De nombreuses questions se cachent sous des moments de confidence à cœur ouvert, de moments de partage en toute simplicité, de paroles aussi dures que douces et de longs moments de séparation et de silence assez déroutants.
« Lorn me voit comme une amie, une simple amie… et c’est à moi de décider si je suis prête à m’en contenter »
Dans cette histoire qui ne semble avoir aucun avenir, Elsa et Lorn se faisant plus de mal que de bien, on se laisse prendre au jeu des longues séparations et brûlantes retrouvailles aussi intenses qu’éphémères. Et on se demande quelle est la finalité d’une telle histoire à laquelle il vaudrait mieux mettre un terme. Mais tout le monde sait qu’en amour rien n’est facile et certaines décisions ne sont jamais évidentes à prendre.
« Je crève d’envie de te découvrir, Elsa Vauclerc. Et c’est tellement nouveau pour moi »
Ce parcours que l’on partage avec Elsa et Lorn, au fil des pages, ne sera pas un long fleuve tranquille. Ce qui pourrait être l’été de tous les espoirs va s’annoncer comme le début d’une histoire sous haute tension dont la construction de longue haleine devra essuyer quelques tempêtes, quelques embûches avec des éléments perturbateurs et des révélations touchantes soigneusement imaginés par Danielle mais aussi avec pas mal de sensualité et d’émotion. Comme le dit si bien l’adage « Après la pluie vient le beau temps » mais rien n’est moins sûr que cela se vérifie à chaque fois et que ça s’applique à l’histoire d’Elsa et Lorn. En romance, tous les espoirs sont permis alors qui sait.
« Ses doigts caressent ma peau avec tendresse. Il m’a demandé de lui apprendre. Mais lui apprendre quoi ? L’expert, c’est lui, et je préfère ne pas imaginer comment, ou qui, l’a formé à cet art de la volupté »
Cette histoire authentique sous la toujours très talentueuse plume de Danielle GUISIANO ne se lit pas simplement, elle se dévore. Alors si vous voulez une lecture différente, une lecture atypique de par son thème, une lecture surprenante et attachante, « Hot Blue » est, à l’approche des vacances, la lecture à glisser dans votre pile à lire pour l’été. Ne pensez plus à rien et laissez-vous porter avec cette très belle lecture en compagnie de Elsa et Lorn sous le soleil provençal !
Hot chocolate / Sara FLORES
Synopsis : Bruges à Noël... Ses illuminations, ses gaufres, ses chocolats chauds...
En visite dans la Venise du Nord, le docteur Louis Duval et sa petite amie Sophie se préparent à célébrer le réveillon. Louis sait ce qu'il veut et a des projets. Pourtant, la demande en mariage qu’attend Sophie n'en fait pas partie.
Certains choix, certaines directions prises ne correspondent pas aux attentes de nos proches. C'est le cas d'Elena Claes, étudiante en droit, qui s'apprête à annoncer à sa famille son récent changement de carrière : devenir décoratrice florale. Pourtant, elle n’est toujours pas sûre de son choix. Louis et Elena ne se connaissent pas. À vrai dire, ils ne sont pas faits pour se rencontrer. Pourtant, à force de se bousculer et de se croiser, leurs mondes vont s'entrechoquer.
Lorsque j'ai vu passer "Hot chocolate" de Sara FLORES dans les Services Presse de Stories by Fyctia et les avis de bloggeuses que je suis sur Insta, j'ai été tout de suite attirée par cette histoire.
Tout dans le résumé et dans la couverture faisait que ça ne pouvait que fonctionner entre nous. Malheureusement, ça n'a pas été totalement le cas puisque mon avis est un peu mitigé. Sans que ça ne remette en cause le talent de l'auteure, le plaisir que j'ai eu à découvrir cette histoire et les avis qui ont pu être déjà donnés. Soyons bien d'accord ! Un grand merci à Stories by Fyctia pour cet envoi !
Pourtant dès le prologue, ça commençait assez bien malgré une narration externe. Je n'ai eu aucun mal avec ma rencontre avec Maxime DE GROOTE qui, bien que n'étant pas le personnage masculin principal – quoi que… -, donnait le ton et la base de l'histoire. Et quel ton !
Lorsqu’entre en scène Louis DUVAL, séduisant médecin, qui s'apprête à se rendre, le soir du réveillon de Noël, à une soirée mondaine à Bruges avec sa maîtresse Sophie, j'étais plus que réceptive à cette ambiance et à cet univers qui n'est pourtant pas celui que j'affectionne particulièrement. L'idée que je me faisais de la romance qui allait en découler était déjà claire dans mon esprit.
Une rencontre typiquement dans l'esprit de Noël, un 23 décembre, avec Elena CLAES, jeune aspirante avocate d'affaires de 25 ans, en pleine remise en question sur son avenir professionnel au sein du cabinet familial et voilà ma lecture bien engagée.
Dès le début j'ai accroché à ces personnages qui, même s'ils évoluent dans un univers aisé, attirent fortement la lectrice que je suis. Concernant Elena, j'ai vraiment aimé le fait qu'elle souhaite se reconvertir professionnellement pour devenir décoratrice florale. Même si ce métier n'est pas nouveau en romance, ça donne toujours une impression de douceur et de romantisme au personnage féminin. La douce fleuriste et le beau chirurgien, on imagine déjà la suite. Sauf que non... on ne peut pas imaginer que derrière ce titre se cache autre chose qu'une romance (de Noël ?) classique.
Et pour cause, à mon sens la romance n'est finalement pas ce qu'il y a de plus présent et le plus directement mis en avant. Et c'est de côté-là que ça a commencé à perturber ma lecture. J’avais une idée préconçue sur ce qui m’attendait et cette erreur a parasité la suite.
Habituellement, je suis assez indifférente qu'une romance soit rapide ou non, du moment que la suite de l'histoire soit développée. Mais dans "Hot chocolate", j'ai été surprise par ce début de romance que j'attendais, qui est arrivé assez vite et qui a fait retomber mon enthousiasme. Et j'en suis la première désolée.
« Dans quelques semaines, elle s’en irait dans un autre pays avec une nouvelle carrière et une passion. Autant en profiter tout de suite »
L'histoire imaginée par Sara FLORES, d’un format assez court sur liseuse – 191 pages - est pourtant parfaitement construite - malgré quelques petites imperfections - avec ce soupçon d'intrigue qu'elle a instillé pour qu'aucun personnage ne soit laissé de côté et soit partie prenante du cheminement. Mais je trouve que l'intrigue a largement pris le dessus sur la romance et ça a gâché l'idée que je m'en faisais. J'aurais aimé être actrice active de ce roman ; malheureusement, je n'ai été qu'une lectrice passive. Alors attention, ça n’a rien de péjoratif !
Ce qui m’a pas mal déstabilisée, c’est le style d’écriture auquel je ne suis pas habituée. Ce qui s’apparente à la romance démarre vraiment beaucoup trop vite – seulement quelques heures après leur rencontre – et ça m’a coupé dans ce que je pensais d’Elena. Je n’ai vraiment pas apprécié cet aspect trop léger à mon goût. Et la suite, le lendemain – leur seconde relation - n’a fait que confirmer mon ressenti. J’ai trouvé ça trop rapide et incohérent par rapport à ce qu’Elena venait de subir. Je m’attendais certainement à quelque chose de plus tendre et de plus romancé. Et sincèrement, j’ai eu du mal avec son comportement et sa façon de parler par la suite.
« On s’est juste réconfortés. Il n’y avait pas d’amour, juste une très forte amitié »
Concernant l’intrigue, le personnage de Maxime m’a mise mal à l’aise. Dès le prologue, je me doutais qu’il n’était pas tout seul dans sa tête et il y a un je-ne-sais-quoi de malsain qui m’a perturbé. Et pourtant c’est rare que j’ai ce type de ressenti. Et malheureusement, la suite de l’intrigue s’en est trouvée impactée car je l’ai trouvé, du coup, manquant de profondeur et de rythme. Comme si tout était prévisible et que tout coulait de source.
Au niveau des personnages, j’ai adoré Victor, le frère et Tante Lise, la tante d’Elena. Et Louis, parlons-en : j’ai aimé son caractère, sa prestance, son charme – même si parfois il m’a manqué un peu de pep’s et de force – OK il est chirurgien mais ça n’empêche pas que j’aurais aimé le découvrir autrement au fil des chapitres, un peu moins passif. Il n’empêche que je me suis plus attachée à lui qu’à Elena. Et c’est vraiment dommage car j’adore m’attacher à un couple plutôt qu’à un seul personnage.
« Tu m’étonnes qu’elle n’a personne dans sa vie. On va mettre un peu de paillettes dans tout ça »
Je me demande vraiment si je ne suis pas passée à côté de cette histoire à cause de l’idée que je m’en faisais à la base et dont le résultat final était bien loin de ce à quoi je m’attendais. Il m’a manqué la légèreté de joutes verbales, une petite pointe d’humour plus percutante ; ce qui n’enlèverait rien au reste bien entendu. Finalement, à l’image du monde « sérieux » dans laquelle elle se déroule, l’histoire est trop sérieuse.
Je tiens quand même à préciser, notamment pour l’auteure, que mon ressenti est certes très mitigé mais que si je me suis lancée dans cette lecture c’est qu’il y avait forcément quelque chose qui m’attirait vers elle. J’ai adoré l’idée de base, l’univers et l’environnement choisis mais je pense, et ce n’est qu’un avis personnel, que ce roman aurait mérité plus de chapitres pour enlever cette notion de précipitation. Et certains chapitres auraient été plus aérés si quelques enchaînements avaient été amenés et développés autrement.
Comme je dis souvent, je ne travaille pas dans le monde de l’édition et mes avis n’ont pas pour but de blesser les auteures ; je préfère laisser ça à d’autres qui excellent en la matière. Mais je pense que cette histoire à un fort potentiel – comme toutes les histoires d’ailleurs - avec un peu plus de matière, une réorganisation de certains passages pour aérer le déroulé de l’histoire et un travail un peu plus en profondeur sur les personnages, leurs réactions et leurs réparties.
Bien entendu, ceci est mon avis et seulement le mien et je vous recommande de découvrir tout de même ce roman qui saura certainement vous correspondre et trouver son lectorat. Très bonne lecture !
Holidays / Magali INGUIMBERT
De premier abord, en regardant la couverture, on pourrait penser que ce nouveau roman de Magali INGUIMBERT pourrait être une banale histoire d’amourette de vacances. Et au vu du nombre de pages et du résumé, ça peut conforter une première idée dans ce sens. Et bien que nenni….. ; détrompez-vous ! Alors non, ce n’est pas un roman mais une nouvelle de 110 pages seulement ; court, bien trop court pour moi. Mais quel bon moment passé !
Dès les premières pages, je me suis incrustée dans la vie de Mia, jeune femme de 26 ans, déterminée dans son travail mais trop souvent hésitante dans sa vie personnelle. Sa fraîcheur m’a plu tout de suite ; sa façon de parler aussi. Je suis volontiers partie avec elle au Bahamas et suis moi aussi tombée sous le charme de Vince, animateur sexy en diable. Je me mettrais bien au sport, au beach-volley plus précisément, rien que pour son charme dévastateur, sans défaut apparent.
« Il doit bien avoir un défaut »
Alors contrairement à ce que le titre laisse présager, la partie « vacances » est vraiment très courte pour laisser place à un thème bien de notre époque et parfaitement dans l’air du temps : les relations virtuelles via les réseaux sociaux. Et la façon dont on s’en sert et à quelles fins. Et personnellement, j’adore ça.
« Je poste discrètement notre cliché sur Facebook avec la légende : On est prêts »
La particularité de cette histoire, c’est l’évolution des sentiments des personnages sans qu’ils soient en contact physique. Et ça, ça m’apporte plus de sensations qu’une histoire où les personnages sont constamment collés l’un à l’autre. Bon, je suis une romantique dans l’âme donc j’aime toutes les belles histoires ; mais certaines me font vibrer plus que d’autres. Et je peux vous dire que Vince m’a réellement chamboulée par ses messages tellement attendrissants, par sa personnalité qui se dévoile au fil des pages et au fil des mots.
« Sans même te voir, je peux sentir cette lumière qui émane de toi. Mia, n’aie pas peur de briller »
Lui, en qui tout le monde ne voit que sa beauté, aimerait, qu’au moins une fois, quelqu’un le voit autrement que seulement un beau gosse ; que quelqu’un voit celui qu’il est intérieurement. Quelqu’un qui fera céder sa carapace.
Mia, le cœur en émoi, pourrait-elle être cette personne ?
Mais à des milliers de kilomètres l’un de l’autre quelle issue possible à une telle histoire ?
Cette histoire qui se lit avec une facilité déconcertante, m’a particulièrement touchée pour une raison bien personnelle ; comme une situation déjà vécue de manière un peu similaire.
J’aime les mots, j’aime les phrases construites avec des mots bien choisis et assemblés les uns aux autres. Et je pense qu’il ne faut pas sous-estimer le pouvoir des mots: ils sont un baume puissant et une formidable source de bonheur et d’espoir. Et ça, l’auteure l’a parfaitement illustré dans cette nouvelle rafraîchissante, pleine de pep’s mais attachante et attendrissante également.
« Depuis que tu es entré dans ma vie, je me sens revivre, je souris à la vie.
En réalité, mon parfum de liberté, c’est toi.
Alors, s’il te plaît, ne m’en prive pas »
Les personnages sont peu nombreux mais je n’ai pu que m’attacher à eux. Une mention spéciale pour Béli, la sœur de Mia ; son total contraire. J’ai adoré ce personnage, sa désinvolture et ses réparties. Un bon moment que cette rencontre-là.
« Ca prend la poussière tout ça ! Encore un peu, et tu vas servir de cobaye pour savoir au bout de combien de temps sans coucher on peut redevenir vierge »
Alors si vous voulez lire une petite histoire, toute simple et sans prise de tête, c’est cette histoire qu’il vous faut. Pas forcément une lecture d’été ; mais sans conteste un excellent moment de détente.
La plume de Magali INGUIMBERT a une signature bien particulière ; un petit truc en plus qui la différencie des autres. Et c’est ce petit truc en plus qui fait que j’aime la lire ; j’aime à retrouver ces répliques qui vont me faire sourire ou rire franchement, les petites références qu’elle glisse dans chacun de ses livres. Et ça, c’est un critère important pour que j’adhère à une histoire.
Aurons-nous le plaisir de retrouver Mia et Vince dans une prochaine nouvelle ? Je l’aimerai vraiment car la séparation a été trop brutale à mon goût et je déteste ça. Magali, tu ne peux pas faire un coup pareil à tes lectrices. Ca n’est pas possible. Mais je te pardonne car j’ai vraiment passé un excellent moment.
« On ne gagne jamais le respect d’autrui tant qu’on ne se respecte pas soi-même »