Marie-Emmanuelle TOURBILLON
Merci beaucoup d’accepter de répondre à quelques questions pour que les lectrices de « Mille Livres En Tête » puissent mieux te connaître – et moi aussi par la même occasion -. Pour celles qui te connaissent déjà, tu es l’auteure de plusieurs romans parus en auto-édition : Gimmicks Face A / Gimmicks Face B / Broken Apart et un roman paru en maison d’édition (mais qui ne semble plus disponible) : Là où bat mon cœur.
1 – Peux-tu te présenter en quelques mots aux lectrices qui ne te connaitraient pas encore ? Es-tu écrivain à temps plein (sinon comment sont occupées tes journées) ?
Bonjour, je suis Marie Emmanuelle (ou Marie, en version courte !). J’ai 37 ans. Je suis parisienne, originaire de la Martinique. Je travaille dans la recherche clinique le jour et je prends ma plume à la tombée de la nuit (ou tôt le matin, dans mon cas).
2 – Comment en es-tu venue à écrire ? Toute petite, remplissais-tu déjà des cahiers d’histoires de princes et de princesses ? Ou bien, à quel moment cette révélation t’est-elle apparue ?
Tout à commencer grâce à un conteur qui exerçait son art à la bibliothèque de ma ville. Cette expérience a été la porte d’entrée vers le monde de l’imaginaire et la transmission de belles histoires. Dès ce moment-là, j’ai su que c’est ce que je voulais faire : raconter mes histoires.
Avant de savoir écrire, je matérialisais mes idées à l’aide de stickers que je collais dans des cahiers et je mettais mes cousines/ cousins à contribution pour rédiger les textes. À l’école, j’adorais les exercices d’expression écrite où je pouvais laisser libre cours à mon imagination.
J’ai écrit ma première nouvelle en CM1 avec des amies. Je me souviens que l’on passait nos récréations à construire l’intrigue et le soir je rédigeais le tout au propre dans un cahier. C’était l’histoire d’un dragon dévoreur d’enfants qui se lie d’amitié avec un petit garçon rejeté par ses camarades. On est bien loin des princesses à sauver !
3 – As-tu toujours beaucoup lu ? Te décrirais-tu comme une lectrice boulimique ou raisonnable ?
Oui, j’ai toujours été une grande lectrice. Dès que j’ai su lire, je passais rarement une journée sans lire. Il m’arrivait même de feuilleter des encyclopédies illustrées juste pour le plaisir d’ouvrir un ouvrage et sentir l’odeur des pages imprimées.
4 – Quel est le Top 3 de tes styles littéraires ?
J’ai toujours eu un goût prononcé pour la fantasy et plus particulièrement l’heroic fantasy. C’est celui qui éveille le plus mon imagination. Ensuite vient la romance et le feel good. Mais je ne dis pas non à un policier de temps en temps.
5 – As-tu des auteures incontournables, dont tu as lu tous les livres et dont tu es une fan inconditionnelle ?
Je suis une fan inconditionnelle des romans de J.R.R. Tolkien. L’univers qu’il a su créé me fascine ! Pour les contemporains, je suis une grande fan de Brittainy C. Cherry et pour les plumes françaises, j’aime beaucoup les romans d’Anaïs Weibel, Blandine P. Martin et Erika Boyer.
6 – Peux-tu nous raconter un peu ton parcours d’auteure en auto-édition ? Parcours du combattant ou long fleuve tranquille ? Et peux-tu nous dire quelques mots sur ton expérience d’auteure publiée en maison d’édition ?
Je me suis lancée dans l’auto-édition en 2020, un peu à l’aveuglette, je dois l’avouer. Au départ, je n’en attendais pas grand-chose, mais en voyant les retours plutôt positifs sur mon premier roman, je me suis dit « Et, pourquoi pas ? ». Alors, j’ai commencé à me former pour palier à mes lacunes en marketing du livre. Car non, l’auto-édition n’a rien d’un long fleuve tranquille. Bien au contraire, on est ballotté dans tous les sens et il faut s’accrocher pour espérer trouver un rythme de croisière. Il faut accepter de s’investir en temps, en énergie mais aussi financièrement, pour des résultats qui ne sont pas forcément à la hauteur du travail fourni. À l’heure actuelle, mes romans ne me permettent pas de rentrer dans mes frais, mais je continue l’aventure parce que j’aime les défis !
Pour ce qui est de ma 1ère expérience en ME, disons qu’elle est mitigée. Il y a eu du bon et du mauvais comme c’est malheureusement beaucoup le cas pour les primo-édités. On ne connait pas toujours les red flags à fuir ni les points auxquels il faut faire attention. Aujourd’hui, je suis p
lus vigilante et surtout je choisis avec soin les ME auxquelles je soumets
mes textes. J’ai d’ailleurs décidé de retenter l’expérience avec les éditions L’Abeille Bleue pour un roman qui sortira fin 2024 !
7 – Pour les personnes qui hésitent à se lancer et avec ton expérience, quels conseils ou astuces donnerais-tu pour réussir et éviter les embûches ?
Je leur conseillerai de ne pas chercher à aller trop vite. On a souvent hâte de partager nos romans au risque de brûler les étapes, surtout lorsque l’on voit des auteurices sortir des romans tous les 3 mois. Mais ce n’est pas une course. Mieux vaut aller à son rythme et faire les choses bien, plutôt que de se précipiter et d’avoir à essuyer les plâtres par la suite.
Ensuite, je leur dirais de bien s’entourer et de se créer un réseau professionnel (bêta-lecteurices, correcteurs/correctrices, graphistes…). Car même en auto-édition, le niveau d’exigence doit être le même qu’en ME.
Il ne faut pas hésiter à demander conseils aux auteurices plus expérimenté.e.s qui, dans la plupart des cas, partagent leur retour d’expérience avec plaisir. Ça permet d’éviter de nombreux écueils.
8 – As-tu un rituel d’écriture et quel est, pour toi, le moment le plus propice pour écrire ? Toujours une boisson ou une gourmandise à portée de main ?
Je n’ai pas vraiment de rituel, mais j’aime écrire le matin, car à ce moment-là mon cerveau n’est pas accaparé par toutes les autres tâches de la vie quotidienne ou par des idées parasites. En général, ma tasse de matcha latte n’est jamais très loin !
9 – Que représente l’écriture pour toi ? As-tu peur de la panne de l’écrivain ?
L’écriture a toujours été un exutoire pour moi. Je ne suis pas une grande bavarde. Je n’aime pas m’exprimer à l’oral alors l’écriture est pour moi un moyen de mettre des mots sur ce que je ressens et ce qui m’anime. Je dis souvent que si quelqu’un veut me connaître, il lui suffit de lire mes romans. Chacun d’eux contient un petit bout de moi et dévoile un pan de ma personnalité.
Tout dépend ce que l’on appelle « panne de l’écrivain ». S’il s’agit d’un manque d’inspiration, ça ne m’ait jamais arrivé à ce jour. Sans doute parce que je puise mon inspiration dans toutes les petites choses du quotidien. En revanche, il m’arrive d’être bloquée dans le fil de mon intrigue à cause d’une incohérence ou une idée pas assez creusée. Dans ce cas, je laisse mon texte reposé pendant quelque temps et je me penche sur un autre projet. En général, le fait de prendre du recul m’aide à voir les choses sous un angle différent et la situation finit par se décanter.
10 – Ton nom de plume, est-ce ta véritable identité ou un simple pseudo ?
C’est mon vrai nom. J’ai fait simple !
Maintenant parlons un peu de tes romans.
11 – Comment t’est venue l’idée pour chacun de tes romans ? Peux-tu nous les présenter en quelques mots et nous dévoiler quelques anecdotes pour chacun ?
La plupart de mes idées de roman viennent de choses que j’ai vu ou entendu et parfois, de ma propre expérience. Il suffit d’une phrase, d’un fait divers pour qu’une idée germe dans mon esprit. Je la laisse maturer jusqu’à avoir assez de matière pour en faire une histoire.
Là où bat mon cœur, est une romance campus sur fond d’ascension sociale. À la base, c’était une fan fiction de la série Gossip Girl !
La saga GIMMICKS est un triangle amoureux dans l’univers de la musique. Certaines de mes bêta-lectrices n’arrivaient pas choisir entre Noah et Nevin, alors elles ont eu l’idée de la Team Sandwich ! J’ai trouvé ça génial ! Depuis, c’est devenu une blague entre nous.
Broken Apart est une romance psychologique sous fond d’urbex. Cettehistoire m’a été inspiré par un fait divers qui m’a profondément marqué. J’ai mis plus d’un an et demi avant de me décider à l’écrire.
12 – Comment as-tu vécu toute cette aventure d’auteure ; que ce soit en auto-édition ou en maison d’édition ? Et comment as-tu réagis lorsque ton premier roman a vu le jour de manière bien réelle ?
Je vois mon parcours comme un voyage initiatique. Je teste des choses, expérimente. Parfois, je me trompe et j’apprends de mes erreurs. Chaque nouveau roman est un apprentissage en soi.
A la sortie de mon premier roman, j’étais très émue. C’était mon rêve de petite fille de tenir un de mes ouvrages entre mes mains et des années plus tard, j’ai enfin pu le réaliser !
13 – Est-ce que d’éventuelles critiques auraient pu t’inciter à te remettre en question au point de vouloir tout arrêter ? Ou as-tu un moral d’acier à toutes épreuves ?
J’ai la chance d’avoir une communauté très bienveillante et respectueuse. Du coup, je n’ai jamais été confronté à des critiques qui auraient pu me blesser. J’ai aussi pour principe de ne pas aller lire les retours sur mes romans sur les plateformes. Les seuls avis auxquels je réponds sont ceux où je suis taguée ou par MP. Je ne vais jamais chercher les avis par moi-même. C’est ma façon de me préserver.
14 – Comment as-tu vécu l’accueil du public pour « Là où bat mon cœur » sachant que, sauf erreur, c’était ton premier roman édité ? Tes sensations ont-elles été identiques pour les suivants qui eux sont sortis en auto-édition ?
Là où bat mon cœur est un cas particulier puisqu’il est d’abord sorti en auto-édition avant d’être publié en ME. J’espère le republier en auto-édition l’année prochaine !
J’étais d’abord très fière d’avoir mené ce projet à bout. C’est le premier roman que j’ai achevé et il m’a fallu 1 an pour y mettre un point final. Je ne m’attendais pas un si bel accueil de la part des lecteurices. Je n’en attendais pas tant. Je suis toujours autant émue de voir les lecteurices s’approprier mes personnages et leur histoire, alors que j’ai passé des mois seuls avec eux.
15 – Comment as-tu vécu la pré-sortie de tes romans ? Zen ou stressée ? Et comment te sens-tu lorsque tu es sollicitée pour une dédicace par tes lectrices comme cela a été le cas à Vendargues ?
Les périodes de pré-sorties sont toujours un moment de stress. Il faut préparer le terrain, donner envie aux lecteurices en suscitant leur curiosité, veiller d’un point de vue logistique que tout soit prêt pour le jour J ! C’est beaucoup de travail et de prises de tête en coulisse.
Dédicacer en salon est une super expérience ! Le lien virtuel que l’on crée avec les lecteurices devient réel. C’est du concret ! J’adore ses moments d’échange qui sont toujours enrichissants. Ces dans ces moment-là que je me dis que tout le travail fourni vaut la peine.
16 – Es-tu sensible à la critique littéraire (bonne ou mauvaise) ?
Je le suis beaucoup moins maintenant qu’à mes débuts. J’ai appris à prendre du recul sur les retours que l’on peut faire sur mes romans. Bien sûr, un retour positif fait toujours plaisir et m’encourage à poursuivre mes efforts. Mais je garde en tête que cela reste le ressenti d’une personne à un instant T, avec son bagage émotionnel et son vécu. Certaines personnes seront sensibles à mes écrits et d’autres y seront hermétiques et c’est totalement OK.
17 – Il me semble que tu t’es laissée tenter par l’écriture à 4 mains avec Mayiah K. Veux-tu bien partager avec nous l’histoire de cette rencontre et de cette association et le devenir de votre projet commun ?
Oui, on s’est lancées dans cette aventure à l’occasion d’un concours Fyctia. Malheureusement, nos obligations et projets respectifs ont fait que l’on a un peu mis ce projet entre parenthèse. Mais qui sait, il n’est pas impossible que l’on s’y remette pour de bon, un de ces jours !
18 – L’auto-édition, est-ce un choix délibéré pour t’épanouir pleinement dans ton activité d’auteure ? Comment as-tu géré tous les aspects commerciaux de tes romans ?
Oui, c’est totalement un choix. J’adore la liberté que cela m’offre. Pour moi qui aime avoir la main et un œil sur tout, c’est l’idéal ! Je peux choisir avec qui je travaille et dans quelles conditions.
Le livre restant un produit, je me suis formée au marketing du livre pour avoir toutes les clés en main et optimiser mes stratégies. Et je dois avouer que j’aime bien ça. Ce qui me plaît le plus, c’est la phase de promotion où l’on dévoile l’univers du roman. Je m’amuse beaucoup à le faire que ce soit sur Instagram où via ma newsletter.
19 - Comme beaucoup d’auteures, comment arrives-tu à concilier vie privée et écriture ?
Je me bloque un créneau de 30 minutes par jour pour écrire. Je sais que pendant au moins une demi heure, j’ai rendez-vous avec mes personnages et que c’est non négociable, un peu comme si c’était un rendez-vous pro. Je préfère écrire un peu tous les jours plutôt que de faire de longues sessions, même si cela m’arrive de temps en temps.
20 - Pour terminer, peux-tu nous confier en quelques mots (sans en trop en dévoiler) si tu travailles sur un prochain projet ? Aurons-nous le plaisir de te retrouver prochainement avec un nouveau titre ?
En ce moment, j’ai plusieurs projets sur le feu ! Je suis en pleine écriture du spin-off de Broken Apart que j’ai commencé lors du dernier concours Fyctia. En parallèle, je prépare le manuscrit suivant qui sera également un spin-off d’un roman qui n’est pas encore sorti !
Pour ce qui est des publications. Mon prochain roman sortira au mois de juin. Il se déroule au Japon, au cœur de la mafia japonaise.
Une autre sortie est prévue pour la fin 2024. Les lecteurices partiront dans le Wyoming, à la rencontre d’un cow-boy au grand cœur !
21 - Petit quizz – Tu es plutôt :
- Thé ou Café (ou chocolat si tu préfères) >> plutôt thé matcha ! (ma vie ! )
- Sucré ou salé >> Je suis un bec sucré !
- Films romantiques ou films d’action >> films romantiques. J’ai un cœur d’artichaut.
- Printemps, Eté, Automne ou Hiver >> Automne, parce que c’est la période des Pumpkin spice latte ! XD
- Du matin ou du soir >> du matin ! Passé 17h, il ne faut plus rien me demander ! XD
- Du genre cocooning ou sportive >> cocooning sous un plaid, un livre à la main et une tasse de matcha latte dans l’autre.
- Homme romantique ou macho man >> Un gentleman romantique, ça fonctionne toujours !
- Vacances à la mer, à la montagne ou à la campagne >> à la mer. Même si j’aime bien la montagne en été
Merci énormément Marie-Emmanuelle d’avoir eu la gentillesse de m’accorder un peu de ton précieux temps. Je te souhaite le meilleur à venir et je ne peux que conseiller aux lectrices qui ne te connaissent pas encore, de découvrir ta belle plume et de te découvrir toi, tout simplement.