My sweet baby sitter / Mo GADARR
Lire Mo Gadarr à chacune de ses sorties est comme une évidence pour moi. Je n'ai pas tout lu d'elle mais je n'en suis vraiment pas loin. Et cette fois encore, je ne pouvais manquer ce rendez-vous avec son "My sweet baby-sitter" qui signe son retour en auto-édition et la confiance qu'elle me renouvelle à nouveau en me confiant ce Service Presse.
L’histoire de base est assez originale, en tout cas pour moi qui n’ai jamais lu d’histoire sur ce schéma. Et en terme de romance, ça peut promettre quelque chose d’atypique. Et même si j’ai passé un excellent moment de lecture, j’avoue que mon avis est plus que mitigé quant à certains aspects de l’histoire qui ont perturbé cette découverte. Et ça n’est que mon avis bien entendu !
Quand j'ai débuté cette histoire, je dois être honnête : j'ai eu un peu de mal avec l'ambiance de l'univers dans lequel je me retrouvée immergée et avec la première impression que j'ai eu de Mia, jeune assistante à l’enseignement dans un groupe scolaire privé français de Jersey City. Sûrement par rapport au monde dans lequel elle évolue grâce à sa relation avec son richissime fiancé Raphaël DE LA TOUR DUPIN, négociant viticole. Je ne me suis tout simplement pas sentie à l’aise avec l’image que Mia renvoyait, peut-être un peu trop cliché à mon goût.
Dès lors qu’elle découvre ce que lui cache son fiancé, alors qu’elle est enceinte et sur le point d’accoucher, l’histoire semble enfin vraiment commencer, telle que je l’espérais, je suis arrivée à adhérer un peu plus à son personnage. Mais pour être sincère : tout au long de ma lecture, jusqu’à 1/8 de la fin, j’ai le sentiment d’être passée à côté de Mia qui ne correspondait finalement pas à mes attentes.
Alors c’est un aspect négatif certes mais ne pas adhérer à un personnage est terrible pour moi car ça remet toute l’histoire en question. Et bien que j’ai adoré pas mal de choses dans cette lecture, Mia est la grande perdante dans mon avis. Et ça m’attriste vraiment. Pourtant, il y a de très bons passages, de très bonnes répliques la concernant, une belle part d’humour et de légèreté et surtout il y a ce personnage masculin à contre-courant de ce qu’on peut lire habituellement : il n’a pas d’argent, pas de vrai travail, il ne sait pas cuisiner mais il a un cœur immense. Mais malheureusement pas suffisant pour moi.
Je me suis donc attachée à 100% au personnage de Dominique dit Doc, le baby-sitter qui casse les codes habituels. Avec lui, on est dans un environnement dans lequel la normalité permet plus facilement d’entrer et d’appréhender l’histoire. Et puis, on ne va pas se mentir : il a le beau rôle au final. Et même s’il m’a manqué des petites choses le concernant, l’auteure nous offre là un très beau personnage – sauf que, dans mon esprit, il est totalement différent de celui qui illustre le livre, mais ça c’est un détail -.
Dès que Doc est entré dans l’histoire, avec une rencontre au top, ça a pas mal changé la donne pour moi ; comme si j’étais enfin en adéquation avec le style de lecture qui me correspondait. C’est très bizarre dit comme ça mais j’avais l’impression que le début – qui était indispensable, je le comprends - m’importait peu et que je rentrais enfin dans le vif du sujet. Dès lors, il y a eu un déclic.
« Je ne suis pas un sensible. Vous savez, je veux parler de ce genre de personnes qui versent une larme quand Simba chiale devant le cadavre de Mufasa dans le Roi Lion. Je ne suis pas le gars qui s’extasie devant une vidéo de chatons buvant une assiette de lait. Je ne suis pas ce genre de couilles molles. Mais ça me fait tout drôle d’avoir ce petit truc de rien du tout dans les bras »
Sa rencontre avec le bébé, a finalement signé ma rencontre avec l’histoire – du moins en grande partie -. Car le gros point fort, c’est vraiment tout ce qui tourne autour de la partie « baby-sitter » et de la relation qui va se tisser entre Doc et le bébé. Tous les moments qui s’y rapportent et tout ce qui en découle, l’ensemble est parfait pour moi. Même si parfois, j’ai trouvé que le sujet prenait vraiment le dessus sur d’autres points que j’ai ressentis comme laissés pour compte.
Notamment concernant la romance tant attendue qui ne s’est pas révélée être telle que je l’imaginais ; comme à sens unique. J’aurais aimé quelque chose de vraiment fou, où les personnages se lâchent pour apporter ce que j’aime retrouver habituellement. On sent qu’il y a un petit quelque chose qui couve mais pas assez exploité à mon goût malheureusement.
"A force de vouloir jouer la fine bouche avec ce beau spécimen rare, t’es juste passée à côté de l’affaire du siècle "
De même que certaines portes m’ont semblé ouvertes mais pas exploitées non plus, certaines zones d’ombre me sont apparues comme survolées ; ce qui donne une impression d’infos qui arrivent sans qu’on ne sache pourquoi. Je ne suis pas du genre à lire en diagonale mais j’ai cru avoir manqué des passages.
Il y a un point que j’ai vraiment apprécié : les personnages secondaires et notamment Carmelle WALKER et Nauz, l’amie de Mia. Après Doc, Carmelle arrive en 2nde position des personnages clés de ce roman et j’ai adoré découvrir tous les passages la concernant. Elle a su me faire rire, me faire sourire et m’émouvoir aussi. Belle réussite que ce personnage si important.
« Tu crois que Louis XIV s’est embarrassé de détails pour aller troncher la nounou de ses bâtard ? »
C’est vrai qu’à lire mon avis, ça apparaît comme négatif – et encore il y a certaines choses qui me sont propres et que je préfère ne pas mentionner – mais je le dis et redis : c’est mon avis propre qui ne saurait être pris comme valeur sûre. Ce n’est pas le fond qui m’a réellement posé souci, car il y a vraiment du très bon dans le contenu, mais plus la forme dans laquelle je ne me suis pas retrouvée en tant que lectrice. Je me suis notamment perdue dans les intitulés des chapitres où la chronologie me semblait confuse – ou bien je n’ai pas compris, ça c’est possible -. Pourtant, j’ai adoré la fin ; alors là, oui, c’est exactement ce que j’aime. Et j’aurais tant aimé que tout le reste en soit de même.
Je suis heureuse d’avoir découvert cette histoire et je l’ai aimé en partie. Mais tournée autrement elle aurait certainement été plus en adéquation avec la lectrice que je suis devenue au fil des années.
Je ne suis pas exigeante mais certaines choses ne me correspondent plus, tout simplement. Peut-être m’en tiendra-t-on rigueur ! Malheureusement, dire « c’est un coup de cœur » alors que ce n’est pas le cas, ce n’est pas moi. Et Mo GADARR qui est une vraie auteure, qui sait accepter les critiques justifiées par un ressenti propre, attend avant tout de l'honnêteté de ses partenaires
Mais ça ne veut pas dire que vous, vous n’aimerez pas. Je ne suis pas là pour influencer qui que ce soit mais pour vous conseiller de vous faire votre propre idée ; il n’y a que ça de vrai ! Très belle lecture !