Mychèle S.
Bonjour Mychèle,
Merci beaucoup d’accepter de répondre à quelques questions pour que les lectrices de « Mille Livres En Tête » puissent mieux te connaître. Pour celles qui te connaissent déjà, tu es l’auteure de la série ALBERTA Road parue en auto-édition et qui comporte 3 tomes. J’ai eu le grand plaisir de chroniquer cette saga, dans son intégralité et en Service Presse, et ça a été une très belle découverte pour moi (ce que je n’ai jamais caché d’ailleurs).
1 – Peux-tu te présenter en quelques mots aux lectrices qui ne te connaîtraient pas encore ? Es-tu écrivain à temps plein ?
— Je suis une personne somme toute assez banale. J’ai 27 ans, une passion pour l’écriture que je ne réprime plus tout au fond de moi et que j’assouvis tous les jours. Les choses les plus anodines, les plus simples font mon bonheur. Je vis au Québec depuis que je suis née, je suis près de Montréal dans une petite municipalité perdue.
2 – Comment en es-tu venue à écrire ? Toute petite, remplissais-tu déjà des cahiers d’histoires de princes et de princesses ? Ou bien, à quel moment cette révélation t’est-elle apparue ?
— Depuis mes 10 ans que je gribouille des bouts d’histoire ici et là. Je n’étais pas douée à l’école en rédaction, car je ne respectais jamais les paramètres imposés. Comme si l’imaginaire pouvait être freiné ! Par contre j’étais plutôt sur des histoires de cavalier solitaire, ou médiéval avec des brigands et des mages. Pas très princes et princesses. Et depuis un immense passage à vide de 2012 à 2014 suite au suicide de mon parrain, j’ai repris la plume dans le cadre d’une formation en création littéraire, que j’ai adoré faire ! Depuis, je n’arrête plus.
3 – As-tu toujours beaucoup lu ? Te décrirais-tu comme une lectrice boulimique ou raisonnable ?
— J’ai toujours énormément lu. Avant j’étais une lectrice boulimique, un livre par jour ! Maintenant, comme je suis passée de l’autre côté du roman, je suis raisonnable.
4 – Quel est le Top 3 de tes styles littéraires ?
— En lecture ? Bit-Lit, Romance (en tout genre), Fantasy.
5 – As-tu des auteures incontournables, dont tu as lu tous les livres et dont tu es une fan inconditionnelle ?
— Patricia Briggs, Helena Hunting, Bridget Page et Eva de Kerlan.
6 – Peux-tu nous raconter un peu ton parcours depuis tes débuts en auto-édition avec « Alberta Road » jusqu’à être, bientôt, publiée par la maison d’édition française Elixyria, il me semble ? Parcours du combattant pour toi qui vis au Québec ?
— J’ai choisi l’auto-édition. Jusqu’à tout récemment je n’avais jamais soumis aucun texte. C’est un parcours que j’adore, car j’ai pu m’entourer d’une équipe vraiment géniale ! Eh oui, je sortirai en effet des titres avec Elixyria. Je suis vraiment honorée de faire partie de cette maison d’édition et de sa formidable équipe.
Parcours du combattant ? Non pas du tout. J’estime que j’ai su m’entourer des bonnes personnes pour m’éclairer dans ma démarche de l’auto-édition et même ici au Québec, mes livres ont reçu un accueil auquel je ne m’attendais pas.
7 – Sans que cela soit indiscret, comment vas-tu vivre le passage de l’auto-édition à la collaboration avec Elixyria ? Est-ce un soulagement ou un passage obligé pour t’ouvrir à un lectorat plus large ?
— Je ne pense pas que l’édition traditionnelle soit un passage obligé pour un auteur. J’ai eu une opportunité inouïe qui m’a été offerte par Elixyria et je saute avec joie dans l’aventure. J’ignore totalement comment cela va se passer, mais je crois que mon choix de faire confiance à Elixyria était judicieux. Je suis un peu stressée, je l’avoue sans honte.
8 – Pour les personnes qui hésitent à se lancer et avec ton expérience, quels conseils donnerais-tu ?
— Que si l’on ne tente rien, on n’obtient rien. Quand j’ai posé le point final au premier tome d’Alberta Road, je savais que je m’orientais vers l’auto-édition. La liberté était une chose primordiale pour moi. Et puis, si la passion y est, tout est possible. Entourez-vous de personnes saines pour vous, c’est le conseil le plus précieux que je peux donner. Et écrivez pour votre plaisir avant tout.
9 – As-tu un rituel d’écriture et quel est, pour toi, le moment le plus propice pour écrire ?
— J’écris le jour, contrairement à énormément d’auteurs je suis incapable d’écrire la nuit. Je prends cependant des notes un peu n’importe quand par contre. J’écris directement sur l’ordinateur, j’ai le besoin d’être seule dans la maison, le chien passe encore ! Et je dois trouver LA chanson qui correspond au chapitre que je dois écrire, et je la mets en boucle. C’est un petit TOC que j’ai. Et tant que mon chapitre ne me satisfait pas, je ne passe pas au suivant, là aussi c’est un TOC.
10 – Que représente l’écriture pour toi ? As-tu peur de la panne de l’écrivain ?
— L’évasion. Voilà ce que l’écriture représente pour moi. On peut vivre mille vies en lisant et j’espère qu’avec mes histoires je peux faire vivre une nouvelle vie à une personne.
La panne de l’écrivain… Je ne l’ai pas encore eu, mais j’ai en ce moment la panne de sentiments. Je me sens vide à l’intérieur et il est difficile d’écrire quelque chose de bien, de satisfaisant quand l’on est une coquille vide.
Maintenant, parlons un peu de tes romans.
11 – Comment t’est venue l’idée de « Alberta Road » ? Et quel accueil a été réservé, au Québec et en France, pour ce premier roman dans lequel tu as mis beaucoup de toi notamment sur le plan affectif ?
— Alberta Road et ses personnages sont nés au cours de l’été 2012, durant mes premières compétitions de Gymkhana avec mon cheval Thunder. Et puis, depuis l’âge de 13 ans que j’avais un cheval dans ma vie (puis deux à 18 ans) alors cette histoire reflétait ma passion pour ce monde et tout l’amour que je pouvais porter aux chevaux.
J’ai été très étonnée de l’accueil de mes romans ! Ils se sont très bien vendus, autant au Québec (la trilogie est même chez une lectrice en Alberta !) qu’en France. Je suis toujours surprise des ventes que j’ai pu faire, car moi, je n’écrivais que pour le plaisir, tant mieux si au passage je satisfaisais quelques lecteurs !
12 – As-tu été la cible de critiques qui a auraient fait que tu te remettes en question au point de vouloir tout arrêter ?
— Bien sûr. Comme je pense, tous les auteurs le sont ou le seront un jour. J’ai fait une grosse dépression cet été, après avoir été profondément blessé psychologiquement. J’ai fait les corrections du tome trois, puis sa sortie, mais l’envie n’y était plus. Disparut ce plaisir d’écrire, il ne restait que les idées noires. Je dois beaucoup aux personnes qui m’ont aidé à me remettre sur pieds. Même si je suis toujours au fond du baril, je ne peux que remonter maintenant.
13 – Concernant « Alberta Road », saga qui a été écrite assez rapidement, quel est ton souvenir d’écriture le plus marquant (joyeux, triste, anecdotique, insolite, que sais-je :-D )
— J’ai malheureusement mis beaucoup de ma propre douleur dans le second tome d’Alberta, ceux et celles qui ont lu l’histoire comprendront de quoi je veux parler.
— Mes bêta lectrices m’ont souvent maudit de les laisser sur des fins de chapitre à suspens ! Oups ! Mais j’adore ça !
14 – Avec le recul, penses-tu avoir pris un risque en osant l’univers du monde équin : du style, ça passe ou ça casse ?
— Oh oui ! Ça passait ou ça cassait, c’est exactement ça ! Mais j’avais le besoin d’écrire ces histoires. Car ce monde a été le mien pendant treize longues années. Je devais rendre hommage au bonheur et aux peines qu’il m’avait apportés.
15 – Comment as-tu vécu l’accueil du public (positivement ou négativement) pour « Alberta Road » ? Avais-tu imaginé ce que ça pourrait être avant sa sortie ?
— Je n’avais aucune attente pour être franche, alors l’accueil réservé à Alberta fut pour moi magnifique !
16 – De nombreuses lectrices te suivent depuis tes débuts (j’en fais un peu partie, bien sûr !) ? Quels rapports as-tu avec elles ?
— J’ai des lectrices et lecteurs géniaux ! C’est incroyable de voir la relation qui peut se tisser après les trois lettres FIN d’un roman. Ou pendant la rédaction d’une histoire. C’est magique et je me sens choyée d’avoir tout ça.
17 – Comment vis-tu la pré-sortie d’une de tes histoires ? Sereine ou anxieuse ?
— Comme je ne me fixe jamais d’attentes, je peux dire que je suis assez sereine lors de mes sorties. Après tout, on aime ou on aime, j’y peux rien.
18 – Es-tu sensible à la critique littéraire (bonne ou mauvaise) ?
— Au départ je l’étais. Maintenant je me dis que je ne peux pas plaire à tout le monde, surtout la personne qui me reproche qu’il y a des chevaux dans mon roman alors que dans le résumé c’est clairement indiqué que l’histoire se déroule sur un ranch et que Becca entraîne des chevaux. Parfois les gens choisissent mal leur lecture et c’est l’auteur qui paie les pots cassés.
19 – La série WILD RUSH est en cours d’écriture (et correction pour le T1). Plus rien ne peut t’arrêter :-D Peux-tu nous dévoiler quelques infos sur l’univers de cette nouvelle histoire, comment sera-t-elle éditée : auto-édition ou chez Elixyria ? Et surtout, quand aurons-nous la chance de la découvrir ?
— Que de questions !
Des infos : Euh… Wild Rush est un groupe de rock, composé de quatre musiciens. Baxter, Logan, Christopher et Maisie. Le premier tome est consacré au guitariste, Baxter. Dans chaque volume un sujet bien particulier sera abordé. Le résumé officiel est désormais sur ma page auteur.
Auto-édition pour Wild Rush, j’y traite de sujets sensibles sur lesquels j’ai un point très personnel et qui ne rejoint pas la majorité des gens. Je veux avoir une liberté totale pour ces romans.
Je n’ai aucune idée d’une date de sortie (pas taper !) mais je vise fin mai début juin. Je tiens à ce que ce premier tome soit parfait pour moi.
20 – Pour terminer, selon toi, qu’est-ce qui t’est indispensable pour continuer à écrire et progresser dans tes rêves ? Ce sans quoi, plus rien ne te semblerait possible.
— J’ai l’encouragement de ma famille proche ce qui est une motivation des plus précieuse. J’ai malheureusement perdu un être si cher à mon cœur en cours de route dans Alberta qu’il m’est difficile de penser comme avant. Quelque chose en moi est fracturé à jamais. Mais rien n’est impossible. Je ne guérirai jamais cette fracture, mais je peux me raccrocher à ma passion.
Merci énormément, Mychèle, d’avoir eu la gentillesse de m’accorder un peu de ton précieux temps en décalage horaire certainement. Je te souhaite le meilleur à venir et pour avoir chroniqué tous tes livres d'Alberta Road, je ne peux que conseiller aux lectrices qui ne te connaissent pas encore, de découvrir ton univers, celui à venir et cette plume qui t’est propre.
Pour retrouver mes chroniques sur la saga Alberta Road, ça se passe ici :
ALBERTA ROAD - T.1 : Le jour où tu es revenu
ALBERTA ROAD - T.2 : Le jour où tu es arrivé
ALBERTA ROAD - T.3 : Le jour où tu es apparu