Les dieux du campus #2 : Sander / Phoenix B. ASHER & F.V ESTYER
C'est sur une romance M/M que se poursuit la découverte de la série "Les dieux du campus" avec un 2nd tome sur Sander, le meilleur ami de Leander et frère de Dante. J'avais vraiment bien accroché avec Sander et j'avais hâte de me plonger dans son histoire. Voilà qui est fait grâce à Hugo New Romance que je remercie sincèrement pour ce Service Presse.
Soyons honnêtes : c'est dans une toute autre ambiance qu'à lieu l'évolution de cette lecture qu'on ne peut en rien comparer à celle de Leander. Mais il n'empêche que j'ai adoré cette histoire même si ce n'est pas un coup de cœur une fois terminée.
« Une rage brûle en moi depuis des années. Je sais que ce soir, elle n’aura pas d’exutoire. Elle restera tapie dans mes entrailles jusqu’à ce qu’elle fasse ressortir le pire de moi et que j’explose »
J'avais adoré découvrir Sander en tant que personnage secondaire - surtout au contact de Nyx - mais là, une fois mis sur le devant de la scène, c'est une autre facette de lui que l'on prend de plein fouet. Et ce n'est pas désagréable de le percevoir si différemment. Celui qu'on a pu rencontrer blagueur, avec un comportement léger se révèle être ici, un homme sensible caché sous une carapace faite de virilité indéniable.
Ce footballeur attachant est sensible lorsqu'il s'agit notamment de Jeremiah, talentueux hockeyeur pour lequel son attirance est si forte mais pas forcément partagée de manière assumée. On sait qu'une amitié les a longtemps liés mais qu'un dérapage non contrôlé a séparés. De l'amour à la haine, malgré l'alchimie qui semble les unir, c'est une succession d'affrontements, de tensions, de mots durs qui va jalonner leur relation conflictuelle.
C'est un schéma assez complexe qui caractérise cet enemies-to-lovers car on est clairement sur une romance très psychologique rythmée par une atmosphère parfois lourde et pesante qui lui donne un rythme moins soutenu et un côté plus sombre où les joutes verbales sont de toute autre nature.
La sensibilité est clairement un point commun qu'ont Sander et Jeremiah mais qui ne s'exprime pas de la même façon chez l'un ou l'autre. Ce qui les différencie, de manière nette, c'est que l'un assume sa préférence sexuelle alors que l'autre, consumé par un mal être oppressant dicté par une colère et une rancœur exacerbées, fait tout pour la nier, jusqu'à aller dans certains comportements extrêmes et blessants. L'alchimie est pourtant bien là mais une certaine réserve vient compliquer l'histoire.
« Ça aurait pu être toi. Ça aurait dû être toi. Et tu es l’unique responsable de cet échec »
C'est avec une certaine pudeur mais aussi une dureté que les auteures nous plongent dans cette histoire qui porte des thèmes forts tels que le harcèlement, l’homophobie, les préjugés, les troubles comportementaux, l'acceptation de soi, etc... Mais heureusement, ce côté drama est contrebalancé par la présence, à nouveau, des personnages secondaires qui apportent un peu de souffle permettant de faire éclater une bulle opaque dans laquelle le contexte pourrait facilement enfermer l'histoire et ses protagonistes.
« Lorsque mon cerveau se met en pause, je ne souffre plus de ce mal qui me ronge. Je ne risque plus de blesser les personnes les plus proches de moi »
Dans ce tome, les auteures ont vraiment travaillé la force des sentiments qui met à mal tant Sander que Jeremiah dans une bataille intérieure différente certes mais bel et bien présente. Alors j’avoue que parfois j’aurais aimé que ce dernier dépasse ses peurs et ses doutes pour assumer ses sentiments dans un monde où il faut une sacrée force mentale pour passer outre les violences verbales et morales. Mais d’un autre côté, tout dans l’écriture et le cheminement de l’histoire fait qu’il ne pouvait pas en être autrement sous peine d’enlever toute crédibilité à l’histoire et à l’environnement dans lequel elle évolue.
On ne peut pas dire que cette lecture est de tout repos car elle nous fait passer par pas mal d’émotions. Plus d’une fois tout ce que Sander traverse et subi m’a fait terriblement mal au cœur pour lui qui est tellement touchant et qui ne mérite qu’une chose : être heureux comme il l’entend. Mais heureusement, pour lui et pour nous, la bande soudée qu’on aime retrouver est là pour tempérer une situation qui pourrait vite tourner en rond – surtout Nyx qui est très proche de Sander -.
Bien entendu, j’ai été fortement touchée par Jeremiah qui subi une sorte de pression et qui se livre à un combat intérieur d’une grande intensité. Quand deux personnages tels qu’eux souffrent, il est impossible pour moi de faire un choix en terme de préférence. Les sujets sont très sérieux, très forts, les personnages sont impactés de manière tellement réaliste qu’il m’est impossible de ne rien ressentir ou de ressentir plus pour l’un que pour l’autre.
« Toute ma vie, je suis resté au bord du précipice sans oser sauter parce que j’avais peur de ce que je trouverais en bas »
Ce que j'aime dans les romances M/M c'est la manière de ressentir les choses, notamment les sentiments des personnages. Je ne saurais pas expliquer pourquoi mais je suis toujours beaucoup touchée par ces histoires où les protagonistes masculins cachent derrière leurs muscles et leur virilité, une certaine sensibilité que l'on ressent de manière plus forte. Comme si les sentiments étaient plus accentués par rapport à du M/F.
« Une part de moi veut qu’il ressente la même chose que ce que j’éprouve quand je le regarde évoluer sur le terrain. Je veux sentir son regard me brûler, jusqu’à me réduire en cendres »
Une chose qui m'a interpellé, peut-être que je me trompe, c'est l'impression que le côté sportif - sans que cela soit forcément gênant - domine plus largement le côté université qui m'a semblé bien moins présent. Le contexte y est certainement pour beaucoup puisque Sander et Jeremiah sont tous les deux sportifs et même si c'est au sein des équipes universitaires, il m'a manqué un petit quelque chose pour atténuer ce ressenti.
Je ne lis que très rarement des M/M mais j’avoue que c’est un genre qui ne me déplaît pas du tout puisque l’aspect psychologique et les ressentis sont toujours différents, selon moi bien sûr, que dans les romances M/F. Et dans ce tome, les auteures mettent ce genre littéraire à la portée de n’importe quelle lectrice – de la plus novice à la plus expérimentée – car on est vraiment sur une très belle histoire, qui nous malmène certes, mais qui aborde le thème de l’homosexualité avec beaucoup de pudeur, de sensibilité, de sincérité et de bienveillance. L’une de ces auteures, F.V ESTYER, n’en est pas à son premier essai puisqu’elle connue et reconnue dans la romance M/M depuis quelques années déjà. Donc ce tome, associée à son acolyte, ne pouvait qu’être réussi.
Si vous craignez encore de vous lancer dans le M/M, laissez-vous tenter par l’histoire de Sander & Jeremiah qui saura vous faire oublier vos craintes et vous ouvrira peut-être les portes d’émotions nouvelles. Alors, très belle lecture !
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