Love after work / Judi STARK
Lorsque Ludivine DELAUNE a publié un appel à partenaires pour la lecture de son dernier roman, à 4 mains avec Julie-Anne BASTARD, je n’ai même pas réfléchi et j’ai postulé. Pour les personnes qui me suivent depuis longtemps, mon attachement à la plume de Ludivine ne date pas d’aujourd’hui car j’ai lu une bonne partie de ses romans et l’évidence était là. Aussitôt « Love after work » paru sous le pseudo de plume Judi STARK arrivé dans ma boîte mail, aussitôt commencé. Merci infiniment aux Editions Addictives pour l’envoi de ce Service Presse ponctuel et à Ludivine pour ta confiance renouvelée ♥
« Dans la réalité, les princesses ne vivent pas seulement d’amour et d’eau fraîche »
Je crois que je n’ai jamais été aussi perturbée pour écrire une chronique pour une histoire qui pour une fois, pour cette auteure, me voit ressortir de ma lecture avec un soupçon de déception envers moi-même de ne pas avoir eu un coup de cœur comme d’autres lectrices ; alors qu’il y a pourtant du vraiment très bon dedans. Avant de commencer, je précise quand même que je n’ai rien caché de mon avis à Ludivine mais je dois rester juste envers mon ressenti. On m’a souvent attaquée sur mes avis sous SP qui étaient toujours complaisants donc…
J’ai adoré l’idée de base qui est très originale et qui scinde l’histoire en deux : une histoire au bureau et une histoire en off pour aboutir sur une autre histoire. Et j’étais tellement impatiente que je me suis plongée dedans avec une facilité déconcertante. Il faut reconnaître que les auteures nous mettent dans l’ambiance tout de suite avec beaucoup de légèreté lorsqu’on découvre, en même temps que son amie Camilla dite Mila, la petite annonce que va publier Cassandre sur le site de rencontre BEGIN sur lequel elle vient de s’inscrire pour trouver celui qui saura la voir et l’aimer telle qu’elle est vraiment et qu’elle se révèle sous son pseudo Pomme-qui-rit.
« Elle pense qu’il faut pêcher tout un tas de poissons pour trouver le bon, alors que moi, j’estime qu’il faut être plus sélectif dès le départ pour ne pas se retrouver toute sa vie avec une grosse morue »
C’est dans le monde de l’édition que travaille Cassandre et on ne peut pas dire que c’est au bureau qu’elle va trouver celui qui répond à tous ses critères, et surtout pas Joshua, son insupportable et arrogant collègue. Autant dire que ces deux-là ne se supportent pas et l’amour au premier regard ne les a pas frappés du tout.
« En plus de devoir la supporter visuellement au boulot toute la semaine, je dois me fader Cassandre Langlois le week-end »
Car Joshua, c’est sa famille – dont son intrépide petite sœur Zoé -, son boulot et sa bande d’inséparables potes surfeurs qui ne voit en Cassandre qu’une intellectuelle qui ne doit pas savoir profiter de la vie telle que lui sait le faire. Habitué aux relations sans lendemain, seulement basées sur les plaisirs charnels, la solitude lui pèse un peu. Mais profiter de la vie, le soir venu alors qu’il est seul… Et voilà comment il se retrouve lui aussi à s’inscrire sur BEGIN pour nous faire craquer en tant que Sea-you-soon.
Alors mauvais tour joué par le destin ou hasard des algorithmes, lorsque Pomme-qui-rit et Sea-you-soon tombent virtuellement sous le charme l’un de l’autre, aucun ne sera pas prêt lorsque la réalité va le rattraper.
Alors là, on ne peut pas être plus dans un schéma Enemies to lovers et autant dire que ça envoie quelque chose – même si à un moment ça a été trop pour moi -. Car les auteures ont maintenu, une bonne partie du roman, avec beaucoup de talent et d’imagination l’anonymat de ces deux êtres en recherche de l’amour. Et pourtant, ça n’a pas dû être un exercice facile.
« Quand l’amour frappe à la porte, il se moque de savoir si c’est sur votre meilleur ami ou sur votre pire ennemi que vous allez craquer, il vous percute et vous laisse essoufflée. Mon corps réclame ses caresses, mes lèvres ses baisers. Je veux plus de lui »
La première moitié de l’histoire a été un pur moment de lecture durant lequel je me suis laissée porter par les alternances entre la réalité et le virtuel, des relations houleuses entre Cassandre et Joshua et des échanges totalement opposés entre Pomme-qui-rit et de Sea-you-soon. J’ai adoré cette opposition entre ces deux mondes et la manière dont les auteures ont su en faire quelque chose de très agréable et surtout de très bien écrit. Les pages se sont enchaînées à une vitesse folle, ce qui prouve bien que j’étais totalement accro.
« Son « cordialement » vaut un « gros connard ». Cette femme est une briseuse de haut niveau qui ne lâche rien. Comme le chewing-gum mâché qui se colle sous la semelle. Je plains son mec ; même au pieu elle doit faire des manières »
Là où mon cerveau a vrillé – attention ça m’est vraiment propre et ça ne concerne qu’une faible partie de l’histoire – c’est lorsque la vérité éclate. Je m’attendais bien sûr à ce qu’on ne tourne pas avec l’anonymat jusqu’à la fin mais je n’ai malheureusement pas adhéré au côté théâtral qui a été donné à une partie de la suite puisque je n’ai pas compris comment il était possible de partir sur cette voie alors que rien, jusque-là dans le scénario, ne pouvait justifier de telles réactions, ce qui a été trop pour moi. J’ai lu 2 fois ce passage pour être sûre de mon ressenti. C’est dire si j’ai moi-même été surprise que ça ne passe pas.
Par contre, j’ai vraiment adhéré à tout le reste puisque de très nombreux critères sont bien présents et amenés et développés tels que j’aime à les retrouver dans un roman pour me faire osciller entre les émotions.
Cette histoire est tour à tour drôle, touchante, agaçante et ne laisse insensible sur aucun point et surtout sur aucun des thèmes abordés. Malgré la belle dose de romance, les auteures ont su intégrer des thèmes forts comme le deuil, le pardon, la reconstruction, les relations intergénérationnelles, le dépassement des limites et des peurs, etc…et l’ensemble est vraiment abouti.
Sous la romance, les auteures ont créé de très beaux personnages puisque notre vision de Cassandre et de Joshua est totalement différente de celles qu’eux, ont l’un de l’autre. Ils ont chacun une histoire personnelle touchante et c’est forcément ce qui facilite l’attachement qu’on peut avoir envers eux. Ajouté à cela beaucoup de réalisme dans la globalité de l’histoire.
« Elle est lumineuse, pleine de vie, souriante, attachante, incroyablement ouverte à la vie. Alors que je ne suis que débris, masque et superficialité »
Un des beaux points forts de cette histoire, ce sont quelques personnages secondaires qui ne sont pas en reste, en terme de protagonistes marquants. Il y a bien sûr Mila, personnage haut en couleur et qui n’a aucun filtre. Certaines de ses répliques sont bien plus que drôles. Mais il y a aussi Sylvie, la collègue de Cassandre qui, même si elle n’est pas trop mise en avant, ne peut que laisser un souvenir musical dans la mémoire des lectrices. J’ai adoré la particularité que les auteures lui ont attribuée, bravo ! Et puis, c’est aussi le gang des mamies qui sévissent dans l’entourage de Cassandre et qui font passer de très beaux moments d’échanges intergénérationnels. Dans ce genre d’histoire, ça apporte toujours une touche de légèreté et d’humour. Et là, on est servies.
« Mais Thérèse, on n’utilise plus ce terme depuis belle lurette. Maintenant, les jeunes disent « As-tu niqué ton keum ? »
Même si j’ai eu un moment de flottement durant ma lecture, je ne peux pas nier le fait que j’ai vraiment passé un excellent moment avec ces personnages, avec de très belles scènes ou magnifiques échanges et avec l’originalité de l’histoire alors que le thème des sites de rencontre a déjà été pas mal exploré en romance. Nous ne sommes pas sur quelque chose de déjà vu, tel que les auteures l’ont exploité et c’est un bel exercice qu’elles ont réussi pour arriver à renouveler le thème. En plus, les chapitres sont courts et l’alternance des points de vue est quelque chose que j’aime énormément, donc ça se lit comme de rien.
En résumé, si vous aimez les enemies to lovers, que vous aimez les histoires où tension et douceur se confrontent, que vous aimez sourire, rire, râler ou être attendrie, cette histoire doit donc rejoindre votre PAL. Et puis niveau auteure, on est sûr une valeur sûre ! Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire. Alors, belle lecture !
- Je t’emmènerai à une fête foraine, on se gavera de cochonneries, je gagnerai pour toi un ours gigantesque, tu hurleras dans le grand huit.
- C’est une proposition ?
- Non. C’est une promesse.
- ttention, je sais que les hommes ont du mal à tenir leurs promesses.
- Tu n’es peut-être pas tombée sur le bon…
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