Magali INGUIMBERT
Merci beaucoup d’accepter de répondre à quelques questions pour que les lectrices de « Mille Livres En Tête » puissent mieux te connaître. Pour celles qui te connaissent déjà, tu es l’auteure de plusieurs romans parus en auto-édition mais également par partenariat avec une maison d’édition. J’ai eu le grand plaisir de te rencontrer à quelques reprises et ça a été une très belle expérience à chaque fois.
1 – Peux-tu te présenter en quelques mots aux lectrices qui ne te connaitraient pas encore ? Es-tu écrivain à temps plein ?
Tout d’abord merci à toi d’avoir pensé à moi pour cet interview, j’en suis très touchée. Passons maintenant à ma présentation. J’habite dans le sud de la France, j’ai 34 ans, je vis en couple depuis un peu plus de 10 ans et j’ai deux petites filles. Non, je ne vis pas de mes romans malheureusement mais j’aime bien l’idée que ce ne soit pas mon gagne-pain donc je travaille avec mon compagnon en tant qu’assistante commerciale.
2 – Comment en es-tu venue à écrire ? Toute petite, remplissais-tu déjà des cahiers d’histoires de princes et de princesses ? Ou bien, à quel moment cette révélation t’est-elle apparue ?
En fait j’ai commencé à écrire par hasard. J’avais été conquis par les livres Fifty Shades et quand j’ai entendu à la télé qu’After était un nouveau succès dans le même genre, je n’ai pas hésité à le commander. Quand je l’ai reçu, je l’ai dévoré en quelques heures à peine mais c’est à la fin que je me suis rendu compte que c’était une saga, d’où ma frustration ! Le tome 2 sortait un mois après (autant dire une éternité !) donc j’ai commencé par relire le tome 1 quatre fois et je me suis aperçue qu’à la fin du livre, il y avait une pub pour Wattpad alors lasse de le relire, j’ai décidé de me lancer et voilà comment tout a commencé. Sinon dans mes souvenirs, je me souviens avoir écrit un journal intime et quelques histoires par ci par là mais jamais achevé et pas du tout du genre féérique.
3 – As-tu toujours beaucoup lu ? Te décrirais-tu comme une lectrice boulimique ou raisonnable ?
J’ai toujours aimé lire mais pas assidûment, pas de manière boulimique en tout cas. Quand je me suis mise à lire les cinquante nuances de Grey, ça faisait une éternité que je n’avais pas lu un livre ! Et j’étais à des années lumières de mon style de prédilection. Mon genre, c’était plutôt les livres sur la seconde guerre mondiale, sur les juifs et les camps de concentration.
4 – Quel est le Top 3 de tes styles littéraires ?
Je dirai la romance en pôle position aujourd’hui, toujours le genre historique en deuxième position et peut-être les autobiographies en troisième.
5 – As-tu des auteures incontournables, dont tu as lu tous les livres et dont tu es une fan inconditionnelle ?
Ah oui ! Colleen Hoover, c’est mon maître à penser ! J’ai lu tous ces livres, je l’ai même rencontré à plusieurs reprises et si j’arrivais à avoir un quart de son talent au cours de ma vie alors ce serait magnifique ! Et sinon j’adore aussi Brittainy Cherry, ses romans aussi sont majestueux.
6 – Peux-tu nous raconter un peu ton parcours depuis tes débuts en auto-édition avec « Si seulement… » jusqu’à être publiée par une maison d’édition ? Parcours du combattant ?
L’auto-édition, c’était un peu un hasard. Une amie m’avait envoyé un article à ce sujet et comme j’étais convaincue que je n’avais aucune chance dans le milieu de l’édition, je me suis dit pourquoi pas… En trois clics, c’était en ligne. En ce qui concerne la maison d’édition, je mentirai si je disais que c’était un parcours du combattant. « Si seulement… » a suscité un engouement inattendu suite à ça une pétition a été lancée sur le net pour qu’il soit publié et elle a récolté beaucoup de signatures, quelques amies ont démarché des maisons d’éditions bien plus déterminée que moi et l’une d’elles m’a contacté, voilà comment tout a commencé…
7 – Pour les personnes qui hésitent à se lancer et avec ton expérience, quels conseils donnerais-tu ? Si je n’avais qu’un seul message à faire passer, c’est « LANCEZ-VOUS », alors ne le faites pas pour devenir « une star de ne je sais pas quoi » non faites-le parce que vous avez un poids sur l’estomac, parce que vous avez un message à délivrer ou bien parce que vous avez un sujet qui vous tient à cœur. Si vous aussi quand vous êtes assise pour attendre le métro et que vous voyez passer des gens devant vous et que vous leur inventé une vie alors écrivez ! Ne pensez pas à « mais qu’est-ce qu’on va penser de moi ?», on s’en fout ! Ecrivez parce que c’est un besoin, une thérapie ou une nécessité. Ecrivez avec votre âme, vos tripes et votre cœur, le reste ne sert à rien mais surtout écrivez pour vous ! Vous serez votre premier lecteur… Tout le monde peut écrire s’il en éprouve le besoin, ne pensez pas au reste, ça n’a pas d’importance.
8 – As-tu un rituel d’écriture et quel est, pour toi, le moment le plus propice pour écrire ? Toujours un café à portée de main ?
Un truc dont je ne peux pas me passer : la musique. Je suis toujours en quête de nouveaux morceaux, sans musique, je ne suis rien. J’ai besoin de sa magie, des émotions qu’elle procure pour écrire. Chaque sentiment que j’essaie d’insuffler à mon histoire provient de la musique que j’écoute. Sinon mes manies en effet c’est mon café à portée de main et mes cigarettes (je sais… ce n’est pas bien…)
9 – Que représente l’écriture pour toi ? As-tu peur de la panne de l’écrivain ?
L’écriture, c’est ma thérapie. Ma façon à moi pour vivre plusieurs existences différentes, c’est une vraie chance ! Quant à la panne de l’écrivain… Je crois que je suis en plein dedans, je ne trouve pas de musique inspirante et j’ai quelques histoires en tête mais je ne sais pas… J’ai des angoisses qui me parasitent donc pour le moment je n’arrive à rien… J’espère que ça va passer et de préférence assez vite !
Maintenant parlons un peu de tes nombreux romans et il y en a.
10 – Comment t’es venue l’idée de « Si seulement…. » qui a, malgré certaines critiques, reçu un très bel accueil pour un premier roman ? Il est important de souligner qu’on ne le trouve plus à la vente.
Alors pour « Si seulement… », je me suis servie de mes angoisses pour l’écrire. Comme c’était la première fois que j’écrivais, je me suis servie du décor d’After pour commencer (l’université), pour gagner en assurance et puis pour le reste, j’ai utilisé mes peurs, notamment celle de perdre l’homme que j’aime, être confrontée à ce moment, je pense que c’est celui que tout le monde redoute le plus et ça me pourrissait un peu la vie et je reconnais que depuis je le vis « mieux ».
11 – Les critiques dont tu as été la cible t-ont-elles blessée et fait te remettre en question au point de vouloir tout arrêter ?
Ah oui ! En même je voulais m’y confronter et le jour où la première est arrivée, j’ai chialé comme un bébé ! Bien sûr que j’ai voulu tout arrêter. En plus quand on n’a pas confiance en soi, on est persuadé que les autres ont raison, qu’ils savent mieux que nous… C’est un très vilain piège mais je suis tellement soutenue dans cette folle aventure que je me suis accrochée à chaque personne qui m’entoure pour continuer d’avancer malgré tout. Maintenant c’est assez contradictoire parce que la critique négative fait mal… Mais je crois qu’il y a deux sortes de critiques négatives. Il y a celle qui est constructive, qui met en exergue les faiblesses, celle pour laquelle on tend l’oreille parce qu’on a toujours besoin de « prise » pour continuer d’escalader vers le sommet. Et puis il y a l’autre, celle qui vous blesse, qui vous met à genoux, juste parce que chaque mot utilisé sont une poupée vaudou qu’on n’a pas sous la main. Mais ce n’est pas grave, il faut l’accepter parce qu’on finit toujours par se relever et à se forger une carapace d’acier.
12 – Les années 2016 et 2017 ont vu la parution de 3 romans dont une nouvelle : « Holidays », « Christmas Hope » et « Troubles ». Est-ce que ce sont de beaux souvenirs d’écriture et de partenariat avec une maison d’édition ?
Oh oui ce sont de beaux souvenirs ! Une mention particulière à Christmas Hope que j’ai adoré, je l’ai tellement aimé cette histoire que j’aurai aimé la reprendre pour l’étayer et en faire une vraie histoire mais malheureusement je ne suis pas certaine que cette idée voie le jour… Pour « Troubles » en revanche, je n’ai pas dit mon dernier mot ! Holiday’s c’est une histoire de plage, mignonnette mais qui restera dans mon tiroir, je pense. Écrire une histoire jusqu’au point final, pour moi, c’est toujours une satisfaction personnelle immense.
13 – Entre tous ces romans, as-tu vu évoluer ton écriture ? Pour le second après « Si seulement…. », as-tu adopté une autre stratégie
d’écriture ?
Non je n’ai rien changé, je crois que je suis devenue superstitieuse lol ! J’écris toujours sur Wattpad même si je ne publie plus, je continue là où j’ai commencé, c’est très important pour moi. Sinon, oui, sans aucune prétention, j’ai vu mon écriture s’améliorer au fil du temps. J’ai commencé avec beaucoup de retenue, j’avais peur et puis au fur et à mesure cette peur s’est envolée et j’ai laissé libre cours à mon imagination, sans filtre. Mais je crois que c’est un domaine où il faut toujours se renouveler, gagner en compétence alors je suis certaine que je n’aurais pas assez de toute une vie pour atteindre la perfection, je ne suis même pas sûre qu’elle existe vraiment dans l’écriture.
14 – Comment as-tu vécu l’accueil du public pour « Si seulement…. » ? Imaginais-tu, ne serait-ce qu’un tout petit peu, un tel engouement ?
En fait, je n’imaginais rien du tout parce que je ne connaissais pas « l’envers du décor », je ne savais pas qu’on allait sur Amazon mettre des commentaires, qu’il existait des bloggeuses spécialistes dans la lecture et des groupes dédiés rien qu’à ça, tout ça je l’ai découvert au fur et à mesure. J’ai toujours l’impression d’être entrée dans cet univers par la petite fenêtre.
15 – De nombreuses lectrices te suivent depuis tes débuts (j’en fais un peu partie, bien sûr !) ? Quels rapports as-tu avec elles ?
Alors je vais être honnête, quand j’ai reçu les premiers messages de personnes qui avaient lu « Si seulement... », j’ai eu l’impression qu’on mettait à une place qui n’était pas la mienne, une sorte d’idolâtrie et ça m’a fait peur. Alors j’ai tout fait pour briser cette image, je voulais et je veux rester moi. Alors j’essaie de créer des liens avec chaque personne qui me contacte, je me sens un peu redevable de les écouter, d’être présente comme elles ont pu l’être avec moi en me donnant ma chance, c’est basé sur l’échange la lecture non ? Je veux avoir des relations sans prise de tête et amicales sans barrières et surtout sans fioritures, et d’avoir choisi ce sens à mon aventure m’a permis de faire de vraies rencontres et j’ai créé de vraies relations exceptionnelles et j’espère que ça va continuer ainsi.
16 – Comment vis-tu la pré-sortie d’une de tes histoires ? Sereine ou anxieuse ?
Alors tout le monde sait que je suis de nature nerveuse peut-être pire que ça alors vous imaginez bien qu’à l’approche de la sortie d’une histoire… Je ne suis plus qu’une boule de nerfs en fait pour la sécurité de tous, évitez-moi !
17 – Es-tu sensible à la critique littéraire (bonne ou mauvaise) ?
Oui j’y suis hyper sensible, elle est très importante. C’est un maillon de la chaîne en fait et chaque maillon a son importance. Qu’elle soit positive ou négative, elle doit exister et elle aura de la valeur si elle est honnête.
18 – Pourrais-tu, en quelques mots, nous expliquer comment tu as vécu toutes ces incroyables expériences qui ont jalonnées ton parcours d’auteure jusqu’à maintenant ? En es-tu sortie grandie, littérairement parlant bien sûr (plus grande que toi, est-ce possible ?) ?
Oui je fais 1m82 et pourtant chaque expérience m’a atteint même tout là-haut ! Signer mon premier autographe comme une carte d’anniversaire, ma première dédicace sur mon livre, je me souviens être allée sur Wikipédia pour essayer de trouver un mode d’emploi (non… Ne cherchez pas… Il n’y en a pas !), les cadeaux, les câlins, participer au salon du livre ou à ma première dédicace, être arrêtée à Marineland pour me dire avec gentillesse qu’on aime ce que je fais mais comment oublier ? J’ai besoin de chacun de ces moments pour me nourrir d’onde positive dans mes périodes de doutes, de peur, c’est grâce à tout ça que j’ai envie de continuer, de me dépasser, de ne pas m’écouter et de tout envoyer balader. Chaque moment, chaque message que l’on a pu m’envoyer, chaque compliment, chaque câlin, chaque mot gentil, chaque encouragement, chaque cadeau ont une importance capitale…
19 – Un jour, une sage personne m’a dit : « Tout n’est pas toujours facile, mais parfois l’amour ça peut nous aider à franchir tous les obstacles ». Est-ce que l’amour (de tes proches, de tes ami(e)s, de tes lectrices) t’aide à avancer pour réaliser encore plus tes rêves ? Est-ce que sans amour toi-même, tu pourrais apporter tout ce que tu apportes aux autres ?
Alors l’amour pour moi, c’est mon maître mot, sans amour, je ne peux rien faire, j’en mets dans tout ce que je fais. C’est d’ailleurs sans doute pour ça que j’écris de la romance parce que je suis convaincue que sans amour on n’est rien. L’amour c’est ce qui guide ma vie. Il peut se manifester sous plusieurs formes mais quoiqu’il en soit, il vient juste après respirer. Et je crois que c’est l’amour que je reçois qui me donne envie de continuer à écrire, quand un livre sort et que je reçois de nombreux messages dans la foulée, je pourrais écrire mille livres tellement ça me rend heureuse. Après je n’aime pas dire « mes lectrices », je trouve ça un peu réducteur, j’ai l’impression qu’on a vécu bien plus que ce petit mot étroit et puis j’ai l’impression que ça met une barrière entre nous donc je dirai plutôt mes amies de l’écriture. Et oui grâce à tout ce beau monde, je peux dire aujourd’hui que sans elles, je n’aurai pas pu réaliser un de mes rêves incontestablement.
20 – Pour terminer, peux-tu nous confier en quelques mots (sans en trop en dévoiler) si tu travailles sur un prochain projet ? A court terme ou à long terme ?
Oui, tu sais bien que dans ce milieu tout n’est que mystère… Mais oui j’ai de nouveaux projets en vue. Je vais signer avec une nouvelle maison d’éditions. Qui ? Quoi ? Quand ? Comment ? Je ne peux rien dire simplement que je reste encore un peu dans mon coin pendant encore quelques temps mais je revenir…
Merci énormément Magali d’avoir eu la gentillesse de m’accorder un peu de ton précieux temps. Je te souhaite le meilleur à venir et pour avoir chroniqué tous tes livres, je ne peux que conseiller aux lectrices qui ne te connaissent pas encore, de découvrir ta belle plume.
Retrouvez, sur mon blog, toutes mes chroniques pour les romans de Magali INGUIMBERT :-D