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Déni d'amour T.1 / Amandine L.B
Voilà une Stories by Fyctia qui a engendré pas mal de sentiments contradictoires tout au long de ma lecture. Dès le prologue de ce roman, je pensais avoir compris l'idée de base – j’en avais une partie -. Était-ce positif ou négatif ? Toujours est-il que j'ai poursuivi la découverte du 1er tome de "Déni d'amour" de Amandine L. et qu'elle agréable surprise que ce roman ! Merci infiniment à Stories by Fyctia pour cet envoi.
C'est lors d'une soirée déguisée à laquelle elle accompagne sa meilleure amie Louise, que Jeanne - alias Dipsy - va faire la connaissance d'Hugo - alias Tinky-Winky -, comme elle passionné par les Telétubbies dont ils arborent chacun un costume. Même humour, mêmes centres d'intérêts, l'attirance est évidente. Alors même qu'elle pensait finir la soirée seule, Jeanne voit le destin en décider autrement. Entre la jeune étudiante infirmière et l'étudiant en lettres, tout va très vite, un peu trop à mon goût même si le contexte l'impose. Mais attention aux apparences parfois trompeuses...
Même si cette lecture s’annonçait comme se présentant mal, je ne peux faire autrement que de la classer en petit coup de cœur et pourtant, ce n’était pas gagné d’avance. Pour la petite anecdote, j’ai commencé ce roman il y a déjà plusieurs semaines et l’ai abandonné au bout de 40 pages. Je n’arrivais pas à entrer dedans, l’histoire des Télétubbies m’a un peu bloquée et j’ai préféré lâcher cette lecture. Pourtant pas mal d’éléments m’avaient incitée à la choisir dans les SP. Et puis, j’ai décidé de lui donner une seconde chance et voilà comment en seulement quelques heures, un dimanche après-midi, je ressors avec un petit coup de cœur de ce qui s’annonçait comme un échec livresque pour moi. Comme quoi…
« Pourquoi les hommes arrivent-ils à être mignons au saut du lit alors que nous, femmes, semblons rentrer d’une partie de paintball ? Quel monde cruel ! »
Je ne vais pas mentir en prétendant que dans ce roman tout est parfait car ce n’est pas le cas. Et surtout l’héroïne qui est loin d’être parfaite. Je ne dis pas que je ne l’ai pas aimé – ce n’est pas du tout le cas – mais c’est elle qui m’a donné le plus de mal tout au long de l’histoire – ou du moins dans la 1ère partie -. Arrivée à la fin, j’ai compris le pourquoi du comment mais mon ressenti, la concernant, aurait pu être différent si des indices m’avaient accompagnée jusqu’à l’annonce tant attendue. Frustration quand tu nous tiens…
Pour être honnête, ce qui m’a fait abandonner la première lecture, c’est ce sentiment de conclusion trop rapide entre les protagonistes. Je ne suis pas spécialement lectrice de slow burn mais il y a certaines limites me concernant. Mais, à cette 2nde lecture, plus j’avançais dans l’histoire, plus je comprenais que ce n’était qu’une base nécessaire. Et finalement, j’ai regretté cette première décision basée sur un préjugé infondé quant à la suite. Donc, un conseil, ne pas se fier trop vite aux apparences …
N’ayons pas peur de dire les choses telles qu’elles sont : c’est une histoire de dingue qui ne peut pas laisser indifférente. Et niveau ascenseur émotionnel, l’auteure a tout donné ! D’une histoire « mouais, pas convaincue », j’ai abouti à « non mais c’est quoi cette fin ? Ce n’est pas possible… ». Je suis obligée d’écrire mon avis à chaud pour retranscrire au maximum tout ce par quoi je suis passée.
Concernant les personnages, comme toute lectrice, il y a ceux que j’ai adorés et ceux que j’ai moins aimés. A la base, j’ai adoré le duo de copines Jeanne/Louise parce que d’entrée on sent qu’un lien fort les unit alors qu’elles ne se connaissent que depuis 3 ans. Elles ont une belle complicité, comme évidente entre elles.
Puis vient mon sentiment concernant Jeanne toute seule. J’ai tout de suite adhéré à la force de son personnage mais j’avoue qu’au fil des pages, mon ressenti s’est dégradé car, plus ça allait et plus j’avais de mal à la cerner. Les protagonistes qui soufflent le chaud puis le froid en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, ce n’est pas ma tasse de thé. Et là, il faut s’accrocher ! Jeanne cache un secret que seule Louise connaît et on tarde un peu trop à savoir ce qu'il en est. Du coup, l'héroïne devient agaçante lorsqu'il est impossible de comprendre certains choix ou actes. Mais comme l'auteure a choisi de scinder son histoire en 2 parties, on ne peut qu’espérer qu’après la tempête viendra le calme… ou pas. Mais malgré ce petit couac, j’ai en partie adoré ce qu’elle dégageait lorsqu’elle était au contact d’Hugo, ce qui a donné de très belles scènes, illustrant la romance, durant la lecture.
Il faut dire que lui représente totalement l’idéal masculin – avec un tout petit plus de charisme il aurait été encore plus parfait – et on ne peut que s’attacher à lui. J’ai été agréablement surprise de l’aimer autant, tant dans son caractère, dans sa persévérance face à l’ambivalence des sentiments et agissements de Jeanne et dans tout ce qu’il dégage de manière générale. Il apporte beaucoup de force à cette histoire qu’il porte avec la force de ses sentiments et de tous les efforts qu’il fait pour que l’histoire en laquelle il croit voit une issue durable. J’avoue que mon cœur s’est parfois serré pour lui lors de certaines scènes ou réparties que j’ai trouvé injustes et assez dures à accepter envers un tel personnage.
« Elle se met des barrières toute seule. Je dois lui prouver qu’elle peut me faire confiance »
Dans ce roman, l’auteure aborde des sujets forts et poignants qui créent une belle surprise mais qui, à mon goût, auraient mérité d’être amenés plus tôt dans l’histoire, par petites touches, pour éviter ce sentiment de frustration que l’on peut avoir à ne pas comprendre le comportement de l’héroïne. Car le seul bémol que je peux trouver est là, je déteste être frustrée de la sorte !
Avec un tel contexte, le rythme est assez lent puisqu’une partie de l’histoire se concentre sur l’évolution de la romance qui doit composer avec les peurs qu’on devine chez Jeanne, les moments de doutes, les embûches de parcours, etc.... Les protagonistes oscillent entre tensions et rapprochements mais l’auteure a su agrémenter son histoire de telle façon qu’aucun sentiment de pesanteur ou de huis-clos ne s’invite. Surtout pas avec cette fin qui se termine sur un cliffhanger de taille et que je n’avais pas du tout vu arriver (d’ailleurs, je pensais que je lisais un one shot…). Non mais… elle est où la suite ?!!!
Bien évidemment, je l’attends avec impatience car la plume de l’auteure est vraiment de qualité et c’est ce qui m’a permis aussi d’adhérer totalement à son histoire, tant dans ses aspects positifs que négatifs. C’est un ensemble parfaitement réussi et je ne peux que vous conseiller ce roman et vous souhaiter de prendre autant de plaisir que moi à découvrir les prémices de l’histoire de Jeanne & Hugo. Alors très belle lecture !
Des paillettes pour Noël / Line CARAZACHIEL & Tatiana DUBLIN
Histoire qui a participé au concours Fyctia "Sous le sapin" sous le titre "Un Père Noël pour deux", "Des paillettes pour Noël" faisait partie des titres que j'avais retenus pour lire dans le cadre de mon partenariat Fyctia 2021.
Je suis les auteures sur les réseaux sociaux mais je n'avais pas encore découvert leurs plumes si ce n'est celle de Tatiana, grâce à la fonctionnalité Switch de Youboox et son titre "Au-delà du matin" qui m'avait particulièrement émue dans le genre M/M. Merci à Fyctia et Celia pour l'envoi de ce roman.
Emilie et Corentin étaient meilleurs amis depuis leur plus jeune âge et confidents les années passant ; puis ils se sont mariés. Bonheur de courte durée ; après deux ans de mariage ils sont devenus comme étrangers.
Lorsque rien ne va plus, que l'indifférence du bien-être de l'autre s'est imposée, que l'agacement s'est insidieusement immiscé et que le mot fatidique est prononcé, l'heure de la remise en question se profile. Mais si divorcer, pour retrouver une amitié passée, n'était pas la solution ...
Qu’elles soient roses ou bleues, et si notre bonheur ne tenait qu'à une pincée de paillettes !
Alors là c'est une grande première tellement cette histoire m'a déconcertée. Après avoir tourné la dernière page qui me laisse dans un sentiment de frustration jamais égalé, je suis encore tiraillée entre "Waouhhh, j'adore ; elles ont fait fort..." et "Non mais c'est quoi cette histoire qui ne semble mener à rien de romancé...".
C’est à une véritable quête d’identité et de soi à laquelle on assiste avec ces deux personnages qui se sont connus jeunes, qui ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre en tant qu’amis fusionnels mais qui sont incapables de vivre l’un avec l’autre comme un couple ordinaire – sans enfant mais avec Machin, un chat quelque peu capricieux et un vrai personnage à lui tout seul - avec certaines obligations que cela implique.
« Nous aurions dû faire comme cette application, Emilie et moi : grandir et fructifier, et non pas laisser notre tendresse se racornir et mourir »
Leur amitié a été reléguée aux oubliettes et c’est sur ce constat douloureux que repose toute l’histoire puisque chacun est conscient du problème et que tout un tas de choses va en découler avec des éléments déclencheurs qui vont s’immiscer petit à petit dans leur vie et dans leurs émotions qui se trouveront chamboulées.
J'avoue que lorsque j'ai commencé le roman, même si on peut y trouver une certaine originalité, je n'ai pas été très à l'aise avec le comportement d'Emilie et sa façon de parler de/à son mari ; surtout dans un endroit qu'il affectionne particulièrement : un rayon de décorations de Noël. Bon, lui il ne vaut peut-être pas mieux dans ses actes, mais ça ne m'a pas fait le même effet. Une romance qui commence par un tel différent, je ne savais pas à quoi m’attendre pour la suite.
« Depuis le temps, je le connais par cœur. Je pourrais écrire les scénarios de notre vie quotidienne pour les quinze ou vingt années à venir. Ce n’est pas la première fois que je me fais cette remarque. Pendant longtemps cette idée m’a rassurée. Depuis quelques mois, elle me déprime, voire m’angoisse »
Mais au fil de la lecture, mon regard a changé car ce sont des personnages perdus, émotionnellement parlant, que les chapitres alternés narrativement, nous dévoilent. Le sujet est vraiment sérieux et profond et les auteures l’ont magnifiquement travaillé même si les circonstances peuvent laisser à penser à quelque chose de répétitif parfois, avec quelques petites longueurs. Car on assiste à plusieurs rendez-vous manqués avec leur destin qui mériterait une vraie discussion, toujours repoussée. Et du coup, leur histoire semble sans issue, comme tournant en rond et entraînant le sentiment de ne pas comprendre l’un des deux – même si on connaît ses motivations -.
« Je ne veux pas que la vraie vie reprenne ses droits. Pas tout de suite. Je veux prolonger cette parenthèse magique autant que je le peux ! La réalité nous rattrapera bien assez tôt »
Dans cette histoire, il n’est pas question de savoir qui est fautif de cet échec. Les deux probablement puisque la communication complice passée s’est éteinte face à certaines évidences qui vont apparaître et se confirmer au fil des chapitres et au fil de certaines révélations que chacun va découvrir sur lui-même et sur ce qu’il veut intimement. Et il faut garder à l’esprit que cette histoire se classe en romance ; pas dans un manuel pour sauver les couples.
Ce qu’ont accompli les auteures – avec un style bien à elles qui m’a parfois décontenancée - est, à mes yeux, un exercice compliqué ; d’autant plus, sur une écriture à 4 mains. Mais tellement bien réalisé car vraiment très complet même si parfois on aimerait que ça bouge d’une autre manière, que le rythme soit différent. Sans mauvais jeu de mot, on peut dire que leurs plumes se marient parfaitement et si on m’avait demandé de lire cette histoire sans savoir qu’il y avait deux auteures derrière, j’aurais été incapable de relever ce détail.
Chroniquer ce type d’histoire est compliqué car d’une part c’est un T1 donc je vous laisse imaginer sur quelle fin les auteures nous laissent et d’autre part, tout le déroulé de l’histoire pourrait donner lieu à un spoiler sans précédent. Donc, il n’y aurait plus d’intérêt…
Une chose est sûre c’est que « Des paillettes pour Noël » n’est pas une romance classique, très loin de tous le clichés « noëlesques » car elle renferme tellement de choses auxquelles je ne m’attendais pas. L’ambiance de la période de l’Avent est présente de manière continue, sans surcharge et l’amour est traité de façon tellement atypique mais toujours avec un grand A, de quelque nature qu’il soit.
« Je suis incapable d’imaginer ma vie sans qu’il en fasse partie »
Même s’ils ne sont pas si nombreux que ça, j’ai aimé les moments de complicité entre Emilie et Corentin et les petites attentions qu’ils ont l’un envers l’autre malgré la situation. Ces moments où ils apparaissent vraiment comme des amis, ceux durant lesquels les souvenirs passés se rappellent à eux et qui allègent l’autre aspect de l’histoire. C’est assez étrange à expliquer car on ne va pas se mentir, l’histoire est très atypique et l’univers assez complexe.
C’est une histoire qui amène aussi à réfléchir, par le biais d’Emilie, à l’épineux sujet de l’amour/l’estime de soi et l’impact que nos relations peuvent avoir sur nos choix et sur la vision que nous avons de nous-mêmes. Et c’est grâce ou à cause de personnages secondaires parfois détestables au plus haut point - Clara et Leïla, est-ce nécessaire que je dise ce que je pense de vous, surtout toi Leïla – que les relations et l’histoire évoluent de manière subtile. Heureusement, il y a d’autres personnages qui rattrapent le sentiment de colère que j’ai pu avoir par moment, avec certaines scènes.
Ce roman comporte beaucoup trop d’éléments importants pour pouvoir tous les évoquer mais j’en ressort avec le sentiment d’avoir été plus touchée par tout ce qui se rapporte à Corentin, puisqu’il m’est apparu comme plus fragile, plus touché par le devenir de leur relation et surtout, fortement impacté par un évènement passé qui pourrait bien bouleverser son avenir. A travers lui, les auteures abordent un thème touchant et j’ai adoré toute l’histoire autour de lui et des personnages qui l’entourent. Et puis, il est boulanger. Je vous laisse imaginer combien on peut saliver rien qu’à cette idée !
« Je ne sais plus qui je suis. Et je ne sais plus si je peux me faire confiance »
Alors je ne veux pas dire que je n’ai pas aimé Emilie et l’histoire telle qu’elle se déroule la concernant. Mais hormis un personnage positif et bénéfique pour elle, elle est entourée de beaucoup de négatif, de paroles acerbes, méprisantes et déplacées et ça m’a un peu dérangée. Mais malheureusement, ça reflète juste ce que peut être la vraie vie notamment lorsque le paraître importe plus que le naturel et que la tolérance n’est pas toujours de mise.
Je ressors agréablement surprise par cette lecture qui m’a fait passer par tout un tas d’émotions, à de nombreuses reprises, mais je suis incapable de dire si j’ai bien aimé, si j’ai adoré ou si j’ai eu un coup de cœur pour cette histoire car je n’ai pas tous les éléments pour l’évaluer correctement. Et comme de nombreuses lectrices, j’attend la suite avec impatience car sincèrement, je n’ai aucune idée de ce que vont nous réserver les auteures. Et c’est frustrant !
C’est un format d’histoire qu’il faut lire pour se faire un avis car tout le contenu peut être interprété et ressenti de manières tellement différentes. Mais si j’ai juste un conseil à donner c’est d’oublier les romances de Noël classiques et tous les clichés qui les accompagnent pour s’immerger, en toute simplicité, dans cette histoire qui ne peut laisser personne indifférent. Alors, très belle lecture !
Don't break my heart / Audrey C.
C'est avec un immense plaisir que j'ai pu lire "Don't break my heart" de Audrey C. paru le 10/11/2021 chez Harper Collins dans la collection &h que je remercie infiniment pour leur confiance accordée via NetGalley.
Cette histoire est juste sublime. Autant dire qu'il ne m'a pas fallu longtemps pour découvrir ce parcours de reconstruction durant lequel on partage le quotidien d'Analia, 23 ans, danseuse professionnelle dont la vie a basculé le jour de son anniversaire lors d'un accident de voiture qui a coûté la vie à sa mère et lui a laissé des séquelles physiques et morales de taille.
Déjà éprouvée 7 ans auparavant par la rupture soudaine et inexpliquée d’avec son meilleur ami, Raphaël, à l’initiative de celui-ci, la jeune femme qui a toujours eu beaucoup de mal à se faire une place sociale voit là une nouvelle épreuve que la vie lui impose.
La reconstruction passe par un centre spécialisé en Gironde dans lequel elle va devoir appréhender cette nouvelle vie et ce handicap avec lequel elle doit à présent vivre. Mais comme si la vie ne l’avait pas assez mise à mal, ce n’est autre que face à son ex-meilleur ami, Raphaël donc, qu’Analia va se retrouver pour entamer le début de sa nouvelle vie.
Lorsque le passé choisi de s’inviter de la plus inattendue des manières dans un présent et un futur par avance durement éprouvés, il faudra beaucoup de force et de courage pour amener Analia sur le chemin, qui ne sera pas sans embûches, d’une reconstruction amplement méritée.
Dire que j’ai adoré cette histoire est bien en-dessous de la vérité. C’est vrai qu’il ne m’a fallu que quelques heures pour dévorer ce petit roman de moins de 300 pages ; mais quelques heures en complète immersion émotionnelle. Alors ça n’est pas un coup de cœur car il m’a manqué une chose essentielle dans ce type de schéma : des flash-backs dans le passé d’Analia et Raphaël durant leurs années de complicité enfantine. Même si on sait très vite le pourquoi de la rupture, les attentes, que j’avais sur cet aspect de l’histoire, n’ont pas été comblées malheureusement.
Ce sont des sujets forts et touchants qui servent de base à cette histoire toute en émotions. Le handicap, la confiance en soi et en les autres, le pardon, entre autres… Mais il y a aussi une belle part pour l’amour et l’amitié, sentiments s’écrivant ici tous les deux avec un grand A.
« Pour qu’arrivent de jolies choses, il suffit de s’entourer de belles personnes »
Nous ne sommes pas sur une histoire à suspense et à rebondissements en tous genres mais véritablement sur une histoire de vie. On se doute de la fin mais est-ce bien la fin qui est la plus importante ? Non. C’est tout le cheminement pour y arriver qui importe. Et c’est ce que j’ai vraiment aimé découvrir tout au long de ces mois durant lesquels on assiste aux grandes peines, aux inévitables moments de doute, aux petits bonheurs ou infimes victoires mais bien réels quand même, qui aident à avancer et à souder des êtres entre eux.
« Ne laisse pas la crainte du passé ou celle du futur te voler le bonheur du présent »
La manière dont commence le roman est essentielle – même si comme un sentiment de trop peu pour moi -. En seulement quelques lignes du prologue mon ressenti était déjà posé. En quelques phrases, je me suis attachée à ces enfants que tout sépare socialement mais dont l’intensité de l’amitié est déjà dessinée malgré leur jeune âge. Jusqu’au moment où…
« Sa phrase est comme un poignard lancé en plein cœur. Parce que je sens dans ses mots une sincérité destructrice. Parce que j’ai conscience que quoi que je dise, cela ne changera rien à la situation. On ne peut pas obliger une personne à nous aimer »
C’est au fil de plusieurs phases que se déroule cette histoire où la douceur et la patience prévalent sur tout ce qu’on peut trouver habituellement dans ce genre d’histoire où l’un a été blessé par l’autre. Je redoutais un peu l’état d’esprit du personnage féminin ; j’ai été rassurée. Alors oui, elle souffre d’un sentiment d’injustice et d’une profonde colère, elle a peur de l’abandon et de la trahison mais Analia est tout de même un très beau personnage qui illustre bien l’expression « il ne faut jamais se fier aux apparences ». Elle connait la valeur de la vie et de l’amitié ; ça le sera d’autant plus lorsqu’elle va rencontrer tous ceux qui, comme elles, - Clarisse, Samuel et Robert - ont été éprouvés physiquement et psychologiquement.
« Si j’avais su que tu serais mon kiné, jamais je ne serais venue ici ! Je ne veux pas avoir affaire à toi, alors, maintenant, dégage ! »
Pas de la même manière certes, mais éprouvé, Raphaël l’a été aussi, il y a 7 ans. Son amitié avec Alania a été mise à rude épreuve lorsque les deux enfants ont bien grandis. Il faut peu de choses pour comprendre Raphaël enfant puis adolescent mais aussi Raphaël devenu un homme beau et très compétent, qui n’a rien oublié. Et qui n’a finalement peut-être pas tant changé que ça.
Il est mon personnage coup de cœur de l’histoire car il rassemble tout ce que j’aime, bien loin des bads boys ou autres personnages masculins clichés. Comble du bonheur, l’auteure lui accorde des chapitres alternant avec ceux d’Alania. Et même si ça ne compense pas les moments passés que j’aurais aimés, ces instants avec lui étaient indispensables – quoi que un peu plus nombreux ça aurait été encore mieux -.
« Si seulement elle me voyait avec mes yeux »
Dans ce roman, douceur et souffrance se côtoient au quotidien et j’ai vraiment aimé la relation qui va renaître et la manière dont Raphaël et Analia vont se révéler dans leurs gestes, dans leurs paroles, dans leurs actions et réactions. Au-delà de l’aspect rééducation physique pour lequel l’auteure n’a pas commis l’erreur d’en faire trop, c’est bien la notion psychologique et émotionnelle qui est développée et mise en avant.
On partage toutes les épreuves – bonnes ou mauvaises – qu’ils vont traverser, tellement tout est bien écrit. Je ne vais pas dire que j’ai pu comprendre la souffrance physique d’Aliana et tout ce qui découle de ce drame, mais j’ai pu la comprendre sur certains autres aspects. Par ses mots sur les maux d’Aliana, l’auteure va à l’essentiel ; il n’en fallait pas plus.
Avec « Don’t break my heart », on est dans un style d’histoire que j’affectionne vraiment car toujours porteuse de nombreux messages, transmettant de belles valeurs, mettant en scène des personnages qui ne sont pas dans la surenchère irréelle et qui fait passer de vraies belles émotions tout en prenant son temps. Finalement, on est sur quelque chose – hormis l’aspect romancé – qui peut toucher n’importe qui un jour ou l’autre.
C’est vrai qu’il m’a manqué quelques petites choses pour que l’histoire réponde totalement à mes attentes mais c’est chipoter pour chipoter. Telle qu’elle a été présentée là, elle a quand même su me toucher de la plus belle des manières – à commencer par cette couverture magnifique, n’est-ce pas – et si vous aimez ce genre de roman, il est celui qu’il vous faut glisser dans votre P.AL. Alors, très bonne lecture !
Déchéance - T.3 : La reine est folle / Alexia MAZE PERKINS
OMG ! C'est comme à son habitude, depuis le début de sa saga "Déchéance", que commence ce T.3 : sombre et intrigant. Et autant dire les choses tout de suite : selon moi, c'est de loin le meilleur des 3 déjà parus - même si certaines petites coquilles sans trop d'incidence subsistent -.
Un prologue qui annonce la couleur, avec un personnage féminin encore très jeune avec ses 15 ans, Katarina qui fuit un environnement malsain avec Devon, très jeune lui aussi du haut de ses 5 ans, qu'elle considère comme son frère de sang, ouvre "les festivités" et donne le ton. Et c'est bel et bien dans le sang qu'elle s'échappe avec lui.
Lorsqu'on la retrouve 10 ans plus tard, c'est une toute autre femme qui se trouve face à l'un des frères Aspen, Jake. Elle vient de tuer l'un de ses hommes et l'heure des comptes a sonnée.
"Oups, murmure-t-elle faussement désolée. Je te présenterais bien mes condoléances, mais je me doute que tu ne connaissais même pas son nom, je me trompe ?"
Femme de tête qui ne connaît pas la peur et qui ne craint rien, ni personne. Un cran à toute épreuve, une intelligence qui se cache sous une folie qu'on devine dès le départ et une audace incroyable face à Jake, fidèle à celui déjà rencontré auparavant, à présent à la tête de l'Organisation.
Mais sa plus grande faiblesse reste Devon. Et lorsqu'il se trouve en danger, c'est une femme protectrice et sans pitié qui se révèle à Jake qui l'a accompagné. Autant dire que ce à quoi il assiste et ce que lui montre Katarina va fortement lui plaire. Et il n'aura de cesse de vouloir la découvrir toujours plus et encore, jusqu’à prendre le risque de se perdre lui-même.
C'est un Jake fidèle à celui qu’on a connu précédemment, qu'on a plaisir à retrouver. Homme avec encore plus de pouvoir, toujours aussi cynique et froid mais très réactif au contact de cette femme qui n'a rien de faible. Autant en bien qu'en mal. Et c'est sur un schéma qui se répète que les rouages d'une histoire encore plus glauque, se mettent en action.
"Il est temps de me dévoiler tous tes petits secrets, ma douce Katarina"
Accrochez-vous pour découvrir un monde où le temps tient à peu de choses et où la notion de l'éphémère prend tout son sens.
J'ai mis un certain temps à traiter ce Service Presse pour lequel Alexia MAZE PERKINS m'a à nouveau accordé sa confiance car je n'étais pas du tout dans un esprit Dark romance. Mais autant dire que lorsque je l'ai commencé, il m'a été impossible de le lâcher car comme je l'ai dit : c'est le meilleur des 3 selon moi.
Le personnage de Katarina, femme calculatrice et manipulatrice, animée par un désir de vengeance et prête à tout pour arriver à ses fins n'est sûrement pas étranger à ce ressenti. On pense la cerner dès le début ce qui facilite la lecture. Sauf que non ... on est loin de réaliser la teneur de ce qui nous attend. Car l'auteure entretient à la perfection les zones d'ombre qui l'entourent et le mystère qu'elle cache apparemment.
"Si le dicton affirmant que les yeux sont la fenêtre de l'âme dit vrai, alors l'âme de Katarina n'est plus. Dans le fond de nos âmes, même Satan n'ose plus se pointer"
Et quand on re-découvre Jake, c'est clair qu'on n'est pas au bout des surprises. Les deux premiers tomes étaient déjà costauds ; alors là on ne joue plus dans la même cour !
"Il était une fois moi. Il était une fois la naissance d'une folie"
Grâce à de nombreux souvenirs qui s'invitent dans l'esprit encore plus perturbé de Jake, on reprend contact avec les tomes précédents. Et heureusement vu la complexité de l'histoire et des 2 tomes précédents. Il n'en reste pas moins toujours aussi complexe à cerner et allant toujours plus loin dans la violence. Sa folie n'a aucune limite ; ses victimes n'ont aucune chance. Et dans ce tome, il faut vraiment s'accrocher. Point fort et grandement positif : enfin je suis arrivée à comprendre Jake dans sa manière particulière - et différente - de ressentir les émotions. Il était temps !
"Une profonde plénitude qui ne dure que quelques minutes, c'est toujours plus agréable qu'une vie de déprime constante"
Face à lui, Katarina, se montre comme son double au féminin. Ça en devient même flippant tant on se rend compte de son niveau psychologique. Jusque-là, aucun personnage féminin ne m'avait inspiré autant d'émotions aussi bien positives que négatives voire dérangeantes.
Comme pour ajouter un sentiment de malaise et de climat plus malsain, il y a peu de personnages mais une emprise psychologique d'une intensité incroyable et une tension sexuelle qui peut vite se révéler dérangeante, limite inconcevable pour qui est novice en dark romance. Pouvoir et domination sont réellement les carburants qui alimentent ce lent processus destructeur. Et on est gâtées car l'auteure a mis le paquet de ce côté-là.
"Je n'apprécie absolument pas de jouer selon les règles d'un tiers, surtout lorsque je ne sais pas à quel jeu nous jouons"
Car lorsqu'on pense ne pas pouvoir aller plus loin dans l'horreur, l'auteure signe notre propre déchéance en insérant une donnée insoupçonnable jusque-là et qui apporte une toute autre dynamique à l'histoire. Et là je dis bravo !
Je n'ai rien vu venir, certains passages isolés créant la zizanie et l'incompréhension car subtilement amenés entre une narration à deux voix qui lève le voile, au fil des pages, sur toutes les motivations de Katarina. Mais aussi apportant énormément de réponses à de nombreuses interrogations qu'on pouvait avoir concernant Jake. Et réveillant certains démons du passé comme pour que notre esprit ne se mette jamais en veille. C'est clairement un livre sur lequel il est impossible de s'endormir !
J'avoue que je ressors de cette lecture complètement séduite par ce 3ème tome qui a été très bien pensé et dont l'écriture apparaît comme plus sûre et plus mature que pour les précédents. C'est difficile à expliquer mais la différence est là et bien là.
Je sais que je ne suis pas une experte en quoi que ce soit, et encore moins en dark romance, mais sérieux... ce tome est vraiment très aboutit - malgré quelques petites choses qui m'ont titillé les yeux -.
Bien sûr, si vous débutez en dark romance ce n'est pas avec cette saga qu'il faut vous initier. Mais si vous êtes experte et que ce genre est le vôtre alors foncez car avec ce 3ème tome, Alexia MAZE PERKINS affirme une plume que j'espère bien retrouver, encore plus assurée et plus exigeante, dans le prochain tome qui est en cours d'écriture. Mais attention à bien lire les tomes dans l'ordre car le 3ème spoilerait les précédents et ce serait dommage. Alors très beĺle lecture !
Déchéance - T.2 : Le fou est roi / Maze PERKINS
Après avoir été déstabilisée par un 1er tome qui m'avait fait sortir de ma zone de confort, c'est, malgré tout, sans aucun doute que je me suis plongée dans le 2nd tome de Déchéance : Le fou est roi. Et j'avoue que c'est une expérience différente de ma lecture du T1.
Malheureusement, mon avis est un peu mitigé même si j'ai été plus à l'aise cette fois-ci – ou presque - ; peut-être parce que j'étais préparée. Merci à l’auteure pour cette nouvelle découverte. Et bravo pour cette sublime couverture et le détail qui ornemente chaque chapitre !
C'est dans un climat un peu différent que je me suis laissée emporter ; même si la noirceur est toujours bien présente. Et j'avoue que le sentiment de malaise ressenti précédemment n'était pas du tout présent ; en tout cas, pas pour moi.
C'est 2 ans après le T1, qu'on retrouve Jake, égal à lui-même. Pour le résumé, c'est ici Déchéance - T.2 : Le fou est roi / Synopsis
Cette nouvelle histoire voit apparaître un personnage féminin qui pourrait être banal, si ce n'était pas la fille d'Alexeï IVANOV, rencontré précédemment (pour celles qui ont lu le T1). Oxana, cette jeune femme qui n'a rien à voir avec le milieu dans lequel évoluait son père, va se retrouver sur la route de Jake alors qu'elle s'en serait bien passée.
Un kidnapping, un contrat d'exécution et voilà comment on retombe dans le côté sombre de ce monde qu'on n’a pas forcément envie de côtoyer. Et pourtant...
Est-ce que la noirceur de l'âme de Jake sera suffisante pour l'amener au bout de cette mission afin que sa réputation ne soit pas mise à mal ?
L'innocente et discrète Oxana qui n'est pas familière de ce genre d'univers, sera-t-elle capable de survivre à ce qui l'attend dans cette partie où le roi semble mener la danse ?
Autant dire que c'est sur une mission de taille, qu'il s'est fixée, que Jake se rappelle à nous. Et quelle mission ! Éliminer celle dont un grand nombre veut la tête. J'ai adoré l'idée qui permet de faire le lien avec le T1 et ses personnages. Une belle continuité même si du temps s'est écoulé depuis.
« Tuer Oxana n’est pas qu’un simple contrat, c’est avant tout une vengeance »
Dans ce nouvel opus, avec une narration à double voix, l’auteure nous offre l’opportunité de découvrir encore plus le personnage de Jake et de répondre à des questions que nous pouvions nous poser dans le 1er tome. Ici, c’est bien lui qui mène l’histoire même si on retrouve Kurt et Eliza dont la présence est tout de même primordiale.
Pour cette 2nde histoire, l’auteure n’a pas hésité à monter en intensité sur fond de vengeance qui est la base de tout. Sauf que cette vengeance va faire une victime collatérale, Oxana, qui a passé sa vie à fuir parce que née au mauvais endroit et du mauvais père.
« Elle semble côtoyer la liberté de si près sans se douter une seule seconde que je m’apprête à lui arracher cette liberté, pour toujours »
On se souvient que Jake ne ressent pas de sentiments comme vous et moi ; le côté psychologique était déjà pas mal mis en avant dans le 1er tome. Et bien là, il est toujours bien présent, ce qui est un élément majeur. J’ai vraiment aimé la manière dont il évolue car je m’attendais à tout autre chose le concernant.
« Pas besoin de parties de jambes en l’air exaltantes, la simple souffrance de cette nana provoque en moi un tourbillon d’émotions plus plaisantes les unes que les autres »
Oxana, jeune femme de 23 ans, est un personnage qui, au fil des évènements, évolue beaucoup. Rien ne va lui être épargné et elle va se révéler très surprenante. Ceci jusqu’à la fin qui est tout simplement incroyable et inattendue.
« Je n’ai rien vécu. Je ne me suis jamais amusée. J’ai l’impression d’avoir fui toute ma vie, de m’être isolée aussi et parfois, comme maintenant, je suis juste… fatiguée »
Le rythme de ce tome laisse difficilement place à l’ennui grâce à toutes les situations rencontrées et les évènements qui vont survenir. Sur fond de thèmes assez durs, qui peuvent heurter les âmes les plus sensibles, c’est malgré tout une dark romance différente de la 1ère. Elle n’est pas plus soft, loin de là ; juste différente.
Malheureusement pour moi, j’aurais aimé que cette lecture sous Service Presse se passe dans de meilleures conditions. Un gros bémol a parasité ma découverte et donc mes émotions et même avec du recul, je ne peux passer au-dessus de ça. Peut-être serais-je la seule gênée par cette déconvenue et c’est regrettable. Même s’il n’empêche que j’ai quand même aimé cette lecture qui reste très cohérente dans son déroulement et dans l’évolution de ses personnages.
Pour les personnes qui aime la Dark romance vraiment Dark, les 2 premiers tomes de Déchéance répondront sans aucun doute à leurs attentes. Mais attention à bien les lire dans l’ordre afin d’avoir tous les éléments en possession au fur et à mesure. Le 1er tome est vraiment la base ; faire l’impasse dessus serait préjudiciable et perturbant pour la suite. Très belle lecture !
Déchéance - Saison 1 : Un monde à nous / Maze PERKINS
Un nom déclencheur de notre haine, qui appelle la vengeance.
Elle doit payer de sa vie, elle le sait.
Nous l'avons suivie, traquée, surveillée...
Aujourd'hui, l'heure est venue. Toutefois, le monstre caché en elle appellera le nôtre.
Entre haine, trahison, vengeance et violence, qui sortira vainqueur de cette bataille ? »
De la New romance à la Dark romance, il y a bien plus qu'un pas : un immense fossé sépare ces deux univers littéraires. Et le T.1 de "Déchéance" de Maze PERKINS en est la parfaite illustration. Un énorme merci à l'auteure pour m'avoir associée à ce Service Presse et pour avoir répondu à mes doutes et interrogations avant que j'écrive ma chronique sur ce roman qui m'a fait sortir de ma zone de confort de manière assez magistrale et comme jamais, pour le genre.
Il y a 17 ans, alors qu'elle n'avait que 11 ans, Eliza a vécu le massacre de ses parents et de son frère par un homme, Jasper ASPEN, qu'elle hait d'une telle force pour avoir fait d'elle "l'enfant qui a survécu".
« Les marques imposées par le Diable sont indélébiles aussi bien
à l’intérieur qu’à l’extérieur »
17 ans qu'elle tente de se reconstruire, d'aller de l'avant malgré ce rappel récurrent, chaque année, par des médias qui entretiennent le souvenir de ce qui l'a empêché de vivre pleinement sa jeunesse et de démarrer sereinement dans sa vie d’adulte.
« Je suis suffisamment courageuse pour affronter les monstres qui sont devant moi, pour subir ce que je dois endurer et tout ça sans me plaindre. Il y a bien longtemps que j’ai cessé de croire que me lamenter allait me faire avancer »
17 ans qu'elle se demande pourquoi elle, elle a survécu et qu'elle vit avec, en mémoire, la promesse que cet homme lui avait fait : il la retrouverait.
« Tu es la plus jeune, mais la plus courageuse. Ça me plaît. Tu vivras. Mais un jour, je t’arracherai la vie lorsque tu t’y attendras le moins »
Depuis, Eliza est devenue psy à l'hôpital psychiatrique d'Helena et elle a déjà eu à traiter certains sujets dont son premier patient pour lequel le diagnostic est sans appel : c’est un psychopathe et sociopathe dans la noirceur la plus profonde qu'il puisse exister.
La date anniversaire du massacre de ses parents approchant, Eliza a besoin de se retrouver seule, comme chaque année. Sauf que cette année, l'histoire ne sera pas la même : son passé semble vouloir la rattraper en mettant sur sa route les fils ASPEN, Kurt et Jake, qui ont décidé que la vie d'Eliza ne serait plus un long fleuve tranquille. Et que l'heure des règlements de compte avait enfin sonné.
Alors, est-ce que le moment est arrivé pour Jasper ASPEN de tenir sa promesse ? Mais pourquoi ne pas venir en personne ?
Est-ce qui s'apparente à une possible descente aux enfers apportera enfin les réponses aux questions d'Eliza ?
De la raison à la folie, le lien est bien mince. Alors bienvenue dans un monde dont vous ne ressortirez pas indemne, dont vous ne pourrez pas prétendre maîtriser tous les codes et qui engendrera toujours plus de doutes et de questions. Alors prête ?
C’est sans aucune appréhension que j’ai démarré cette découverte du personnage d’Eliza qui a vécu le pire drame qui puisse survenir dans une vie, surtout dans la vie d’une adolescente. Et qui ne s’imagine pas que les 17 ans passés n’était qu’une période de sursis pour une fin annoncée comme inéluctable.
Je peux même dire que l’auteure a su capter mon attention dès le départ puisque l’histoire ne met pas de temps à démarrer : on se trouve très rapidement plongé dans le vif du sujet et au cœur des pensées et réactions, tour à tour, de ces 3 protagonistes qui vont évoluer dans un certain huis-clos qui n’a rien de vraiment romantique. Là, pour le coup, la suspicion de triangle à trois peut se révéler légitime. Même si ce n’est pas ce à quoi j’adhère, ce schéma va se révéler essentiel.
Le style d’écriture de l’auteure est parfaitement travaillé et finement approfondi jusque dans le moindre détail nécessaire à l’instauration d’une ambiance pesante et d’un climat qui engendre pas mal de sentiments différents. Force est de reconnaître qu’elle a une très belle écriture où aucune hésitation ne transparait. Le style est incisif, percutant, dérangeant voire déroutant. Je ne suis pas une experte en Dark Romance, voire je suis une novice qui ne joue pas dans la même cour que d’autres plus aguerries. Et résultat, l’impression d’être dans ce qu’il y a de plus Dark est bien présente ; ce qui semble faire passer le côté Romance, vraiment en second plan. Et pourtant…
« Dès qu’on accorde trop de confiance en quelqu’un, on lui donne la possibilité de nous faire du mal. Ressentir quelque chose pour quelqu’un nous rend vulnérable »
C’est sur une psychologie très poussée et parfaitement mise à la portée des lecteurs – qui doivent avoir une certaine expérience du genre selon moi -, que l’auteure a construit son histoire, ses personnages et tout le cheminement qui nous emmène des Etats-Unis à l’Ukraine en passant par le Mexique, qu’il faut vraiment voir de l’œil des protagonistes. Comme me l’a expliqué l’auteure, toute personne saine d’esprit – comme vous et moi – ne peut ressentir et appréhender certaines choses de la même manière qu’un être psychopathe et asocial qui vit dans son monde et dans sa bulle psychologique. Et ceci poussé à l’extrême jusque dans les scènes à connotation sexuelle. Pour peu que vous en ayez plusieurs qui se côtoient ou vivent ensemble, je vous laisse imaginer le résultat.
« Sa vraie arme, ce n’est pas un couteau, un flingue ou même ses poings, c’est son intelligence et sa capacité à s’adapter à toutes les situations, même les plus rudes »
J’ai parfaitement entendu et compris les arguments de l’auteure qui maîtrise son sujet mais il n’empêche que cette histoire m’a vraiment déstabilisée notamment dans la chronologie que j’ai parfaitement tenue jusqu’à un certain moment mais qui m’a un peu échappé ensuite par un jeu d’écriture qui m’était inconnu et que je n’arrive donc pas à assimiler.
Certaines choses m’ont interpellée de manière assez significative – bizarrement, ce ne sont pas les scènes auxquelles on penserait en premier –, des choses m’ont semblé aller vraiment trop vite, d’autres me sont apparues comme incohérentes alors qu’il n’en n’est rien et d’autres m’ont réellement mise mal à l’aise voire choquée – pourtant il en faut beaucoup pour que j’en arrive là - ; même si elles sont partie intégrante de la part psychologique des protagonistes, c’est un NO WAY pour moi et je l’assume parfaitement.
Je ne vais pas parler des personnages, ni même du déroulé de l’histoire car j’ai bien peur de franchir la ligne rouge du spoiler sur un tel genre. Car ce type d’écrit ne s’explique pas comme une romance classique ; il se lit tout simplement pour en connaitre les tenants et les aboutissants sur lesquels aucune chronique ne saura vraiment mettre les mots adéquats.
« Je ne culpabilise pas d’être en vie. J’aurais seulement préféré ne pas l’être »
Mais l’auteure a parfaitement monté son intrigue en intégrant tout ce qu’il faut de détails, de personnages, de situations en oubliant soigneusement toute légèreté mais en instillant un doute qui s’insinue sournoisement, pour que, même si le malaise est là, on poursuit la lecture sans en louper une ligne car la vérité est au bout et qu’on ne peut pas ne pas savoir. Elle joue subtilement sur les mots et avec la notion temps, ce qui fait qu’on est constamment maintenue sur un fil tellement fin qu’il pourrait céder et nous faire basculer dans des choses qu’on ne maîtriserait plus.
« Eliza est une grenade et jusqu’à aujourd’hui, la goupille tenait. Maintenant, tu tiens dans une de tes mains une grenade, et dans l’autre, la goupille. Quand elle va exploser, elle aura une force tellement puissante qu’une bombe nucléaire te paraîtra être un doux supplice »
Ce qu’il faut retenir c’est que dans cette histoire, les personnages ne se content pas fleurette avec des répliques à la guimauve et des sentiments purs et simples. Il y a de la douleur, des larmes, du sang, des échanges qui n’ont rien de cordiaux, de l’innommable, de l’impensable voire de l’inconcevable. Et on entre dans un univers où on ne joue pas de la même façon que dans celui de toute personne lambda. Leur monde n'est pas le nôtre, tout simplement.
« Bien qu’une cicatrice n’ait rien de joli, j’ai pu remarquer qu’elle ne la cachait pas, jamais, même pas à l’aide de fond de teint comme beaucoup de femmes l’auraient fait. Elle ne la mettait pas en valeur non plus, mais j’avoue trouver ça audacieux de la porter sans filtre »
Alors si vous êtes adepte et que vous maîtrisez les codes de ce style qui questionne, qui perturbe et qui dérange, foncez car ce roman est assurément fait pour vous. L’auteure envoie du lourd en matière de réalisme et de psychologie tellement poussée qu’on s’en perdrait soi-même. Et sans nul doute possible, le résultat sera à la hauteur de vos attentes.
Désirs défendus / F.V ESTYER
Ouvrir un ouvrage tel que celui de F.V ESTYER est un vrai challenge pour moi ; et encore plus lorsqu'il s'agit d'un Service Presse. Merci à Célia et les Editions Hugo/Fyctia pour m'avoir accordé à nouveau leur confiance.
En effet, le M/M est un univers littéraire que je ne connais absolument pas. Mais la beauté de la couverture m’a attiré et je suis donc rentrée en terrain inconnu pour découvrir ces "Désirs défendus".
Dès le 1er paragraphe, l'auteure nous plonge dans cet univers et impossible de s'y tromper. On y fait la connaissance de James, trentenaire et prof d'anglais, à la veille de la rentrée scolaire. En pleine dérive amoureuse, après la trahison d'Elias, son compagnon, il tente d'oublier son chagrin dans les bras de conquêtes éphémères. Dans ces étreintes charnelles bestiales, il n'y a aucune place pour les sentiments.
"Je préférais être malheureux avec lui, me contenter de petites touches de bonheur, que rester dévasté sans lui"
Nouvelle rentrée et nouveaux élèves, certes mais il va lui falloir affronter le regard de ses collègues. Mais pas que.... Un simple regard échangé avec l'énigmatique Noah, élève de 20 ans, va mettre, encore plus, à mal les sentiments de James. Percer le secret de Noah va être sa priorité pour le protéger des démons qui le torturent. Mais surtout pour garder à l'esprit que l'interdit est bien là et que certaines limites morales ne peuvent être outrepassées. Mais il ne faudrait pas grand-chose pour devenir un hors-la-loi.
« Je préfère perdre ce boulot plutôt qu’attendre le jour où on m’apprendra que tu es mort »
Dans ce roman, l'auteure nous livre, pour James, un personnage attachant et tellement sensible. On cerne parfaitement la pureté et la sincérité de ses sentiments. Quand il aime, il se donne corps et âme. Et lorsqu'il souffre, on a qu'une envie c'est de le prendre dans nos bras pour le consoler. Et en opposition avec cette sensibilité, il est d'une force incroyable. Il est prêt à tout, il fonce sans trop réfléchir au risque d'aller au-devant des ennuis et de se sacrifier. Il est entier, autant en amour qu'en amitié. On peut lire en lui comme dans un livre ouvert.
"Parfois, on peut vous piétiner, vous mettre plus bas que terre, et pourtant, vous continuez à ramper.
Si faible. Je suis si faible. Et pathétique"
Quant à Noah, il est beaucoup plus difficile à cerner. Personnage discret, élève sérieux sans aucun problème apparent, il nous donne un peu de fil à retordre car l'auteur se garde bien de dévoiler son histoire, son vécu qu'on imagine plutôt sombre et douloureux sans savoir exactement ce qu'il en est. Une chose est sûre : il est sensible lui aussi mais cette sensibilité s'exprime et se ressent de manière différente.
"Une chose est certaine. Ce garçon m'intrigue, et j'espère parvenir à percer son mystère"
Pour certaines scènes, pas de dialogue nécessaire ; seul le langage des corps qui fusionnent à la perfection et la délicatesse des caresses suffisent à montrer l'intensité des étreintes et des sentiments. Malgré cela, je ne suis pas arrivée à trouver le romantisme (si ce n’est sur la fin) auquel je m’attendais. J’espérais un romantisme différent du genre M/F mais malheureusement les scènes de rapprochement intime ne me correspondaient pas car trop dans l’urgence, trop brutal à mon goût parfois.
Dans ce roman, il y a peu de personnages féminins mais un beau voyage au cœur de la capitale britannique aux multiples joyaux touristiques. J’y ai déambulé comme si j’y étais à nouveau (après l’avoir découverte il y a fort longtemps déjà). Enfin et surtout, l’auteure aborde des thèmes importants et forts qui sont très bien traités et mis en scène tels que la confiance que l'auteure traite de différentes manières : peut-on avoir à nouveau confiance en soi mais aussi avoir confiance en une autre histoire après avoir été trahi.
Au fil des chapitres, l'auteure sait parfaitement nous malmener de la même manière qu'elle malmène ses personnages. Comme eux, on passe par des moments de bonheur, de doute, d'incompréhension, de frustration. On aimerait devenir le guide éclairé qui saura leur faire prendre les bonnes décisions ou dire les mots justes. Mais malheureusement, on est seulement lecteur de l'histoire de ces deux êtres torturés.
La découverte de ce roman m’a réellement fait sortir de ma zone de confort dans laquelle j’évolue en général en matière de lecture. Je ne vais pas dire que j’ai eu un coup de cœur pour ce roman car ce serait mentir car c’est son environnement qui ne me correspond pas ; peut-être car je suis totalement novice en ce domaine.
Mais par contre, j’ai eu un réel coup de cœur pour le personnage de James que j’ai trouvé vraiment authentique. Je l’envie d’avoir su aller au-delà de ses limites, d’avoir cette force de se relever et d’y croire encore, qui le caractérise. Et aussi pour l’histoire de fond concernant Noah. Les thèmes de la maltraitance et de la violence suggérée, seulement, ont été parfaitement traités sans tomber dans quelque chose de trop trash. Enfin, j’ai eu un méga coup de ♥ pour Sam, le fidèle ami ; toujours là quoiqu’il arrive. Allez savoir pourquoi, à la découverte de ce personnage, l’image du policier des Village People s’est imposé à mon esprit. C’est étrange !
Même si mon ressenti n’aboutit pas à un coup de cœur, pour qui aime le genre M/M, cette histoire est à découvrir pour sa beauté mais surtout pour la très belle plume de cette auteure qui maîtrise parfaitement, à mon avis, ce style littéraire. Je ne sais pas s’il s’agit de son genre de prédilection mais je la découvrirais volontiers, à nouveau, dans un univers plus en adéquation avec mon âme de romantique classique.
Dernière danse / LouGane Rose
Auteure en auto-édition, découverte dans un tout autre genre, avec "A trois je vous aime", LouGane Rose est pleine de surprises. Elle revient avec un roman totalement différent de sa première création tout en conservant ce petit plus qui la démarque. Elle ose tout, même ce qui peut déranger – dans une juste mesure, entendons-nous bien - et elle a même osé me confier son 2ème bébé en Service Presse. Elle connaît mon style et ma franchise ; autant dire qu'elle n'a peur de rien. Un grand merci à elle pour tant de courage !
Dès le premier chapitre, comme un prélude primordial, on sait déjà que cette histoire ne va pas nous lâcher, va nous poursuivre jusqu’à la dernière page. Mais de premier abord on ne sait pas vraiment à quel style littéraire s'attendre : suspens, romance, drame ? A vous de le découvrir !
On entre ici dans ce qui pourrait s’apparenter à un conte de fée des temps modernes du style de « La Belle & La Bête ». Vous me direz c’est déjà vu. Alors oui mais tout dépend comment le sujet est traité.
Il y a un magnifique, froid et imposant château, il y a une potentielle malédiction, il y a la Belle sous les traits de Nina, trentenaire au look garçonne et il y a la Bête sous le beau visage de Mr BATES, quadragénaire qui répond aussi au doux prénom d’Adam, veuf de surcroît et papa d’une adorable fillette au très beau prénom de Capucine. A cela, on ajoute une gouvernante, Mrs PETITCOTE que j’ai bien imaginée sous les traits d’une fée-marraine de Cendrillon et d’autres personnages qui, présents physiquement ou non, ont tous leur place légitime dans cette histoire. Certains vont même se révéler, malgré leur présence discrète, être le pilier de certains autres.
Cette histoire est construite sur la base de deux âmes meurtries et qui vont se rencontrer grâce à un personnage commun. Leurs passés respectifs ont comme des similitudes mais ils sont de caractères totalement opposés. Et sacrément opposés.
Nina a derrière elle un passif assez lourd ; faire confiance aux hommes ou les laisser la toucher lui est impossible. Plus qu’une âme meurtrie, elle se cache sous une apparence loin d’être attirante – comme pour passer inaperçue - et elle est, au plus profond d’elle-même, psychologiquement et physiquement blessée. Elle aime les enfants plus que tout et va rencontrer Adam BATES justement dans ce contexte de l’enfance.
« Elle est si petite, on dirait qu’on l’a empêché de grandir, une espèce de métaphore physique de son histoire »
Lui, Adam BATES, côté passif il a eu son lot aussi. Il est veuf depuis plusieurs années et père de Capucine, presque 6 ans qui a grandi dans un pensionnat en Suisse et dont il ne s’est jamais occupé. A l’occasion du retour de sa fillette chez lui, son chemin va croiser celui de Nina qu’il veut, elle et elle seule, pour prendre soin de sa fille. Pourquoi ne s’en occupe-t-il pas tout seul ? Toute la question est là ! Hormis le fait qu’il soit beau comme un dieu et très riche, il n’a pas grand-chose de plus qui pourrait attirer une femme (à moins d’être totalement vénale et en vouloir à son argent). C’est un homme à femmes, certes, mais sans attaches sentimentales, ni sexuelles. Une fois, une seule ; c’est sa règle. Arrogant, autoritaire, impulsif et impatient, soufflant le chaud et le froid, Nina va mettre les pieds dans un monde qui va lui réserver bien des surprises et déconvenues.
«Le froid c’est moi, le vrai moi, mais le chaud c’est elle…. Elle est mon chaud ! Dès qu’elle est près de moi, qu’elle me regarde, qu’elle me touche, sa chaleur s’infiltre sous ma peau et envahit le froid de mon cœur »
L'argent permet d'acquérir beaucoup de choses mais peut-il acheter le bonheur et construire une vie nouvelle ?
Et que peuvent s’apporter deux âmes aussi durement touchées l’une et l’autre si ce n’est que souffrance supplémentaire ?
Si j’avais trouvé le premier roman de cette auteure assez déstabilisant et pas tout à fait romantique – au sens où je le ressens -, cette nouvelle histoire est totalement différente. LouGane Rose a su ne pas reproduire le même schéma et m’a accrocher dès le départ dans une trame qui n’est pas classique et qui n’est pas cousue de fil blanc non plus.
Elle a su travailler en profondeur la personnalité de ses personnages et pour Adam, elle y a été assez fort. On peut comparer cette histoire à celle de Disney mais on peut aussi voir le personnage masculin comme un Dr Jekyll & Mr Hyde. Tellement imprévisible et changeant, le côté sombre de sa personnalité a été poussé à son extrême. On se demande même où l’auteure veut nous emmener avec un tel personnage qu’on ne peut que détester. J’ai détesté Mr BATES et j’ai vraiment aimé Adam. Au fil de la lecture, on ne peut que se rendre compte que l’auteure n’avait pas d’autre alternative. Et c’est tant mieux. Reste à savoir si sous l’obscurité d’Adam se cache de la couleur.
« Je suis un bon patron Nina, mais il ne faut pas essayer d’apprécier l’homme »
Pour Nina, elle a trouvé la juste dose pour en faire un personnage avec ses blessures et ses faiblesses mais une femme de caractère. Elle n’est pas agaçante, ouf. L’auteure aurait pu tomber dans le piège du personnage qui ne sait pas ce qu’elle veut, hésitante et chouineuse. Elle ne l’a pas fait (ou bien je ne l’ai pas ressenti ainsi).
Dans cette histoire où les personnages s’aiment et se détestent, des thèmes forts sont abordés. Afin de ne pas dévoiler le roman et ses dessous, je ne vais pas les détailler. Mais une fois encore, LouGane m’a surprise par la direction qu’elle a choisi de donner à ce nouveau roman. C’est osé mais rien de choquant bien sûr. Ca m’a juste interpellée et c’est là que je me suis dis « Tiens, voilà la petite touche ». Et surtout, elle a donné une place, pleine et entière, au personnage de la fillette. Souvent, ils sont relégués au second plan ; tel n’est pas le cas pour Capucine. Elle va avoir toute son importance dans la découverte du rôle de père par Adam.
"Une maman ça ne disparaît pas"
Mêlant présent et passé, alternant les interventions de Nina et d’Adam et associées à ça, des senteurs et saveurs qui apportent leur touche de douceur, les personnages évoluent sous nos yeux entre tendresse et déchirements. Le ventre se sert, la gorge se noue et l’émotion est bien présente. Et j’ai adoré la manière dont sont abordées les scènes intimes : toute en patience et en douceur, rien de trash ni de trop long. Le romantisme comme il se doit.
« Les yeux sont les fenêtres de l’âme. Je vois les couleurs de votre cœur à travers les vôtres »
Entre cœurs et esprits malmenés, secrets bien gardés, rancœurs soigneusement dissimulées, fantômes du passé omniprésents, scènes poignantes ou touchantes, l’auteure a su parfaitement associer tous les éléments qui font que ce livre montre la maturité qu’elle a acquis depuis son premier essai. L’écriture est plus assurée, de construction plus solide même s’il y a un petit quelque chose qui m’a interpellée et qui sur le coup m’a frustrée. Et je n’aurais pas été contre l’approfondissement de certaines scènes voire le rajout d’un ou deux chapitres. Mais je ne suis pas l’auteure et la suite de ma lecture me l’a vite fait oublier. Et lorsque l’épilogue, comme on en voit rarement, arrive, je dis BRAVO l’auteure. Toutes les suppositions que j’avais pu faire se sont effondrées. Et j’aime être surprise de la sorte.
Ce conte moderne, avec son lot de surprises, et tel une énigme à résoudre – rien que dans le titre tout d’abord -, est réellement un joli coup de cœur pour moi (eh non, ce n’est pas parce que c’est un Service Presse). Merci LouGane de m’avoir associée à cette nouvelle découverte ; ce fut un réel moment de lecture comme je les aime.
"Vivre sans elle me sera impossible, sur terre comme en enfer"
D'un seul regard / Caroline GAYNES
Merci à Something Else Editions pour m’avoir permis de découvrir cette histoire en Service Presse.
Effectivement, au premier regard il est bien question de regard. La couverture est on ne peut plus explicite et comment faire pour ne pas s’y arrêter ? Impossible pour moi qui ai vraiment craqué dessus.
L’histoire par elle-même est d’un schéma certes classique mais n’importe quelle lectrice pourrait s’identifier au personnage de Becka, institutrice et passionnée de lecture – de romance plus précisément -.
« Quand on a un livre entre les mains, on n’est jamais vraiment seule »
Même si Becka, dont la vie sentimentale est inexistante, fait preuve d’une certaine naïveté, elle a quand même du caractère. Ce qui rend son personnage attrayant. Lorsqu’elle va croiser, à la bibliothèque, LE regard d’un inconnu, elle pourrait bien être amenée à vivre les mêmes histoires que ses héroïnes préférées.
« Les yeux sont le miroir de l’âme ».
Eh bien, si c’est vrai, cet homme a une très belle âme.
La vie nous réserve parfois de sacrées surprises : bonnes ou mauvaises. Et la vie de Becka pourrait bien s’en trouver chamboulée.
Les princes charmants existent-ils vraiment ?
Becka tient-elle là son histoire comme dans les livres ?
L’auteure, avec sa plume accrocheuse, sait capter instantanément notre attention. L’histoire se lit de manière fluide, sans réfléchir.
Avec ses personnages - principaux ou secondaires -, elle a un peu semé la zizanie dans mon esprit. L’idée de départ que j’avais de ce roman s’est avérée totalement erronée. Je pensais qu’il s’agissait d’une romance mais j’ai trouvé tout autre chose : une vraie histoire dans l’histoire.
Cette histoire est portée par le très charismatique et très sûr de lui, Adams. Lui a tout du personnage à qui tout réussi. Il est beau, il est riche et surtout il est très déterminé à parvenir à un but qu’il s’est fixé depuis très longtemps : une revanche. Mais laquelle ? Ca, il vous faudra le découvrir par vous-même ; c’est le cœur de l’histoire. Il a aussi un petit côté autoritaire qui est à la fois agaçant et attirant. Mais on oublie vite ce trait de caractère dès qu’il ouvre la bouche ; comme suspendue à ses lèvres.
« Vous êtes si belle, mademoiselle Laine…. Votre corps est un délicieux appel au péché »
Des personnages que tout oppose en apparence, vont se trouver très vite confrontés à une attirance puissante. Ne dit-on pas que les opposés s’attirent ?
Dans ce roman, j’ai vraiment accroché sur l’histoire de fond. Celle qui nous tient en haleine par son suspens. On ressent parfaitement à quel point Adams a à cœur de mener à bien sa mission. J’ai trouvé ça vraiment touchant. Sous ses airs un peu – beaucoup – agaçants, il n’en n’est pas moins attachant. Je lui ai vite pardonné ses défauts. Même si j’avoue que je suis tombée de haut dès que j’ai découvert ses vraies motivations.
« Si mon corps est un péché pour lui, sa bouche est criminelle pour moi »
Entre manipulations et trahisons, avec des personnages tout droit sortis du passé, tout est fait pour nous maintenir dans l’histoire jusqu’au bout. Si vous êtes partie pour ne lire que quelques pages avant de vous coucher, détrompez-vous. Votre nuit risque d’être blanche. Point positif : cette histoire est assez courte ; vous aurez quand même quelques heures de sommeil.
Point négatif de cette lecture : je n’ai malheureusement pas adhéré à la romance par elle-même. Je ne saurai l’expliquer mais j’ai plus accroché sur le côté suspens de l’histoire. Le roman est assez court et peut-être que certaines choses sont allées trop vite pour moi. Mais ça n’enlève rien à la beauté de leur histoire. N’importe qui aimerait vivre la même – avec les côtés négatifs en moins -. Par contre, j'ai beaucoup aimé la sensualité qui se dégage de certaines scènes.
Même si ce roman n’est pas un coup de cœur pour moi, il n’en reste pas moins un très bon moment de lecture. L’auteure a une écriture agréable ; et pourquoi ne pas la retrouver dans une autre de ces œuvres. Je ne reste jamais sur un seul avis. Beaucoup d’auteures savent nous surprendre au travers d’univers différents. Peut-être en sera-t-il ainsi pour Caroline GAYNES.