Mon coeur au bout d'un fil / Cali KEYS
Une fois n’est pas coutume, je couche mes mots sur une simple page, pour un livre qui ne correspond pas, à mon avis, à la romance classique que j’ai l’habitude de chroniquer.
Ce livre figurait dans ma Book List depuis sa sortie et c’est quelques semaines après être revenue du Festival du Roman Féminin 2017 avec cette histoire dédicacée que je suis partie à sa découverte. Et quelle découverte !
J’avoue que l’un des sujets de ce livre - la maladie - m’a quelque peu effrayée. Une de mes craintes était de me plonger dans un livre où les larmes seraient au rendez-vous et où l’auteure exploiterait trop ce sujet.
Alors il est vrai que sur le début de cette histoire j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs sur le thème médical au détriment des autres thèmes de l’histoire. Mais ce n’est pas pour ça que j’ai abandonné.
Je me suis laissée prendre dans l’histoire de Zoé, femme-enfant candide et comique qui abandonne, sur un coup de tête, sa situation bien rangée pour tenter sa chance dans l’écriture. Mais dès lors, la vie ne va rien lui épargner : le bon comme le mauvais. Et elle ne va pas être aidée par son fiancé égocentrique et égoïste.
Mais une rencontre avec Samuel, éditeur, beau comme un dieu et sexy à souhait, pourrait bien être la réalisation de ses rêves les plus fous. Et d’un bonheur bien mérité.
Mais avec des choix difficiles et des nouvelles bouleversantes qui jouent les trouble-fêtes, comment Zoé pourra t’elle gérer tant de bouleversements ?
Dans ce roman, l’auteure sait nous offrir une trame et une écriture de qualité avec peu de personnages. Mais quels personnages !!!!! Chacun a ce petit quelque chose important à l’histoire.
Il y a celui que j’ai détesté dès qu’il a ouvert la bouche jusqu’à quasiment la fin : Max. Cali KEYS y a était fort avec lui en poussant le détestable à son extrême. Et c’est bien réussi ; impossible pour moi de l’aimer à quelque moment que ce soit.
Il y a ces personnages, on ne peut plus normaux et humains, qui m’ont fait rire, sourire et qui sont extrêmement attachants. Zoé, personnage très haut en couleur qui, malgré les galères et une sensibilité à fleur de peau, est une battante qui se relève toujours des moments de doutes. Son grand soutien, et pas le moindre, c’est Maeva, sa meilleure amie, sacré personnage. Leurs interventions isolées ou communes sont rafraîchissantes et permettent de dédramatiser une situation qui aurait pu pesante.
Et enfin, il y a celui pour qui j’ai craqué immédiatement : Samuel. Bien entendu, il est parfait, charmant, sexy, bien élevé, pas arrogant ; j’en passe et des meilleures. Des défauts : je n’en n’ai pas trouvé.
L’écriture de Cali KEYS est vraiment agréable pour aboutir à une histoire cohérente mais qui, de mon avis personnel et ça n’engage que moi, aurait mérité un allègement de certaines scènes au profit de certaines autres (ou bien il aurait fallu ajouter quelques pages ou chapitres). Etant une romantique dans l’âme, il m’a manqué une plus grande part de romance ; Samuel m’a manqué. Ce thème-là m’a laissée un peu sur ma faim. Malgré tout, le peu de scènes à ce sujet étaient tendres et juste ce qu’il faut romantiques ; mais pas assez nombreuses car arrivées trop tardivement dans l’histoire. Vous recherchez des scènes de sexe : ce n’est pas là que vous en trouverez. Ça aurait été totalement inapproprié et déplacé.
Tout au long de la lecture de ce roman, sous le détachement et la légèreté des personnages qui m’ont accompagné, un vrai travail de réflexion s’est imposé à moi. Des choses et connaissances que je pensais acquises ne me semblaient plus aussi évidentes. Lorsque le thème de la maladie est abordé, il est impossible d’être insensible et de ne pas réfléchir aux conséquences si on y était confrontés (de près ou de loin). Et après mûre réflexion et en ayant lu les remerciements de l’auteur – notamment concernant la Fondation Engelberts -, je pense que tout ce qui m’a semblé être des longueurs n’étaient finalement que des détails nécessaires pour une prise de conscience.
Et c’est en me rendant sur le site de la Fondation Engelberts et en découvrant ce passage
« Aborder le sujet de la maladie n’est pas anodin. Si on s’y attelle, c’est qu’on souhaite changer le regard des gens sur la manière de la considérer »,
que tout le cheminement de ce livre a pris son sens. Et que je me suis rendue compte que l’auteure avait parfaitement atteint le but qu’elle s’était probablement fixé. En tout cas, avec moi, la mission est réussie.
Ce livre m’a permis de prendre conscience de beaucoup de choses notamment en ce qui concerne la peur, les angoisses, le déni puis l’acceptation pour apprendre à vivre avec une maladie et continuer à tout faire pour vivre et réaliser ses rêves. Les mots sont parfaitement choisis, utilisés à bon escient pour ne pas tomber dans la tristesse excessive et malsaine.
Tout est fait pour que ce roman soit une vraie et belle révélation qu’il faut vraiment découvrir pour la beauté de l’histoire, la beauté des mots, la beauté des sentiments ; la beauté tout court. Merci Cali !