Love Ticket / MIKKY Sophie
L'adage dit "L'argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue". Mais de quelle manière ? Un peu, beaucoup ou pas du tout. La réponse se trouverait-elle dans ce roman de l'auteure MIKKY Sophie que j’ai découvert en vente avec un magazine people - dont je ne suis pas lectrice habituellement - ?
Je n'ai donc pas mis longtemps à ouvrir ce roman – sur ma liseuse finalement - à la couverture attractive et colorée qui promet de passer un moment rafraîchissant. Et me voilà poussant les portes d'un fast-food pour partir à la rencontre de Mélissa.
Mélissa, 20 ans, jeune manager en restauration rapide, mène une vie plus que simple entre son travail, son père, sa cousine Félicité et son amie Cassandra. L'amour est aux abonnés absents dans sa vie et elle n'a pas d'argent - c'est le moins qu'on puisse dire -. Et c'est ce qui va l'amener à croiser David, son banquier dans une rencontre on ne peut moins cordiale. Mais le jour où l’inespéré se produit et qu’elle gagne le gros lot, la situation pourrait bien opérer un virage à 180°C. Sauf qu’elle ne sait pas qui est réellement David.
Dans ce roman plein de fraîcheur, l’auteur a réussi le pari d’insérer une vraie histoire dans l’histoire. Le risque aurait été qu’elle nous montre comment Mélissa, devenue soudainement riche, dépense son argent sans compter, en jouant les mondaines. Si tel avait été le cas, j’aurais assurément abandonné ma lecture car pas du tout ce que je recherche.
Certes, Mélissa est à la base le personnage clé de cette histoire, à partir de laquelle se tisse tout le cheminement. Elle est indépendante, a un franc parler assez fun, elle est attachante avec une certaine force de caractère et touchante dans sa relation avec son père, seul parent qui lui reste après le décès de sa mère quelques années plus tôt.
« Je me suis gavée de Petit Pimousse quand j’étais enfant. Je ne crains personne. Je suis petite mais costaude. Ma force se décuple avec ma volonté »
Mais David qui, même s’il peut avoir le mauvais rôle de par son métier de banquier, va se révéler être celui auquel je me suis le plus attachée – même si je n’ai pas toujours partagé sa façon de faire -. La première approche de lui, que nous offre l'auteure, est conforme à ce qu'on peut attendre vu le contexte de l'histoire : belle situation, bien habillé, belle voiture, sûr de lui ; il a tout pour plaire. Sauf lorsqu’il utilise, parfois, un langage très cru qui casse un peu son image. Mais personnellement, j’adore ça.
« David passe une main dans ses cheveux. Un geste si simple et pourtant, merde, qu’est-ce qu’il est sexy ! »
Mais les apparences peuvent être trompeuses. Lorsqu'on gratte la couche apparente du banquier, David, semble un peu perdu et beaucoup indécis. On se rend compte qu'il n'a pas grand chose de ces hommes arrogants et sûrs d'eux. Mais que finalement, en lui, se cache un être plus profond, dont l'estime de lui-même est plus que négative et qui est prêt à tous les sacrifices pour protéger ceux qu'il aime. Et pas n'importe quel sacrifice !
« Il est mignon quand il est inquiet. J’aurais envie de le serrer dans mes bras puis de le pincer pour le réveiller de sa naïveté »
Entre le désir qui s’insinue, entre raison et obsession, entre amour et rejet, les blessures du passé ne vont pas vraiment l'aider à sortir de ce labyrinthe émotionnel.
« La réalité m’empêche d’être à tes côtés. Ne doute jamais de toi. Tu es merveilleuse, je suis un moins que rien »
Mélissa avec son caractère bien trempé et son petit grain de folie, pourrait-elle devenir sa lumière au bout du tunnel ?
La force de ce roman repose dans une écriture détonante, jeune, fraîche et assez addictive associée à une narration à deux voix. On tourne les pages, encore et encore, en voulant absolument connaître la suite. Et quand survient le drame qu’il m’est arrivé où la liseuse affiche « Batterie faible » et qu’elle s’éteint au moment où CA ne doit pas arriver, la frustration est à son comble.
Autre point positif important, ce sont les personnages – tant principaux que secondaires -. Sans eux, l’histoire aurait été banale. J’ai adoré le personnage de Cassandra, totalement déjantée et nymphomane qui roule en Barbiemobile. Elle apporte une touche de pétillant qui promet de bons moments de rire. Et Steven qui, même s’il arrive plus tardivement dans l’histoire, m’a touché par son côté protecteur et sa personnalité.
« Carrie Bradshaw et ses copines dans Sex and the city font pâle figure à côté de Cassandra, Félicité et moi »
L’histoire est cohérente avec des répliques vraiment divertissantes, des quiproquos parsemés de ci de là, des rapprochements torrides, des situations comme j’aime en trouver dans un roman. Même s’il ne faut pas se mentir : certaines scènes relèvent seulement de l’imaginaire, à moins que…. Elle se lit facilement, sans prise de tête. Elle apporte une certaine légèreté qui, de temps en temps, fait du bien.
« La Mélissa d’avant n’était pas chargée complètement. A présent, je suis une pile alcaline portée par un lapin rose, je serai d’une puissance longue durée »
Le seul regret que j’ai – bon, ça ce n’est qu’un avis personnel - c’est que je n’ai pas pu le lire sur le format papier. La taille de police est trop petite à mon goût. Ca pique un peu les yeux même avec lunettes.
Au final, le sort du magazine people a été scellé en finissant au recyclage sans avoir été lu pour qu’il ne reste qu’un excellent moment passé avec le roman de cette auteure que j’aurais vraiment beaucoup de plaisir à retrouver ; dans ce style ou un autre, peu importe.